Note : 0 ; Chiant !
Le développement des communautés de pratique est un sujet épineux. Le réussir est une difficile alchimie. Je pensais avoir trouvé la bonne voix avec Etienne Wenger. La chute fut brutale. Le livre compte environ 280, pages. L’impression qui date un peu rend la lecture un peu inconfortable. De manière générale, la qualité de l’objet est assez médiocre et j’ai même dû rafistoler un peu la bête. Le livre est structuré en 12 chapitres auxquels il faut rajouter 3 « coda » et 2 « vignettes ». C’est bien la première fois que je croise les termes « vignette » et « coda ».
Les vignettes en question sont une histoire tournant autour d’une communauté de jeunes femmes affectées à la saisie de dossiers médicaux pour une compagnie d’assurance. Cela se lit bien, l’auteur ajoute force détails à tel point que je me demande à quoi cela va-t-il servir plus tard.
Après une courte introduction particulièrement insipide sur la notion de pratique, on aborde la première notion qui importe à l’auteur : la notion de sens. Plus exactement il s’agit de « négociation du sens ». Pourquoi ce terme de « négociation » ? Je n’en ai pas la moindre idée et d’ailleurs l’auteur ne l’explique pas. Pourtant il y a la place, d’autant qu’il a la pénible habite de se répéter, encore et encore. Cette négociation du sens tourne autour de deux notions : la participation et la réification ! Si je m’attarde sur ce premier chapitre, c’est qu’il contient de manière particulièrement absconse la totalité de ce qui est dit dans les chapitres à suivre, répété en variant les formulations.
Après un premier chapitre particulièrement stratosphérique, place non pas à l’action mais au style académique (en fait c’est plus ou moins le même), avec la notion de communauté au chapitre 2. Elle tourne autour de 3 notions : l’entreprise conjointe, le répertoire partagé et l’engagement mutuel. A part la 3ème notion, les autres vous paraissent assez nébuleuses, probablement. Elles le resteront. Un chapitre orienté définition dont on ressort aussi perplexe qu’on est rentré.
Définitions encore avec le chapitre 3 focalisé sur l’apprentissage. On y parle à nouveau participation et réification (ça va continuer tout au long du livre, j’aurais déjà envie de vomir à mi-parcours). Arrivé à la fin du chapitre, impossible pour moi de comprendre ce que l’auteur a bien voulu dire.
Une impression qui va perdurer au chapitre 4 qui traite des limites. C’est l’occasion pour l’auteur de parler des différents types de connexion … et de la négociation du sens. Je suis toujours incapable de comprendre où il veut en venir. Quant à être actionnable, ce chapitre de l’est pas plus que les autres. On patauge en plein propos académique (au mieux). Le chapitre 5 consacré à la localité est court mais transmet un message décodable : si l’engagement mutuel entre les participants est fort, le facteur local/distant d’une communauté est moins déterminant. Je passe sur le « coda 1 », « knowing in practice » qui n’a rien de pratique.
La seconde partie est dédiée à l’identité. Ah oui, parce que les chapitres précédents étaient englobés dans une partie « pratiques ». Ne pas le savoir ne change rien. Après une introduction qui conserve son mojo rébarbatif, vient le chapitre 6 : l’identité en pratique. Je suis en plein brouillard, l’auteur parle d’expérience négociée… Je n’ai rien compris. Le titre du chapitre 7, participation et non-participation évoque à lui seul la fatuité de son contenu. Passons, il n’y a rien à dire. A ce stade j’ai déjà commencé à lire en diagonale (peut-être depuis le début de cette seconde partie, d’ailleurs). L’auteur parle de « mode d’appartenance au chapitre 8. Un mode qui aurait deux polarités : l’engagement et l’imagination. Que faire de ce qui est dit ici ? Je n’en ai pas la moindre idée. Identification et négociabilité, c’est ainsi que se présente le chapitre 9. Le titre est sensé nous éclairer sur le contenu. Ici les deux sont définitivement hermétiques.
La dernière partie a pour titre « Design ». Je suis bien curieux de voir ce dont il s’agit. Passons très vite sur l’introduction pour faire face au chapitre 10 : architectures d’apprentissage. Le chapitre donne l’impression d’avoir recyclé le vocable des parties précédente et d’avoir mélangé celui-ci de manière hasardeuse. Il en résulte un propos sans queue ni tête. Bravo. C’est d’organisations qu’il est question au chapitre 11. L’auteur évoque des dimensions et j’ai l’impression de retrouver celles du chapitre précédent. C’est probablement que le texte étant tellement ennuyeux, l’ensemble se mélange dans ma tête. Le livre se referme sur un chapitre 12 dédié à l’éducation, tout aussi vide de sens que tous les autres.
Il y a fort longtemps que je n’avais lu un livre aussi pénible. C’est même un nouveau sommet pour moi. Le texte est confus, hermétique et académique. Il se complet dans des réflexions et des définitions à l’intérêt inexistant. Ne faites pas comme moi : fuyez ce livre.
Référence complète : Communities of Practice – Etienne Wenger – Cambridge University Press 1998 – ISBN: 978 0 521 43017 3