Note de lecture : The Art of Agile Development, par James Shore & Shane Warden

Note : 4 ; Une prétention encyclopédique qui tombe un peu à plat.

Ce n’est certainement pas le premier ouvrage à nous parler de développement agile. Vu son âge vénérable, nous lui concèderons aussi de faire partie de la première génération de livres consacrés à l’agilité. Nous ne nous étonnerons pas non plus que la pratique se consacre à Extreme Programming, mais sans aucune velléité dogmatique pour autant.

Avec près de 400 pages presqu’exclusivement couvert de texte, l’ouvrage est particulièrement dense. Il a des prétentions bibliographiques, car en grande partie consacré à des descriptions de pratiques qui sont loin d’extreme programming en grande partie. En cela ce titre est particulier. Il est structuré en 3 parties et totalise 15 chapitres. La première partie, « getting started » regroupe les 4 premiers sur environ 65 pages. Elle débute par un chapitre nous aidant à répondre au « pourquoi » de l’agilité. Il n’y a guère de surprise ici. Il est intéressant toutefois de voir l’auteur articuler son propos à la croisée des succès techniques, individuels et organisationnels.

Le « comment » devenir agile ne réserve guère plus de surprises, moins même. Les quelques pages qui lui sont dévolues se concentrent sur le manifeste agile : les valeurs et les principes, sans entrer dans les détails. Les détails, ils sont pour le chapitre 3 qui couvre XP, ou plus exactement l’interprétation par l’auteur de XP. La description est déjà colorée de pratiques et de rôles qui n’appartiennent pas au corpus d’extreme programming. La méthode originale en est difficile à reconnaitre. Le chapitre 4 « adopting XP » permet mieux de reconnaitre la méthode et ses vecteurs d’adoption. A une différence de taille : la recommandation d’adopter XP pour les projets « page blanche » qui me semble à la fois réducteur et en décalage avec le monde réel.

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Note de lecture : Liespotting, par Pamela Meyer

Note : 5 ; Un tour d’horizon de la détection des menteurs qui est plutôt une introduction au sujet.

L’auteure est connue pour sa prestation TED sur la détection des mensonges. C’est d’ailleurs cette vidéo qui m’a conduit vers cet ouvrage. Mon objectif était de voir si je pouvais trouver là une compétence à développer à mettre dans la boite à outil du Product Owner. Ici, en fait, ce serait plutôt la boite à outils du manager qui serait visée.

Le livre est de taille raisonnable avec 250 pages dans sa version papier. J’avoue qu’il m’a paru plus court dans sa version numérique, je dirais dans les 200 pages équivalentes, voir un peu moins. Le texte est découpé en deux parties très inégales. La première « détecter la tromperie » est en fait le cœur du sujet et compte 6 chapitres. Le premier chapitre « une épidémie de tromperie » nous campe le décor : nous mentons quotidiennement, avec des conséquences plus ou moins importantes, alors que notre capacité de détecter la tromperie n’est ni plus ni moins celle des singes ! Le chapitre est clairement introductif et nous présente de nombreux exemples (bonjour Mr Kerviel) et nombreux faits pour étayer l’importance du sujet. Au second chapitre, nous abordons les bases de la tromperie. Il parait que cela commence tôt, dès la petite enfance ! On y voit aussi que les hommes ne s’en sortent pas grandis par rapport aux femmes, mais le chapitre nous donne aussi quelques informations sur les raisons pour lesquelles nous mentons, et envers qui. Bref, c’est instructif, mais pas encore ne mesure de nous alimenter sur le fond du sujet.

Au chapitre 3, il devient réellement question de détecter les menteurs en lisant les visages ! Et si le sujet remonte à Darwin lui-même, c’est à Paul Ekman que l’auteur va se référer sur le sujet. Partant des 7 émotions de base, l’auteur nous invite à rechercher les asymétries pour détecter les émotions feintes : micro-expressions, clignement de yeux, etc. Aux expressions du visage s’ajoutent les expressions du corps, sujet du chapitre 4. Ce sont les « big 3 » que nous allons chercher ici : les « emblèmes » qui peuvent contredire l’expression verbale, les « illustrations » qui tendent à se raréfier avec le mensonge et l’effet miroir, expression inconsciente de l’empathie, qui peut disparaitre dans le cas qui nous intéresse.

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Note de lecture : Lean Analytics, par Alistair Croll & Benjamin Yoskovitz

Note : 7 ; Un contrepoint au Lean Startup, pour suivre et piloter la croissance avec des métriques.

Le moteur de la Startup, c’est la croissance. Pour accomplir celle-ci, elle passe par plusieurs phases, mais aussi des ajustements, voir des virages radicaux de son positionnement de marché, de son business plan ou de son offre de service. Dans Lean Startup, il y a « Lean » et qui dit Lean dit amélioration et mesure. C’est de mesure dont il est question ici. Le livre évoque les métriques actionnables pour différents contextes et différentes phases des startups.

Ce volume fait partie de la « Lean Series » d’Éric Ries. C’est même un membre en bonne chair de cette série, avec près de 400 pages totalisant 31 chapitres ! Fort heureusement, le tout est rythmé en 4 parties. La première d’entre-elles « Stop lying to yourself » n’accuse qu’une quarantaine de pages pour 4 chapitres. Les deux premiers chapitres rentrent assez vite dans le vif du sujet en abordant les types de métriques (avec l’habituelle mise en garde contre les « vanity metrics ») et les différents tests permettant d’établir celles-ci. Les deux chapitres suivants de cette première partie se focalisent sur les décisions subordonnées à ces métriques. Mention spéciale aux 10 antipatterns sur l’usage des métriques en fin de cette première partie.

Avec 220 pages sur 15 chapitres, la seconde partie « finding the right metric for right now » est de loin la plus conséquente de l’ouvrage. Les deux premiers chapitres s’intéressent au quoi mesurer. D’abord, c’est en passant en revue les frameworks tels que les pirates metrics de McClure ou le « engine of growth ». Mais c’est surtout en ciblant le « One measure That Matters » ou OMTM, un concept qui sera récurent durant le reste de l’ouvrage.

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