Note de lecture : Waltzing with Bears, par Tom DeMarco & Timothy Lister

Note : 6 ; La continuité de Peopleware, mais décevant quand même

Ce nouvel opus du binôme DeMarco – Lister est dédié à la gestion du risque, la « gestion de projet pour les adultes » comme le disent si bien les auteurs. L’originalité de ce court opuscule est l’approche « probabilistique » du risque, au contraire de la plupart des approches qui voient la gestion des risques comme un phénomène binaire.

Malgré la petite taille de cet opuscule qui ne compte que 175 pages, les auteurs sont parvenus à découper celui-ci en 5 parties pour un total de 23 chapitres ! Il faut donc s’attendre à ce que ces derniers soient plutôt courts. Le propos est par ailleurs assez dense, on le verra. La première partie tente de répondre au « pourquoi » de la gestion des risques, sur un peu moins de 30 pages réparties sur 4 chapitres. Elle s’ouvre sur un chapitre abordant l’attitude des projets par rapport aux risques, dont les auteurs nous assènent qu’ils doivent être vus comme des opportunités. Cela se résume bien par la citation d’ouverture : si un projet n’a aucun risque, ne le faite pas ! Au second chapitre, on découvre quelles sont les activités de la gestion de risque. Cela nous amène à comprendre que, ainsi que les auteurs l’énonce dans le titre du chapitre, que la gestion de risque, c’est en définitive la gestion de projet pour les adultes.

Le 3ème chapitre est un interlude, où l’absence de gestion de risque est illustrée via la gestion des bagages du nouvel aéroport de Denver. Un propos précis, agréable à lire et mettant en évidence les lacunes de gestion des risques. C’est un plaidoyer pour la gestion des risques qui enfin conclut cette première partie. Il liste en une dizaine de points les avantages à tirer d’une gestion des risques sérieuse.

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The average software developer, for example, doesn’t own a single book on the subject of his or her work, and hasn’t ever read one. That fact is horrifying for anyone concerned about the quality of work in the field, for folks like us who write books, it is positively tragic.

Tom DeMarco

Note de lecture : Peopleware: Productive projects and teams (2nd edition), par Tom DeMarco & Timothy Lister

Note : 10 ; De la gestion de projets à la création de communauté : une aventure humaine. Book of the year 2001 !

J’aurais pu ranger ce livre dans la catégorie “méthodes agiles”, tant le propos développé dans cet ouvrage est proche de l’extrême programming. Ce livre concerne le management, ou plutôt la gestion de projets mais dans le sens où la gestion d’un projet est d’avantage une question de faciliter la synergie de groupe que de méthodologies formelles. Qu’ont donc en commun les projets ayant abouti à des succès remarqués ? Une gestion du projet et des ressources particulièrement méticuleuse ? Parfois. La formation d’un groupe d’experts hautement qualifiés ? Pas toujours. L’utilisation d’un processus élaboré distribuant tâches rôles et responsabilités de façon rigoureuse et détaillée ? Rarement. Peopleware expose les traits communs de ces projets : la formation d’une équipe soudée, volontaire, complémentaire. Mais aussi la fierté d’appartenir à un groupe d’excellence, d’évoluer dans un environnement où la contribution individuelle et collective est reconnue.

Parler de la dynamique humaine dans les organisations ou les projets est presque devenu un lieu commun, que peu de personnes nient. Toutefois, cet aspect essentiel est presque immédiatement mis de coté au démarrage des projets, car « cela n’est pas applicable aux réalités du terrain ». Ce texte n’est pas une théorie sur les relations humaines, mais une suite d’essais adressant des aspects particuliers du sujet et s’appuyant sur des exemples concrets issus de la longue expérience de consulting des deux auteurs. Même si ils n’en ont pas la forme, ces essais sont pratiquement des patterns, ce qui en fait un ouvrage en avance sur son temps, car publié en 1987 pour la première édition. D’avant-garde, ce livre l’est encore d’avantage car il pose tout les fondements des méthodes agiles tels que l’extreme programming ou le lean development, par exemple.

Le livre est découpé en 6 parties totalisant 34 chapitres (ou essais). Le total n’étant que de 226 pages vous comprendrez que chaque chapitre n’excède pas quelques pages, ce qui renforce encore leur analogie avec les patterns. Les thèmes abordés au long de ces 6 parties sont : gestion des ressources humaines, l’environnement du bureau, le choix des bonnes personnes, la croissance des équipes productives, l’épanouissement dans le travail et quelques sujets connexes regroupés en dernière partie.

Il n’y a pas de recette miracle au succès des projets ou des organisations : la réussite passe par l’utilisation intelligente de la matière première principale : les hommes. Si vous souhaitez mieux appréhender cette dimension, ce grand classique est pour vous. Attention toutefois, le style un peu littéraire rend la lecture en anglais légèrement plus ardue que celle des autres ouvrages américains à finalité technique que nous avons d’avantage l’habitude de croiser.

peopleware

Référence complète : Peopleware: Productive projects and teams, 2nd edition – Tom DeMarco & Timothy Lister – Dorset House 1999 – ISBN: 0-932633-43-9

Peopleware: Productive Projects and Teams


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