Note : 4 ; Un tour assez honnête de la Process Com, mais qui en garde sous le pied.
La process com est un des outils fortement médiatisés du coaching. Il m’apparaissait important d’attaquer ce domaine par un ouvrage adéquat. Mais la process com, c’est aussi un business model, et c’est là que cela se gâte. Voyons cela.
Le texte compte 260 sur 13 chapitres, le tout structuré en 2 parties. La première d’entre-elles, consacrée aux fondements couvre 150 pages sur 8 chapitres. Les types de personnalité, abordés au premier chapitre est un élément primordial de la Process Com. C’est bien illustré ici, via le fil rouge de l’ouvrage. Le style est un peu ampoulé, mais ça passe. C’est assez logiquement que le second chapitre est là pour expliquer la structure de personnalité, la fameuse pyramide de la Process Com, en expliquant les concepts de phase et de base, par exemple. C’est clair mais cela donne une impression de superficialité, en étant trop descriptif et pas assez explicatif. Le biais « plaquette publicitaire » commence à apparaitre.
Le chapitre 3 revient sur les types de personnalité en détaillant leurs besoins. Étrange d’avoir placé ce chapitre ici et non dans la continuité du premier. Cela apporte certes quelques éclaircissements, mais sans être éblouissant pour autant. On rentre dans des considérations un peu complexes au chapitre 4 avec les canaux de communication : différents types de canaux de communication (nourricier, informatif, émotif, etc.) fonctionnant ou ne fonctionnant pas avec des « parties de personnalité (directeur, ordinateur, protecteur, etc.) et bien sûr… Chaque type de personnalité a une partie de personnalité prédominante. Intéressant, mais bien complexe à utiliser dans la réalité.
Le chapitre 5 nous propose une clé pour les types des personnalités avec la matrice d’identification. Les dialogues entre les personnages illustrant le propos sont assez convenus, mais j’ai trouvé une réelle valeur ajoutée à cette partie. La mécommunication, objet du chapitre 6 s’appuie sur le triptyque persécuteur-sauveur-victime. L’auteur nous propose différents « masques » qui sont autant de dynamiques de relations au sein de ce triptyque. Cela demande certainement de l’entrainement pour s’y repérer, mais il y a quelque chose à faire avec cela.
Le chapitre 7 est dédié aux scénarios, emprunté à l’analyse transactionnelle d’Éric Berne. C’est un chapitre assez court qui n’apporte pas grand-chose, sauf peut-être la fierté de relier deux disciplines ? Cette partie des referme par un court chapitre 8 sur l’inventaire des personnalités. On n’est pas loin de l’arnaque car le seul message est de se référer au profil établi par ordinateur (et payant, bien sûr).
La seconde partie va s’intéresser aux applications de la Process Com. Nous voilà partis pour 5 chapitres sur 110 pages. Le chapitre 9 qui ouvre le bal est probablement l’un des plus conséquents. Il est consacré au management, ou plus exactement aux 4 styles de management dont l’auteur pense qu’ils couvrent le terrain de jeu. C’est un peu caricatural et je ne m’y retrouve pas. Le chapitre donne bien quelques miettes d’idées mais n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre côté management.
A contrario, le chapitre 10 adressant l’application de la Process Com à la vente m’a semblé très pertinent : il nous invite à adresser les besoins des différents types de personnalités et à adapter nos canaux de communication. Le bonus est l’adaptation de la posture au client sous stress. Je passe rapidement sur le chapitre 11 qui s’adresse aux dynamiques de couple et aux relations parent-enfant. J’y ai trouvé peu d’intérêt.
L’analyse d’un extrait du film « entre les murs » semble étrange au sein de ce livre. La motivation d’un tel chapitre et son intérêt restent un mystère pour moi, encore aujourd’hui. Le livre se conclut par une petite analyse des comportements face aux évènements de la vie, vue par le prisme des types de personnalité et des masques. C’est potentiellement intéressant, mais de toute manière superficiel ici.
Le texte révèle des éléments intéressants et exploitables de la Process Com. Il faut plutôt le voir comme une introduction, car le texte est avant tout descriptif, même si la partie sur les domaines d’application cherche à se rattraper. Intéressant, mais sans plus.
Référence complète : Comment leur dire … La Process Communication 2nd édition – Gérard Collignon – InterEitions 2010 – ISBN : 978 2 7396 1058 6