Note de lecture : Agile Conversations, par Douglas Squirrel & Jeffrey Frederick

Note : 5 ; Des cadres de conversation essentiels, mais difficiles à appréhender !

Les transformations agiles ne sont pas seulement le fait d’adoption de pratiques, elles passent par des conversations qui favorisent le changement de culture. C’est tout l’objet de ce texte. Il ne s’agit pas de n’importe quelles conversations, mais d’un processus, d’une progression entre 5 types de conversation.

Avec moins de 190 pages et un format réduit, il a tout d’une lecture légère. Mais il n’en est rien, la prose ne s’avale pas d’un trait. L’ouvrage est composé de 2 parties très inégales. La première a une nature plutôt introductive et ne compte que 2 chapitres totalisant 50 pages. Le premier d’entre eux, escaping the software factory est une simple introduction à l’agilité, au lean et au devops. Il a le mérite de poser les principes de ces 3 courants de pensée, avec une mention spéciale aux principes du devops que l’on ne rencontre pas souvent écrits. Le second chapitre « improving your conversations » est une introduction à la seconde partie. Les types de conversation décrits dans cette seconde partie obéissent tous au cadre des « 4 Rs » décrit ici. C’est pour faciliter les deux premiers Rs (record & reflect) que les auteurs utilisent le format de conversation sur 2 colonnes utilisé par la suite et détaillé ici.

La seconde partie propose 5 types de conversations qui forment autant de chapitres. Ils sont à prendre dans l’ordre, car ils forment un édifice où une conversation sert de base à la suivante. Le chapitre 3 nous propose la conversation de la confiance, qui est bel est bien la fondation de l’édifice agile. Le cœur de cette conversation est le « TDD for people », un cycle délimité par l’action et l’observation, mêlant croyance, hypothèse est sens. C’est un concept plutôt difficile à appréhender et plus encore à adopter. Prévoyez de le relire deux ou trois fois.

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Note de lecture : Turn Your Ship Around ! par L. David Marquet

Note : 7 ; Le management intentionnel en action, ou plutôt « en question ».

Ce petit opuscule est ce que l’on appelle parfois un « workbook », pour travailler et compléter à la maison ce que vous avez appris de la lecture de « Turn the Ship Around ». La similitude des titres donnait un indice sur le fait que ce titre venait compléter le précédent.

Le livre compte un total de 180 pages structurées en 29 chapitres très petits. L’ensemble est regroupé en 5 grandes parties. Il ne s’agit pas de 180 pages de texte. En fait il y en a même peu. Il s’agit pour beaucoup d’exercices introspectifs que l’auteur initie à partir de questions bien choisies. La plus grande partie de l’espace est donc en fait occupée par des lignes blanches ! Pour quelques exercices (peu en fait), l’auteur nous convie au visionnage de « Master & Commander » de Peter Weir. C’est sympa et original, l’auteur aurait pu le faire plus.

La première partie « mechanisms for starting over » regroupe 7 chapitres. Elle débute par un chapitre peuplé de questions destinées à identifier nos présupposés sur le leadership et à prendre du recul à ce sujet. C’est l’horizon de pensée et d’action du leadership qui est évoqué au chapitre suivant. La structure de récompenses / bonifications structure souvent celle-ci et l’auteur nous invite à considérer cet horizon comme allant au-delà du moment où l’on quitte l’organisation. « Care but don’t care » considère la manière dont nous aidons notre équipe à grandir tout en les laissant se débrouiller dans leurs tâches. Un point de vue qui me parle particulièrement.

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Note de lecture : Coacher une équipe agile, par Véronique Messager

Note : 7 ; Une boite à outil plutôt qu’un cadre de coaching

Faire une note de lecture d’un livre dont j’ai été l’un des relecteurs principaux n’est pas une tâche facile. De plus, j’avoue n’avoir que peu goûté les ouvrages que j’ai pu croiser sur le coaching agile. Peut-être bien est-ce au fond un manqué d’intérêt de ma part sur ce sujet ? Voyons ce qu’il en est.

Tout d’abord l’ouvrage : avec 273 pages découpés en 21 chapitres plus une conclusion il est de taille moyenne. Moi qui apprécie les chapitres de taille raisonnable, je serais plutôt satisfait, toutefois il y a une forte disparité de longueur des différents chapitres, mais rien de bien gênant.

Enfin, il faudra noter le découpage en 5 parties qui reflète une progression dans la démarche de coaching.
La première partie campe le contexte. Il faut compter 3 chapitres sur 40 pages pour cela. Si le premier d’ntre-eux parle d’agilité, ce sont bien les « comportements attendus » figurant en dernière page qui constituent le point dominant du propos. Le second chapitre forme un contrepoint mettant en relief au travers d’exemples fictifs mais inspirés de la réalité, la différence entre ce qui devrait être un acquis et l’observation du terrain. Le contraste est saisissant. L’explication arrive au 3ème chapitre avec, entre autres, l’homéostasie et le poids de nos émotions que l’auteur compare à un GPS interne.

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Note de lecture : L’art subtil de s’en foutre, par Mark Manson

Note : 6 ; Ou comment assumer que l’on n’est pas extraordinaire !

L’auteur déteste les programmes et les livres de développement personnels, est-ce peut-être pour cela qu’il en a écrit un ? Mais celui-ci se veut à contre-courant, bien sûr. Toutefois, comme nous le verrons, le titre est assez trompeur.

Le livre est relativement court, avec 186 pages sur 9 chapitres. La lecture en français facilite probablement les choses car je soupçonne que le style de l’auteur ne soit pas d’un abord facile par rapport à mes lectures habituelles…

Le premier chapitre « don’t try » fait hommage à l’épitaphe de Charles Bukowski. Il ne s’agit pas de se foutre de tout, mais de choisir ce à quoi on va accorder de l’importance, à des choses qui comptent vraiment et non à des préoccupations superficielles qui deviennent anxiogènes. Ainsi assumer de ne pas être dans la normalité, c’est cela « s’en foutre ».

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Note de lecture : Ctrl Shift, 50 games for 50 ****ing days like today, par Mike Bonifer & Jessie Shternshus

Note : 4 ; Des jeux aux finalités pas toujours claires et un style pas très accessible.

Ce petit livre part d’une idée, ou plutôt deux idées liées au changement : le contrôle, qui est perspective, opportunité et le « shift » qui est l’inattendu, les possibilités. Sur la base de cette idée, les auteurs nous proposent 50 jeux pour appréhender le « shift » et le « control ». Ils se rassemblent en journées thématiques destinées à permettre la sélection du jeu en fonction de l’humeur ou de l’ambiance.

Le livre lui-même est court, environ 200 pages sous un petit format. Le sous-titre parle de « jeux », mais je les appellerais plutôt exercices, très largement inspirés du théâtre d’improvisation. Ils sont à utiliser non pas en atelier dédiés mais pendant la vie quotidienne de l’équipe, pour colorer celle-ci d’une prise de conscience particulière. Bien que les auteurs ne l’évoquent pas, il m’apparait qu’un débriefe adapté dans un format court peut conclure harmonieusement la journée en encrant les prises de conscience.

Les jeux (ou les exercices comme je préfère les appeler) ont un descriptif très court, il s’agit juste d’un cadre avec éventuellement quelques guidelines. Mais n’attendez pas un descriptif du déroulement, nous sommes bel et bien dans le monde de l’improvisation. Par exemple, « this is your lucky day » est un appel à l’action pour nos collègues, pour commencer quelque chose plutôt que discuter ou donner notre opinion.

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Note de lecture : Host Leadership, par Géry Derbier & Laurent Sarrazin

Note : 5 ; Un style plus “coach” que captivant.

Ce petit livre en français se veut le complément (mais pas le remplaçant) du texte de Mark McKergow. Petit il l’est avec ses 139 pages sur 12 chapitres (hors annexes). Le fil du livre entrelace deux contenus. Le premier est narratif et s’appuie sur l’histoire d’une invitation à une randonnée dans le beaujolais par Emmanuel. Le second fil nous est proposé par les auteurs sur un thème plus pratique, en mode coaching.
Pratique, l’ouvrage l’est par les nombreuses sollicitations sous forme de questions et les exercices pratiques qui viennent ponctuer la lecture. La formulation en « mode coaching » rend de mon point de vue la lecture moins agréable que s’il s’était agi d’une conversation plus intime avec le lecteur. Mais la substance est là.

Le volet narratif nous réserve des remarques intéressantes sur le vécu de la posture d’hôte. Toutefois l’illustration par la randonnée dans le beaujolais est trop allégorique pour moi. Le Host Leadership est déjà une métaphore. J’aurais aimé que le texte nous illustre plus clairement comment cela prend forme dans le cadre professionnel. Certes, cela est évoqué dans la partie « pour managers et équipe », mais il est dommage d’attendre la page 93 pour obtenir l’illustration pour laquelle nous sommes venus…

La grande qualité du livre réside dans l’efficacité de son propos : chacun des 6 rôles et des 4 places sont décrites chacun en quelques pages. Un bon point pour la section « les mouvements » qui nous permet bien d’identifier pour chacun des 6 rôles les interventions et les mises en retrait. Par contre je suis moins fan des sections « #pausezvous ». Elles n’ont pas à l’écrit le même impact qu’en coaching live, je trouve.

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Note de lecture : La cinquième discipline, par Peter Senge

Note : 7 ; La systémique en tant que philosophie de vie !

Ceci est un grand classique, il m’était difficile d’échapper à cette lecture ! La 5ème discipline, c’est la systémique. Ce texte est la grande référence sur le sujet et il étale le sujet sur 5 parties couvrant 400 pages dans cette édition française. Le tout représente 18 chapitres.

La première partie « comment nos actions façonnent notre réalité… » compte un peu moins de 60 pages sur 3 chapitres. Le premier sert d’introduction pour nous diriger vers le véritable objectif de l’auteur : les organisations apprenantes et fait un bref teasing sur les 5 leviers : la pensée systémique, la maîtrise personnelle, les modèles mentaux, la vision partagée et l’apprenance en équipe. On retrouvera ces 5 sujets au cours de l’ouvrage. Le second chapitre aborde d’ailleurs la capacité des organisations à apprendre et les 7 mythes répandus qui y font obstacle. Ainsi « l’ennemie est au-dehors » me rappellent toutes les raisons exogènes que l’on énumère pour éviter de fixer nos propres faiblesses… Le chapitre met l’eau à la bouche. Le 3ème chapitre est un vrai plaisir, car il aborde le jeu de la bière que je vous suggère d’essayer et qui nous met le pied dans la vue systémique d’un cycle production-consommation !

La seconde partie est consacrée aux leviers des organisations apprenantes. Il s’agit de 4 chapitres occupant un peu moins de 70 pages. Le chapitre 4 sur les principes de la pensée systémique est un peu décevant. Non que je ne sois d’accord avec les points abordés, comme la non-corrélation entre l’ampleur de l’action et celle du résultat, mais il explique plus le cadre que les fondements. C’est par contre ce que fait fort bien le chapitre 5 en expliquant les boucles de causalités grâce à des exemples simples. L’auteur en profite aussi pour introduire sa notation. Bien vu ! On entre plus avant avec les systèmes archétypaux au chapitre 6. Ils sont clairs et bien expliqués mais demandent certainement un peu de pratique. L’auteur introduit simplement les principaux archétypes : modèle à limitation de croissance et remède symptomatique, le tout bien étayé d’exemples. Cette seconde partie se referme sur un chapitre 7 un peu moins punchy. Mais on en a bien profité.

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Note de lecture : Comment leur dire … La Process Communication 2nd édition, par Gérard Collignon

Note : 4 ; Un tour assez honnête de la Process Com, mais qui en garde sous le pied.

La process com est un des outils fortement médiatisés du coaching. Il m’apparaissait important d’attaquer ce domaine par un ouvrage adéquat. Mais la process com, c’est aussi un business model, et c’est là que cela se gâte. Voyons cela.

Le texte compte 260 sur 13 chapitres, le tout structuré en 2 parties. La première d’entre-elles, consacrée aux fondements couvre 150 pages sur 8 chapitres. Les types de personnalité, abordés au premier chapitre est un élément primordial de la Process Com. C’est bien illustré ici, via le fil rouge de l’ouvrage. Le style est un peu ampoulé, mais ça passe. C’est assez logiquement que le second chapitre est là pour expliquer la structure de personnalité, la fameuse pyramide de la Process Com, en expliquant les concepts de phase et de base, par exemple. C’est clair mais cela donne une impression de superficialité, en étant trop descriptif et pas assez explicatif. Le biais « plaquette publicitaire » commence à apparaitre.

Le chapitre 3 revient sur les types de personnalité en détaillant leurs besoins. Étrange d’avoir placé ce chapitre ici et non dans la continuité du premier. Cela apporte certes quelques éclaircissements, mais sans être éblouissant pour autant. On rentre dans des considérations un peu complexes au chapitre 4 avec les canaux de communication : différents types de canaux de communication (nourricier, informatif, émotif, etc.) fonctionnant ou ne fonctionnant pas avec des « parties de personnalité (directeur, ordinateur, protecteur, etc.) et bien sûr… Chaque type de personnalité a une partie de personnalité prédominante. Intéressant, mais bien complexe à utiliser dans la réalité.

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