The Scrum Primer

Plus étoffé que le Scrum en 5 minutes, ce “primer” donne une vision plus précise de Scrum, mais aussi plus subjectives, car elle intègre des pratiques qui, si elles sont généralement acceptées" ne font pas partie de le définition stricte de Scrum. L’article présente aussi l’avantage d’être abondemment illustré de photos mais aussi de représentations d’artefacts tels que les auteurs les utilisent sur leurs projets (je reconnais au moins l’un d’eux que j’avais hérité de Craig Larman).

Avec ses 22 pages et une police plus classique, c’est plutôt 1 heure, voir plus, qu’il vous faudra consacrer à cette lecture. Le public n’est donc pas le manager très occupé. De plus certaines techniques comme les réestimations systématiques ou le burndown ne font pas nécessairement partie de votre processus.

Ce primer figure aussi en annexe du livre co-écrit par Craig Larman : Scaling Lean & Agile Development.

Agile Game France 2014 en images (3/4)

Poursuite de notre périple Agile Game France 2014. Les épisodes précédents sont disponibles ici et ici.

Se lever et descendre prendre son petit déjeuner avec la horde des agile gamers, cela vous a des allures de colonies de vacances, croyez-moi !

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Ice breaking, le retour

On se remet rapidement dans le bain, on regagne notre terrain de jeu.

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Plutôt qu’une longue description, je vous laisse apprécier (une partie) de l’exercice auquel nous nous sommes livrés ! Désolé, j’ai un peu manqué de réflexe pour en saisir l’intégralité…

Casser la glace, Olivier Soudieux nous a partagé son expérience en la matière photos à l’appuie. Ou comment dégager des centaines de tonnes de glace d’un cargo Turque qui a vogué dans le cercle polaire…

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getkanban

J’avais eu le plaisir d’en faire une partie lors d’une édition précédente des Valtech Days. C’était avec Laurent Morrisseau. Bien qu’il reste l’une de mes références en la matière, j’ai plus apprécié la partie qui fut dirigé cette fois par Dimitri, probablement parce que faite en milieu moins “stréssé”.

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Il existe plusieurs jeux kanban, comme Kanbanzine ou le Kanban Pizza Game. Celui-ci est probablement le moins ludique, mais il est très bon pour appréhender tous les aspects de la mécanique Kanban. Il n’est pas facile non plus, car il nécessite que l’on tienne une multitude de comptes et courbes (d’où la nécessité d’être plusieurs).

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Il faut compter 2 heures pour une partie, bien que je trouve l’aspect “temps contraint” un peu inutile. Par contre jouer à deux équipes, donc deux plateaux ajoute réellement au fun !

Bref, on peut dire que c’est adopté en ce qui me concerne !

En attendant l’heure du déjeuner…

Bien qu’il nous reste encore une demie-journée, on sent l’energie se tarir (on a aussi une semaine de boulot dans les jambes, non ?). Pendant que certains s’acharnent sur des jeux que je n’identifie pas…

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… de mon côté j’opte pour un “Agile oops !”. Je ne pense pas qu’il ait de vertus pédagogique, mais ça détend bien ! Je ne pense pas qu’il ait de vertus pédagogique, mais ça détend bien. Il s’agit d’une adaptation du “Tabou” où l’on peut mimer, décrire (mais sans utiliser une liste de mots précise) ou dessiner des mots liés à l’agilité … ou à l’anti-agilité.

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Et le déjeuner enfin

C’est la pause. Ce moment de détente vous est offert par Software Freethinker !

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Il ne reste que la dernière ligne droite devant nous. En l’attendant, vous pouvez vous nourrir des autres posts produits sur l’évènement.

Les autres billets

Je complète ici la liste des liens vers les différents posts sur cet évènement.

Le Printemps Agile Caen 2014

Pour la seconde année consécutive, le Cub Agile Caen organise son Printemps Agile qui tombe, comme il se doit, le 20 Mars. L’an dernier, j’étais là en visiteur. Nous avions été gratifié de deux sessions de Jurgen Appelo, de grands moment dans lesquels j’inclue la discussion que j’ai pu avoir avec lui, eu égard à l’intimité relative de l’évènement !

Cette année, j’abandonne le rôle de spectateur pour endosser celui d’orateur. J’y ferais une présentation sur Scrum sous un jour particulier. Une session qui sera proposée ici pour la première fois. En voici le teaser.

Scrum Shu Ha Ri

Vous débutez avec l’agilité, vous allez participer à un projet “en Scrum” ! C’est bien. Peut-être vous demandez-vous comment vous saurez que vous y êtes arrivé, que vous faites les choses comme il faut ? D’ailleurs est-ce si bien que cela Scrum ? Certains s’en disent déçus, d’autres prétendent que Scrum ce n’est pas vraiment de l’agilité.

L’agilité n’est pas une destination, c’est un voyage. Scrum est à même de vous accompagner dans toutes les étapes de ce voyage. Mais si le framework Scrum est facile à comprendre, il est beaucoup plus difficile qu’on ne le soupçonne à mettre en œuvre ! Ses qualités intrinsèques, celles pour lesquelles vous devriez l’apprécier ne sont probablement pas celles que vous imaginez.

Avant de prendre la route, nous allons voir ensemble le grandes étapes du “voyage Scrum”. Il y en a 3 et il n’y a pas de raccourcis. Nous les avons empruntées aux arts martiaux, elle se nomment Shu, Ha et Ri.

Le Shu est le niveau de l’apprentis qui découvre Scrum et va s’efforcer de le mettre en œuvre correctement.

La Ha est consacré au perfectionnement. On y adapte ou adopte certaines pratiques pour améliorer notre façon de vivre l’agilité.

Atteindre le Ri, c’est être au stade de la maîtrise où l’on innove et crée une façon d’être agile en se guidant sur les valeurs et le sens de l’agilité.

Cette session a pour but de vous donner une perspective sur le voyage qui vous attend, pour prendre la route sereinement sans se tromper sur le sens ou les attentes de cette progression.

Rendez-vous très bientôt à Caen !

Le Printemps Agile Caen 2014

Agile Game France 2014 en images (2/4)

Reprise de début d’après-midi

Nous nous étions quitté sur la pause de mi-journée, en ce premier jour du 3ème Agile Game France. La reprise en début d’après-midi est toujours un peu compliquée. Un petit “SOS Titanic” pour se remettre dans le rythme ! Cette fois-ci, je suis spectateur.

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Quand je vous dit que l’on partage pas mal de chaleur humaine !

Fearless journey

Yann Poles nous propose ce jeu issu du livre presque éponyme. Je viens juste d’en faire la note de lecture, quelle chance ! Cela permet de débuter calmement l’après-midi.

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Nous nous sommes limité à une heure de jeu, c’est un peu frustrant car en fait je l’ai trouvé plutôt bien, et l’animation de Yann plutôt cool ! Le jeu s’est avéré mieux que je ne l’avais pensé de prime abord … même si j’ai très largement perdu. Mais compter les points n’est clairement pas le but de la partie. Définitivement : à essayer.

Interludes

Et pendant ce temps, toujours : d’autres jeux aux quatre coin de l’espace que nous pouvons occuper. D’accord, je n’ai pas noté leurs noms à chaque fois…

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Dimitri en anime un autre de son côté (toujours pas de nom)

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Pour contre, j’ai pu participer à cette sorte de téléphone arable dessiné. Je soupçonne que le but était de montrer la dégradation de l’information entre l’idée initiale et l’implémentation finale dans un cycle en cascade ? Manque de bol, le meilleur dessinateur était en bout de chaine, et l’on voit donc des améliorations successives de l’idée initiale qui est non seulement conservée mais mieux représentée en bout de chaine !
Il n’y a pas à dire : le cycle en “V”, c’est de la balle !

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De son côté, Irène recueille du feedback sur son adaptation d’un jeu de Jurgen Appelo (encore une fois j’ai oublié le nom ; ce doit être l’âge…).

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Action | Types et MBTI

Frédéric et Fred ont plus ou moins improvisé cet atelier basé sur leur formation Action | Types. Ils y démontraient comment le corps est connecté à l’esprit. Par des interactions parfois curieuses.

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Ou plus … euh… sans commentaire.

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L’originalité de ce que Frédéric et Thierry nous proposaient était le raccrochement au modèle MBTI qui, à ma connaissance, ne fait pas partie de l’approche Action | Types au départ !

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Cette session marathon de plus de 3 heures pouvait aussi se conclure par une session de relaxation. Thierry a franchement donné de sa personne sur ce coup !

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La crevasse

Bien que le créateur du jeu fut parmi nous, cette “crevasse” présenté la première fois à Agile Game France 2013 s’est jouée sans Olivier Soudieux.

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Pour ma part, j’avais déjà pu l’expérimenter lors de l’Agile Playground.

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Fin de journée

Même consacrée aux jeux, cela fait une longue journée. Les discussions autour du repas ont certainement un peu moins d’intensité qu’à midi.

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Clin d’oeil à Laurent aussi, en passant…

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Avec Maxence et Agnès, nous parlons adoption du changement et des 36 stratagèmes. J’apprends aussi d’Agnès que le facteur pépondérant d’amélioration qui a été observé expérilmentalement est la conviction des acteurs d’y parvenir ! Voilà qui me donne à réfléchir…

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Voilà qui clos cette première journée. Je vous retrouve bientôt pour la suite.

Note de lecture : Fearless Change, par Mary Lynn Manns & Linda Rising

Note : 5 ; Où l’on apprend quand même quelques trucs intéressants chemin faisant d’une lecture quand même un peu poussive…

Impulser, réussir et maintenir des changements de pratique ou de culture dans une entreprise est une mission difficile. En fait, cela rate dans la très grande majorité des cas. Les auteurs de langage de patterns (car c’est de cela que l’on parle) ont mené un long et minutieux travail de collecte d’informations, d’interviews et de revue pour produire ce livre. En fait, j’en fus même un peu le témoin car une partie du travail de revue se fit lors de la conférence PLOP 1999 à laquelle je participais (mais pas dans le même groupe de travail).

Pour moi, la mauvaise nouvelle est que ce livre partage les mêmes problèmes que presque tous les livres basés sur des langages de patterns : ils font des livres peu plaisant à lire. En effet, en lecture linéaire, c’est un peu comme lire le catalogue de la redoute. Ca se fait mais il faut être pas mal motivé. Pour en terminer sur la forme, on notera que les patterns présentés utilisent la forme Alexandrienne, donc la forme dite « classique ». C’est un peu comme, en poésie, composer son œuvre en Alexandrins (mon humour est décidément trop fort pour moi !). La taille de chaque pattern varie entre 2 et 8 pages, approximativement.

Après la forme, le fond. Les 250 pages de l’ouvrage sont découpées en 3 parties très inégales. La première partie est assez classique. Elle compte 85 pages et est constitué de 12 chapitres qui sont donc tous très courts.

Après une courte introduction au changement et aux patterns, les chapitres 3 à 12 introduisent les patterns par nature d’usage, c’est à dire en les regroupant par demi-douzaine environ en utilisant la technique du story-telling. Cela rend ces courts chapitres plaisants à lire, mais ils me donnent aussi l’impression fugace de ne pas rentrer au cœur de l’action.

La seconde partie « expériences » est très courte avec ses 14 pages qui présente succinctement quelques cas d’usages (4 en tout) des patterns qui seront ensuite présentés en indiquant la stratégie de mise en œuvre de ces différents patterns. C’est très abstrait, d’autant qu’à ce stade on n’a pas encore passé en revue les patterns en question.

La 3ème partie est de loin la plus volumineuse, elle est la substance du livre : 49 patterns couvrant près de 150 pages classés par ordre alphabétique. Bien sûr, impossible (et inutile) de les lister ici. Voici quelques uns de mes préférés :

  • Brown Bag : Pour créer un environnement propice et ouvert aux idées innovantes dans un climat détendu.
  • Do Food : Encore de la nourriture ! C’est un moyen propice pour transformer le climat d’une réunion et en faire un événement festif !
  • External Validation : Lorsqu’une idée est difficile à faire passer… et qu’elle est mieux écoutée si elle adoubée par quelqu’un d’autre.
  • Local sponsor : Aider l’introduction du changement avec le support d’un manager local.

Bien sûr, il y a d’autres patterns qui m’ont plu. D’autres m’ont paru naïf ou même simplement inutiles. Je pense par exemple à :

  • Just do it : Mettre en œuvre les changements pour pouvoir en parler. Hum !
  • Just say thanks : Ne pas oublier à remercier ceux qui vous ont aidé. Sans blagues ? Heureusement que j’ai un pattern pour ça…
  • The right time : Penser à choisir le moment propice pour mettre en place une action ou parler de quelque chose. Ouais…

Les langages de pattern font rarement des lectures palpitantes. Je l’ai dit au début. Et ce bien que je me considère depuis longtemps comme un aficionado des patterns. La forme Alexandrienne favorise les patterns très courts et limités précisément à une seule idée. Suivant ce cheminement il était inévitable de finir avec un nombre important de patterns, d’où la nécessiter de les « clusteriser » comme cela a été fait en première partie du livre, et c’est évidemment une bonne idée.

Hormis le côté un peu rébarbatif de la lecture façon patterns, la succession des patterns passés en revue me les a fait classer en 3 catégories :

  • Les patterns creux, voir vide de sens.
  • Ceux qui m’ont semblé « juste OK ».
  • Ceux qui ont soulevé un point intéressant, à garder en mémoire pour l’avenir.

La plus large population est la seconde. Sans rendre la lecture désagréable, ils ne donnent pas une substance particulière au livre, tandis que la première catégorie fait un peu « bouche trou ». C’est évidemment la troisième catégorie qui fait le véritable intérêt du texte, et cela concerne une douzaine de patterns, dirais-je. On m’avait dit le plus grand bien de livre, voir plus, et cet écho m’est venu de diverse directions. C’est peut-être pour cela que le texte m’a laissé un arrière goût de déception. Mais cela ne doit pas forcément être votre cas.

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Référence complète : Fearless Change, Patterns for introducing new ideas – Mary Lynn Manns & Linda Rising – Addison Wesley 2005 – ISBN : 978-0-201-74157-5

Fearless Change: Patterns for Introducing New Ideas

https://www.goodreads.com/book/add_to_books_widget_frame/0201741571?atmb_widget%5Bbutton%5D=atmb_widget_1.png&atmb_widget%5Bhide_friends%5D=on

Agile Game France 2014 en images (1/4)

J’avais participé à la première édition et fait l’impasse sur la seconde. Mais me voici de retour pour le troisième opus. C’était à Villeurbanne en ce début Février. la formule reste inchangée : 2 jours sur le vendredi et le samedi. Et toujours en mode “auto-organisé”.

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Ice breaking

Petit échauffement pour notre tribu d’agile gamers, organisé par les Lyonnais : se rassembler par groupe (je vous passe les détails) et deviner une citation. Je vous la livre, car elle donne le ton à ces deux jours :

“On peut apprendre plus d’un homme en une heure de jeu qu’en une année de conversation” – Platon

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La balle supersonique

Bien qu’il ne soit pas nouveau, je découvre ce jeu, étonnement intéressant malgré sa simplicité (mais la qualité de l’animation importe). Le but est d’améliorer la performance du groupe en se passant une balle, chaque amélioration étant basée sur le constat de la performance précédente. La solution ultime émerge des étapes antérieures, nous n’aurions pu l’imaginer sans les étapes intermédiaires.

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Le jeu fait apparaitre l’importance des incréments et des améliorations par rapport à la rupture, celle-ci étant toutefois parfois nécessaire. Un bel exercice d’intelligence collective !

Pendant ce temps, d’autres jeux se déroulaient en parallèle dans d’autres salles. Alexis et Alexandre dans l’une d’entre-elle.

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SOS Titanic

J’avais vu ce jeu de loin lors du Scrum Boat de l’an dernier, sans vraiment comprendre l’objectif des contorsions physiques que j’observais. Le mieux pour comprendre, c’est d’expérimenter !

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Donc, ce que vous voyez par terre est un sac poubelle qui symbolise un des cannots de sauvetage de Titanic. On doit tous s’entasser dessus, et comble d’infortune, ce cannot est retourné ! C’est une mauvaise nouvelle, car la nourriture est évidemment à l’intérieur. Il va donc falloir retourner ce cannot, tout en restant dessus du fait de la température peu amène de l’eau.

Un jeu que je recommande très fortement à ceux qui sont en recherche de chaleur humaine et d’intimité. Au-delà de cette observation superficielle, cet exercice met en avant la confiance réciproque qu’il nous faut avoir. La surprise est que nous mettons pas mal de temps à la construire, mais qu’elle augmente progressivement, ainsi que notre efficacité !

Pendant ce temps, Jacques et Romain animent un très impressionnant Agile Lego Game !

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De nombreuses tables, une quantité pharaonique de Lego .. jugez-en

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Les participants ont même drit à une photo de famille avec leurs oeuvres.

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Continuous Delivery

Cecilia nous proposait un jeu encore en version beta : l’intégration continue illustrée avec des Lego (oui, encore !). Deux itérations et deux équipes pour ce jeu.

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La première itération voit les deux équipes opérer séparément et intégrer leurs assemblages à la fin.

Lors de la seconde itération, nous construisons progressivement et intégrons à chaque étape.

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Pour tout dire, ce jeu n’a pas montré ce que Cécilia espérait, car nous avons pris plus de temps dans la seconde configuration que dans la première. J’estime moi qu’il présente au contraire un intérêt peut-être supérieur : l’intégration continue ne marche pas dans toutes les configurations ! Il faudrait alors modifier le jeu pour le faire en trois étapes…

Et toujours pendant ce temps, d’autres jeux dans d’autres salles ! Ici, c’est Claude Aubry qui met en oeuvre son jeu des bacs. A observer les particicipants, ils semblent plutôt assembler un puzzle…

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Pause déjeuner

Cette année, nous avions l’opportunité de pouvoir passer 2 jours sans mettre le nez dehors (on ne perd cependant pas grand chose), car on déjeune sur place !

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C’est bien sûr l’occasion de poursuivre des discussions agiles. Ce midi-là je pouvais discuter avec Thierry Cros avec qui j’ai trop peu l’occasion d’échanger. La discussion a beaucoup tourné autour du craftmanship (où nous partageons les mêmes points de vue) et du rôle du Scrum master dans Scrum (où nos idées divergent).

A bientôt

J’arrête ici pour aujourd’hui. Nous terminerons cette première journée dans un autre post ! En attendant, vous pouvez aller voir les posts de mes petits camarades de jeu :

Rencontre avec Raphaël Souchier

Ce Vendredi 31 Janvier, Christine Koehler nous conviait à écouter et échanger avec Raphaël Souchier, auteur de Made in Local. Une rencontre instiguée par Manfred Mack qui mit cet auteur en relation avec Christine. Manfred que nous avions d’ailleurs pu écouter il y a quelques temps, était aussi présent ce jour-là.

L’intervenant se définit lui-même comme un consultant en économie locale soutenable (qu’il préfère au terme de “durable”). C’est à dire une économie acceptable dans l’écosystème où l’on vit.

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L’économie locale, c’est quoi ?

D’après Mr Souchier, ce n’est pas une alternative à la mondialisation, mais une autre facette ! Ca, c’est un peu difficile à croire, mais c’est peut-être le prix à payer pour rendre celà acceptable. Même si le terme n’est plus tabou depuis que cette idée fut évoquée par … François Bayrou !

Le localisme s’ancre dans le théorie des systèmes complexes. Le fonctionnement harmonieux des ensembles bien portants nécessite une grande diversité. On peut comparer cela au problème de la diversité des cheptels : ceux-ci savent d’autant mieux faire face à des maladies qu’ils sont diversifiés, ces épidémies n’ayant pas le même impact sur les différentes espèces. Paradoxalement, cet argument s’appuyant sur la pauvreté des cheptels “standardisés” fut utilisé dans l’autre sens par Darwin au 19ème siècle. L’une de ses observations de base était justement que les élevages étaient d’avantage diversifiés que les espèces sauvages où la sélection naturelle éliminait impitoyablement les espèces les moins bien adaptées !

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Une alternative à la globalisation destructrice

Le localisme est également une forme d’efficacité car il utilise ce qui est proche. La globalisation s’appuie d’avantage sur la massification et la réduction des stocks pour diminuer les coûts, au prix d’un système moins résilient car ne supportant pas les défauts d’alimentation et se rendant entièrement dépendant de certaines régions du monde. On pourrait évoquer par exemple le cas de la grève des camionneurs de 1999. La concenration et l’élimination des stocks vont certainement dans le sens de la réduction des coûts, mais au prix d’une prise de risque souvent négligée.

La concentration des moyens de production dans une compétition pour la réduction des coûts est destructrice de sociétés entières ! L’Europe est déjà devenue une puissance faible. La délocalisation vers l’Ethiopie a déjà commencé. On a pu penser un moment que les instances internationales et les mécanismes de régulation de marché pourraient équilibrer cela. Il n’en est rien. Les instances internationales sont depuis longtemps phagocytées par les intérêts privés, et au sein des nations démocratiques, les hommes politiques ont perdu tout autonomie depuis qu’ils doivent se lier à ces mêmes intérêts privés pour décrocher leurs mandats..

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Mais…

Le tableau parait sombre, mais pas pour notre invité du jour : on peut survivre en travaillant ensemble ! Le localisme fait recirculer localement 70% de l’argent, là où seuls 20% sont réinjectés en économie globale ! Quels sont les clés pour rendre possible cette nouvelle économie ?

  • C’est d’abord créer des alliances d’acteurs du territoire qui ont un avenir commun.
  • C’est allier le local et le soutenable, avec des buts à long terme.
  • Sélectionner les gens avec lesquels on a envie de travailler. C’est trouver de nouvelles idées et façon de collaborer et y prendre plaisir.

Cette nouvelle façon de travailler n’en est pas une. Elle s’ancre dans le passé, à une époque où seuls les produits “exotiques” étaient cherchés loin. Vision rétrograde ? Et si on réintégré dans le prix des produit leurs coûts socio-économiques, écologiques, etc. ?

Pour faire marcher cette logique, il faut créer des réseaux avec une logique économique différente. Une logique éloignée des marchés financiers qui sont déjà complètement déconnectés de l’économie réelle : seuls 3% des échanges sont en rapport avec cette économie réelle !

Investir différemment, au niveau des fonds de retraite par exemple, est une manière d’orienter ethiquement son investissement. C’est le concept de base du Slow Money, une idée elle-même déclinée du Slow Food par opposition au “fast food”. Bien entendu le critères qui rentrent en compte sont différents de ceux de la logique économique traditionnelle, comme le maintient de l’état de la couche d’humus des sols sur 10 ans par exemple en agriculture.

La ville de Cleveland a rebâti une partie de son économie à partir de service locaux, moins chers et plus écologiques.

Et en Europe ? Les directives Européennes semblent bloquer. Mais ce n’est qu’apparence : il reste possible de privilégier le local avec les bons critères dans les appels d’offre.

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Cette économie locale existe. Malgré les cris alarmants relayés dans les médias, il y a des millions d’entreprises qui marchent très bien .. mais qui préfèrent ne pas faire parler d’elles.

Par contre les réseaux de mise en relation sont nettement moins bien représentés. Beaucoup reste à faire pour mettre les entreprises en relation. Et pourtant quand c’est le cas, cela marche bien et en fait les gens semblent … s’amuser !

Entre la volonté politique et la réalité

Il semble y avoir un schisme entre ce que montrent les études nationales et les actions locales. Mais les pouvoirs politiques savent-ils seulement où ils voudraient faire aller le territoire ? Poser la question, c’est presque y répondre.

Raphaël Souchier l’a dit : le coeur de ce dispositif, c’est l’alliance locale. Les chambres de commerce sembleraient toutes désignées pour jouer ce rôle, mais on en est loin. Deux lignes apparaissent cependant :

  • L’apparition de réelles actions aux “marges”, dans les zones réellement sinistrées où il n’y a plus d’alternative.
  • Dans l’économie sociale et solidaire. Elle peut faire accepter ce rôle d’économie soutenable au Français. Elle reste toutefois teintée d’une image d’intégrisme.
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A voir aussi

L’article Blog de Christine, avec une interview de Raphael Souchier.