Note de lecture : Killer content, par Mai-lan Tomsen

Note : 5 ; Superficiel pour l’expert, initiatique pour le nouveau venu.

L’ouvrage adresse les enjeux et les aspects que recouvre la gestion de contenu (syndication, workflow, personnalisation, service premier, portail, etc..). Tout ce qui semblait indispensable pour mettre de la viande sur la charpente de l’e-business ante-2001. Pour adresser cela, un volume de taille raisonnable, avec ses 180 pages découpées en 7 chapitres, répartis en 2 parties

La première partie adresse les concepts sur les 100 premières pages en 4 chapitres. Le premier chapitre explore l’échange de valeurs sur 20 pages. L’auteur oppose ce concept à la commodité et développe le concept sur plusieurs axes : recommandation, diversité des produits, qualité des services. C’est intéressant mais assez stratosphérique. Le second chapitre se focalise sur la pertinence des contenus en différenciant les stratégies gratuites (pour attirer les visiteurs avec des informations à jour, du contenu premium qui offre une valeur ajoutée de conseil, d’analyse poussée, etc. Le texte s’appuie sur plusieurs exemples pour illustrer le propos. Toutefois celui-ci manque un peu de vigueur.

Au chapitre 3, l’auteur analyse les différentes catégories d’échange de valeur : promotionnelle, commerciale, orienté contenu et divertissement. La pertinence du propos a pas mal vieilli, spécialement du côté du divertissement où des plateformes telles que Netflix et Spotify ont bouleversé le modèle. L’auteur nous met aussi en garde envers les modèles qu’elle appelle « à dimension unique » qu’elle juge fragiles. Le chapitre 4 adresse la diversité des modèles de revenus : la publicité, la vente directe, la distribution, l’abonnement et la syndication. Là aussi les cartes ont bien changé depuis 20 ans, même si la plupart des modèles restent d’actualité.

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Note de lecture : Enterprise Application Integration, par David S. Linthicium

Note : 4 ; L’EAI pour le manager, plus que pour le développeur.

Cet ouvrage traite essentiellement des aspects stratégiques de l’intégration de systèmes existant. Il est donc dédié essentiellement aux décideurs, ce qui est la cible de la « IT series » d’Addison Wesley. C’est toutefois une belle bête avec ses 350 pages et ses 20 chapitres. Gageons que les CxO ne s’embarrasseront pas de cette lecture, mais que leurs écuyers, à savoir les consultants en management s’y attèleront, du moins pour certains.

Le premier chapitre va s’efforcer de définir l’EAI, mais au niveau de l’architecture IT, en tant que grand hub régulateur de l’anarchie des communications des briques du système, d’abord, ensuite comme régulateur des processus métier. Le focus sur les données au second chapitre est un peu brouillon. On y évoque différentes sources telles que le XML, les données relationnelles ou objet. Le propos tente de se tenir à la frontière entre la technique et le non technique, échouant finalement sur les deux. Le 3ème chapitre parvient mieux à faire le travail, en définissant différents niveaux de services et en abordant quelques standardisations reconnues.

Retour à la confusion au chapitre 4 qui aborde le « method-level EAI », qui se veut une intégration au niveau processus métier. L’auteur nous inonde de technologies que l’on peine à raccorder à ce concept. L’intégration au niveau des interfaces utilisateur est un concept plus facile à appréhender. C’est le sujet du chapitre 5, mais l’auteur ne s’y attarde pas. On voit rapidement les travers de cette approche, aussi je n’en veux pas à l’auteur pour sa brièveté. Le chapitre 6 est bien fait, clair et riche. Il nous propose un « processus EAI », certes à l’ancienne, en 12 étapes toutes clairement définies et expliquées dans les 30 pages de ce chapitre. C’est le point fort de l’ouvrage.

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Note de lecture : e-Business, roadmap for success, par Ravi Kalakota & Marcia Robinson

Note : 4 ; Le e-business pour les décisionnaires.

L’e-business, avant l’éclatement de la première bulle internet était le domaine de joyeux apprentis sorciers et d’entreprises conventionnelles qui tentaient d’adapter quelque chose qu’ils ne comprenaient guère dans le schéma de pensée de l’entreprise traditionnelle. L’un et l’autre ont gravement mangé la poussière, seul les très rares purs players tels qu’Amazon en sont sortis grandis.

Cet ouvrage s’intéresse à la seconde catégorie (l’entreprise traditionnelle). Ce texte particulièrement verbeux, car il compte environ 360 pages, vise particulièrement les exécutives ou plus probablement les consultants qui leur servent de cour. La technologie n’est donc pas le point focal de l’ouvrage. 12 chapitres seront nécessaires pour couvrir le sujet.

Les 25 pages du premier chapitre nous invitent la transition du e-commerce vers le e-business. Le e-business redessine les contours du business traditionnel, en redéfinissant la notion de valeur, en intégrant tous les processus de l’entreprise à la livraison de valeur et en faisant de la technologie un acteur de premier plan de cette transformation. Le second chapitre, qui compte également 25 pages s’attaque aux tendances, qu’elles soient client, processus, organisationnelles ou technologiques. Les mots importants sont intégration et flexibilité. Au niveau technologique, on voit poindre les poids lourds tels que SAP ou BAAN et la star du moment : l’EAI. Avouons tout de même que les auteurs entourent le miracle de l’ERP de précautions bien senties.

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Note de lecture : Introduction à GNU Emacs, par Debra Cameron & Bill Rosenblatt

Note : 7 ; Une appréhension claire et méthodique de l’outil.

Qui eut cru que près de 400 pages seraient nécessaires pour aborder l’IDE emblématique de la FSF ? Il est vrai que Emacs est un environnement de purs geeks, non seulement riche en fonctions, mais customisable et extensible. Encore faut-il savoir par où s’y prendre car rien n’est directement accessible à moins de connaitre les raccourcis appropriés, les commandes nécessaires ou la configuration qu’il faut, n’en déplaise aux fan boys qui le prétendent hautement ergonomique (il est vrai en comparaison de vi…).

Bref, ce sont effectivement 390 pages (hors annexes) qu’il faudra aborder, le tout organisé en 16 chapitres. Le premier chapitre « les bases d’Emacs » porte bien son nom. On y trouve la compréhension d’éléments qu’il faut maîtriser absolument tels que les buffers, les fenêtres et les commandes les plus importantes (qui ne sont bien sûr pas accessibles par menu). La section « en cas de problème » en fin de chapitre est vraiment une bonne idée, on la retrouvera en fin de tous les chapitres. L’édition de fichier est au menu du second chapitre. Nous déplacerons le curseur pour commencer, car la souris ou les flèches du clavier ne peuvent le faire. Viennent ensuite les autres commandes basiques d’édition. Cela devient assez vite fastidieux ! Comme beaucoup de fonctionnalités de l’éditeur, la recherche et le remplacement vont du simple au très compliqué et sophistiqué. Je passe rapidement sur le simple, même si la recherche avec les expressions régulières figure dans cette catégorie. Ispell permet quant à lui de faire des recherches approchées. La gestion des abréviations clôture un chapitre qui va bien plus loin que ce à quoi on s’attendrait !

Les buffers, c’est le mécanisme à la base d’Emacs. Ce chapitre 4 nous enseigne tout de leurs manipulations et de la manière de les affecter à une ou plusieurs fenêtres, avec les fonctionnalités qui en découlent. C’est un apprentissage à faire, car cela ne tombe pas sous le sens. Au chapitre 5, il est question de se servir d’Emacs comme environnement de travail Shell, et aussi de l’utiliser en gestion d’agenda. Une fonction qui parait un peu délirante aujourd’hui. On ne débotte pas au chapitre 6 qui nous propose d’utiliser l’éditeur comme gestionnaire de mail. A l’identique de ce qu’on utilise aujourd’hui, mais en ligne de commande. Donc mieux, diront certains. Mieux, au chapitre 7, on voit comment utiliser l’éditeur du GNU pour naviguer sur le net, avec Telnet, ftp (ça, ça reste utile) ou browser le web. Une expérience qui n’a rien à voir de celle des navigateurs modernes.

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