Note : 8 ; L’entreprenariat libéré sans ambages et inspirant.
Lire Jean-François Zobrist, c’est d’abord accepter de se prendre une grande claque. L’homme est connu pour ne pas mâcher ses mots, c’est bien ce que l’on retrouve ici. Favi, l’entreprise qu’il a dirigée est largement cité dans l’ouvrage d’Isaac Getz, il est juste de le voir en parler avec ses mots et surtout son point de vue. Un point de vue radical, nous le verrons.
L’ouvrage n’est pas très long, ses 190 pages s’avalent rapidement. Le texte est toutefois structuré en deux parties. La première partie « premiers éléments » compte moins de 50 pages et 4 sous-parties que l’on pourrait appeler « chapitres ». Dans le premier d’entre-eux, Zobrist pose les fondements de ce qui est une entreprise libérée. Elle doit faire de l’argent car c’est indispensable à sa survie comme l’oxygène est indispensable à l’être humain. C’est l’ouvrier qui génère ce cash-flow, tous les autres (DG compris) est à son service. Le thème sera récurrent au long de l’ouvrage. Dans la différence entre entreprise classique et libérée, l’auteur fustige les technocrates en opposant le gestionnaire (qui gère des chiffres) au manager (qui gère des hommes). Le premier veut contrôler le « comment » et naviguer dans la certitude, le second est empreint du bon sens picard et revient au « pourquoi » tout en s’accommodant de l’incertitude qui est la réalité du monde réel.
Dans les principes de la libération des entreprises, l’auteur propose ceux, radicaux, qui ont été ceux de Favi. Radical certes, quand Zobrist énonce que l’encadrement de l’entreprise sont les salariés des ouvriers. Mais c’est bien ce que l’on attend du texte, on n’est pas déçus ! Pour ce qui est d’avancer, tout comme Kotter, l’auteur met en avant le sentiment d’urgence, mais aussi de mettre en avant l’innovation et de laisser sa place au hasard, en fustigeant (encore) les gestionnaires qui cherchent une certitude qui n’existe pas.
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