Note de lecture : Testing Java Microservices, par Alex Soto Bueno, Andy Gumbrecht & Jason Porter

Note : 6 ; Très pertinent sur la stratégie et la mise en œuvre des tests, souvent moins sur la clarté des explications.

Voici un livre qui s’est fait attendre plusieurs années. Au début, il s’agissait de produire un texte consacré à Arquilian. Finalement, le contexte s’est élargi aux tests de microservices de manière plus générale, Arquilian continuant à se tailler la part du lion, mais d’autres outils de test complétant le paysage, comme nous le verrons.

L’ouvrage totalise 260 pages réparties en 10 chapitres. Cela donne une moyenne de taille par chapitre relativement raisonnable mais quand même un peu plus élevée que ce que j’apprécie généralement. On démarre fort logiquement par un premier chapitre très court pour introduire les microservices. Il s’agit de présenter l’architecture microservices au niveau conceptuel. Une présentation pas vraiment fameuse, avec une représentation qui ne me parle guère et une architecture s’éloignant un peu de celle de Newman et où j’aurais aimé une pincée d’architecture hexagonale.

Le second chapitre présente l’application de test, ou plutôt l’architecture de test, sur une petite trentaine de pages. En fait, les auteurs ont fait le choix de rassembler des architectures techniques différentes : Spring Boot, TomEE et WildFly Swarm. A l’exception du vidéo service sur Spring Boot, le reste s’adosse à Java EE 7 ! Un choix dépassé depuis longtemps, peut-être justifié par le fait que les auteurs sont employés de JBoss ou parce qu’initialement Arquilian était dédié à JEE ? Quoi qu’il en soit, ce choix aurait dû être abandonné, il y avait déjà fort à faire en se contentant de Spring Boot et cette multiplicité introduit une regrettable complexité et de la confusion.

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Note de lecture : La structure des revolutions scientifiques, par Thomas S. Kuhn

Note : 4 ; Attention, lecture difficile !

Ce livre est un grand classique, peut-être pas en littérature informatique, mais au moins en histoire des sciences et peut-être en philosophie des sciences. Je m’y suis intéressé car il a été évoqué par Craig Larman lors d’une de ses conférences.

Le texte de Kuhn s’articule autour d’une idée forte et novatrice en ce qui concerne l’évolution des sciences les avancées dues aux grandes découvertes sont en fait des changements de paradigmes « non cumulatifs » par rapport aux périodes dites « normales » précédentes. Lors de ces périodes « normales », une communauté de scientifiques se reconnaissant autour d’un paradigme emploie celui-ci pour résoudre des énigmes proposées par la nature en améliorant les lois s’appuyant sur ce paradigme. La sciences « extraordinaire » est précédée de crises où le paradigme précédent s’avère impuissant à résoudre de nouvelles énigmes et où le nouveau paradigme propose des solutions plus simples tout en adressant les problèmes déjà résolus.

Dans les premiers chapitres, l’auteur s’efforce de définir la notion de science de normale et de revisiter la notion de paradigme. Ce dernier définit aussi le groupe et les protocoles qui entoure celui-ci : règles admises non-écrites et processus d’adoption des membres.

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Note de lecture : Comment leur dire … La Process Communication 2nd édition, par Gérard Collignon

Note : 4 ; Un tour assez honnête de la Process Com, mais qui en garde sous le pied.

La process com est un des outils fortement médiatisés du coaching. Il m’apparaissait important d’attaquer ce domaine par un ouvrage adéquat. Mais la process com, c’est aussi un business model, et c’est là que cela se gâte. Voyons cela.

Le texte compte 260 sur 13 chapitres, le tout structuré en 2 parties. La première d’entre-elles, consacrée aux fondements couvre 150 pages sur 8 chapitres. Les types de personnalité, abordés au premier chapitre est un élément primordial de la Process Com. C’est bien illustré ici, via le fil rouge de l’ouvrage. Le style est un peu ampoulé, mais ça passe. C’est assez logiquement que le second chapitre est là pour expliquer la structure de personnalité, la fameuse pyramide de la Process Com, en expliquant les concepts de phase et de base, par exemple. C’est clair mais cela donne une impression de superficialité, en étant trop descriptif et pas assez explicatif. Le biais « plaquette publicitaire » commence à apparaitre.

Le chapitre 3 revient sur les types de personnalité en détaillant leurs besoins. Étrange d’avoir placé ce chapitre ici et non dans la continuité du premier. Cela apporte certes quelques éclaircissements, mais sans être éblouissant pour autant. On rentre dans des considérations un peu complexes au chapitre 4 avec les canaux de communication : différents types de canaux de communication (nourricier, informatif, émotif, etc.) fonctionnant ou ne fonctionnant pas avec des « parties de personnalité (directeur, ordinateur, protecteur, etc.) et bien sûr… Chaque type de personnalité a une partie de personnalité prédominante. Intéressant, mais bien complexe à utiliser dans la réalité.

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Note de lecture : Rupture Douce saison 02, par Laurent Sarrazin edt.

Note : 3 ; Toujours hétéroclite mais quelques petites choses à garder

Ce second volume a suivi de peu le précédant, toujours avec la même recette. Comme pour le premier volume, je trouve celui-ci inégal. J’y vois d’abord le même biais que dans le premier volume : beaucoup d’histoires racontées à la première personne, qui sont d’autant de propos autocentrés plutôt que des récits du point de vue de l’observateur. Malheureusement, ce type d’ouvrage sert avant tout de tribune aux coaches en recherche de publication.

Voilà pour l’aspect déception. Mais il y a aussi des choses à en retirer.
Le « osons jouer » d’Alexandre Boutin, plein d’énergie, de réflexions profonde doublé d’une véritable démarche de gamification.
Alexis et Isabel Monville racontent quant à eux une véritable de changement où se lit une chronologie et une démarche, le tout centré sur le client. Bravo d’avoir joué le jeu !

Dans la lignée de ce que j’ai apprécié dans le texte d’Alexandre, l’éloge de la lenteur productive de Dimitri Baeli a attiré mon attention. Bien sûr, connaissant Dimitri, le propos est centré sur Kanban à l’exclusion de tout autre chose. Même si ce n’est pas mon point de vue, le texte présente assez substance pour se faire apprécier. Et le style est avenant.

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Note de lecture : Exploring Scrum, The fundamentals, par Dan Rawsthorne with Doug Shimp

Note : 3 ; De la « soupe au Shu » … Et encore, celle de l’auteur !

J’en suis encore à me demander ce qui m’a pris lorsque j’ai acquis ce bouquin ! Car autant le dire tout de suite : il est très dogmatique. Pire encore, il y bien peu de choses avec lesquelles je sois d’accord. Pour couroner le tout, il ne s’agit pas d’une lecture légère. Voyons cela.

L’ouvrage est fort de 4 sections de longueurs très inégales totalisant 27 chapitres. La première d’entre-elles est introductive et se satisfait de 2 chapitres. Le premier est d’avantage un avant-propos que l’introduction du livre lui-même car il se focalise sur le « pourquoi » du texte. Celui-ci débute réellement au second chapitre qui propose un « tour du propriétaire ». Celui-ci est assez conforme au Scrum guide même si l’on voit poindre en filigrane les interprétations des auteurs. J’aurais l’occasion d’y revenir.

La seconde partie « people » compte 6 chapitres. On débute assez logiquement au chapitre 3 par l’équipe. Les auteurs commettent leur premier coup de canif en évoquant 6 rôles (Business Owner, Stakehold et Subject Matter Expert). C’est un chapitre assez long qui remet au clair nombre de principe mais verrouille aussi tout autant des principes d’articulation entre rôles qui n’ont pas besoin de l’être autant. Le chapitre 4 qui vient se focaliser sur le PO donne le ton dès la première page « le PO priorise le travail de l’équipe et en échange reçoit le blâme pour le résultat ». Autant pour la collaboration ! J’ai trouvé le point de vue quelque peu tordu, voir schizophrène entre un discours sur la collaboration et des directives de fonctionnement induisant des comportements à l’inverse.

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