There is no one right way to innovate
Dan McClure

There is no one right way to innovate
Dan McClure
Discovering the unexpected is more important than confirming the known.
George Box
Note : 8 ; La grande saga de l’informatique … avec un point de vue subjectif.
Walter Isaacson est le biographe de Steve Jobs, entre autres chose. Il fut aussi journaliste au Times. Bref, il sait écrire et raconter, on s’en rend très vite compte. Le format poche du livre fait 860 pages, mais c’est au format Kindle que je l’ai lu. Il est structuré en 12 chapitres qui chacun couvre une période de l’histoire de l’informatique.
L’auteur a décidé de remonter aux prémices avec un chapitre consacré à Ada Lovelace ou plus exactement à Ada et Babbage, mais centré toutefois sur la fille de Lord Byron. Un chapitre sans concessions sur celle que l’on considère comme la pionnière de la programmation, mais qui vantait sans retenue ses capacités intellectuelles. C’est sur la publication « Sketch of the Analytique Machine » par LF Menebrea, mais traduit en Anglais par Ada et augmenté de ses notes que s’attarde Walter Isaacson. Ce sont ces notes (qui occupent d’ailleurs plus de place que le texte original) que se trouvent toutes les trouvailles et les projections concernant la machine analytique et cela est fort bien analysé par l’auteur.
Le second chapitre s’intitule « l’ordinateur », il s’agit bel et bien de l’invention de l’ordinateur. L’auteur nous dresse le paysage des prémices de l’ère numérique avec les Shannon, Lorenz, Aiken, Atanasoff et surtout Mauchly, car l’auteur ne peut se vanter d’être objectif en dédaignant l’aspect programmable du Mark I et II au profit du fonctionnement à lampe du non-programmable Eniac. Le rôle Von Neumann dans ce projet y est clarifié, entre autre qu’il permit à l’industrie informatique d’éclore à cette époque en coupant l’herbe sous le pied de la brevetabilité de l’architecture des machines. Ce second chapitre est assurément l’un des plus passionnants.
Name the greatest of all inventors: Accident.
Mark Twain
Most companies today are run to minimize risk, not maximize freedom and speed.
Eric Schmidt
Innover, ce n’est pas avoir une nouvelle idée mais arrêter d’avoir une vieille idée.
Edwin Herbert Land
Pour ma première rencontre avec le Product Tank meetup, nous étions accueillis dans les locaux d’Urban Linker. Locaux au look très tendance, avec de gros tuyaux (probablement faux) visibles et cablâge à l’avenant. Quelques têtes connues me permettent d’échanger deux ou trois mots pendant la demi-heure qui précède.
Edouard, que je n’ai pas vu depuis une paire d’années me parle de ses tentatives de créations de service. Je garde par devers moi quelques repères à garder en mémoire.
Without deviation from the norm, progress is not possible.
Frank Zappa
Cette édition sera particulière pour moi : c’est la première où je ne fais pas partie du comité d’organisation ! Certes, j’y aurais ma session, mais je vais faire mon possible pour profiter pleinement de ces deux jours, et vous en faire bénéficier maintenant !
Pour tout dire, ça commence par un peu de galère : Xavier Warzee voulait depuis longtemps organiser l’évènement chez Disney. C’est loin et cher (le prix de la conférence triple donc au passage), mais mon statut de conférencier me donne accès à la conférence « full package », celui qui vaut 290 € ! Reste l’accès. Venir en voiture s’avère plus galère que si nous avions été en plein Paris, j’opte pour le RER.
L’accès est un rien compliqué, mais le SUG a tout prévu : Pascal est là pour nous accueillir dès la sortie de la gare !
N’oublions pas que chez Mickey on est presque aux états-unis, le délit de sale gueule existe encore. Pour moi, c’est fouille minutieuse à chaque contrôle de sécurité. Même avec une certaine habitude de la chose, ça ne me met pas spécialement de bonne humeur. C’est dommage d’autant que le French SUG n’y est pour rien. Mais si c’est au même endroit l’an prochain, ce sera probablement sans moi.
Je découvre le centre de conférence en arrivant : vraiment très spacieux (et même un chouia labyrinthique), quand au hall principal…
Le temps de prendre un café et d’échanger avec les amis, nouveaux ou anciens, l’heure est vite passée et nous sommes attendus dans la salle où se dérouleront discours d’ouverture et keynote.
Rameuter Presque 500 personnes, ça prend du temps, on va donc débuter avec un peu de retard. Que du classique pourrait-on dire.
Comme il est de coutume, le président du SUG ouvre ce ScrumDay ou ScrumDays, devrai-je plutôt dire.
On retrace un peu d’histoire, quelques chiffres et surtout on présente le déroulement de ces deux jours, le maître de cérémonie de la seconde journée sera Laurent Bossavit, épaulé de Raphael Pierquin pour un grand open-space, à l’image de ce qui se fait à Grenoble.
On termine cette ouverture par le mot des sponsors. Les sponsors ! Il y en a 17 ! C’est certainement un record, en tout cas c’est un marathon de les écouter tour à tour.
Laurent Delvaux ouvre le tir pour Zenika, et j’ai vite perdu le compte. Mention spéciale pour le représentant de HP France qui nous a gratifié d’une introduction au style humoristique bien enlevé !
Heureusement, on va maintenant enchainer sur la keynote.
J’étais curieux de voir ce dont Alistair allait parler. Après tout, j’ai l’habitude de l’entendre parler d’agilité, ou comme dirait Géry Derbier de jeu de coopération et collaboration. En fait, il commence par évoquer les personnes … et les difficultés que nous avons face aux problèmes et à nos décisions. C’est un préambule au manifeste agile dont il est l’un des signataires.
Mais pour parler de Scrum, Alistair évoque le Shu Ha Ri ! Curieusement, c’était le sujet de ma présentation à Caen il y a 3 semaines, je suis tout ouï. Si vous l’ignorez, il s’agit des 3 niveaux de maturité en agile, emprunté par Alistair aux arts martiaux, à l’Aikido pour être plus précis.
Scrum n’est pas fondamentalement du niveau Shu, il est du niveau Ri. Et au niveau Ri, le « core Scrum » se définit ainsi :
Ca c’est l’esprit du Scrum. Autour de cela, gravitent des rumeurs ou des freins (Alistair parle de balanes).
Les « balanes » sont tous ces éléments de Scrum, des éléments « Shu » sur lesquels on se focalise alors qu’ils n’ont qu’une importance secondaire :
Rumeurs et ouïe dire, ou les « lutins » comme dirait Laurent Bossavit:
Alistair évoque pour commencer le framework SAFe. J’avoue y avoir porté peu d’intérêt, bien que ce soit un sujet dont on parle en ce moment. Je m’attendais à voir Alistair le démonter, mais non ?!?
Quand on parle d’agile en grand en ce moment, on évoque souvent Spotify autour duquel Henrik Kniberg communique beaucoup en ce moment. Ce qu’il appelle l’organisation 3D semble aussi une référence pour Alistair. Et qui dit grande organisation dit dépendances : l’architecture du système doit prendre en compte cet aspect afin de rendre le déploiement asynchrone.
Le dernier point évoquer par notre keynote speaker est l’un de ceux qui lui tiennent beaucoup à coeur : l’apprentissage. Alistair oppose le « big bang » synonyme d’apprentissage tardif d’un apprentissage au plus tôt (ou réduction des risques, mais l’emphase sur l’apprentissage n’est-il pas préférable ?). Cette courbe n’est d’ailleurs pas une courbe, mais une espèce d’escalier, car tous les progrès ne se valent pas et certaines expérimentations d’avèrent stériles. Géry Derbier évoque souvent la chose quand il anime le Carpaccio Game : il y a 4 dimensions d’apprentissage sur un projet :
Cette façon d’appréhender le projet permet de le borner (trim the tail), soit par la date, soit par la valeur.
Peut-être Alistair Cockburn n’était pas aussi percutant qu’il nous en a donné l’habitude, mais s’agissant du Scrum Day il nous a livré une keynote s’articulant autour du Scrum, du vrai Scrum ! Je ne peux qu’apprécier le propos faisant écho à ma propre présentation du Printemps Agile, bien sûr, mais surtout je trouve important de mettre en exergue les aspects importants de Scrum (le Scrum Core), par rapport aux choses secondaires qui sont celles sur lesquelles se focalisent souvent les détracteurs de Scrum !
Romain couturier nous a aussi gratifié d’un « scribing » de la session d’Alistair. Il a bien voulu le partager avec nous, et je m’incline devant son talent !
Nous avons déjà pris un peu de retard sur le timing, le changement de salle est un tout petit peu serré. Pour moi, le choix de la session suivante était déjà fait.
Rachel Davis est l’auteur d’un des quelques ouvrages disponibles en rayonage sur le coaching agile. Un ouvrage que j’avais trouvé correct sans être fantastique. Le sujet de cette session lui, me fait plutôt penser au Fearless Change !
D’abord, quel est le plus grand obstacle au changement ? Bien entendu : la résistance ! Alors certes, on voit beaucoup de choses à faire … tellement à faire et si peu de temps ! Mais la première précaution est justement de ne pas se précipiter !
Choisir ses mots avec soin (en fonction du canal de votre interlocuteur, comme dirait Véronique Messager). N’oublions pas de nous mettre à la place de notre interlocuteur : ce que nous voulons dire correspond rarement à ce que nos interlocuteurs veulent entendre !
La communication, c’est aussi un processus bidirectionnel. N’oublions pas l’écoute, en fait, commençons par cela. Une bonne écoute c’est :
Voilà qui me rappelle la session de Florence Chabanois à l’Agile France 2013.
Et ceci me rappelle à nouveau le Fearless Change. On y trouve plusieurs idées:
Aller parler aux sceptiques : comprendre ce qui les retiens est le premier pas vers la compréhension des faiblesses de notre message. De plus les sceptiques ne sont pas des opposants, du moins pas nécessairement. Ils peuvent même s’avérer être à terme vos plus ardents défenseurs.
Plusieurs facteurs peuvent influencer le refus de suivre :
L’exemplarité: Pour inciter les autres à suivre, commencer par faire vous-même. Vous voulez mettre en place un Kanban ? Utilisez déjà un « personal Kanban ».
Les rétrospective sont là pour les mettre en évidence et dresser des plans d’action. Mais plus encore, rendons les problèmes visibles tous les jours en les affichant !
Pour être franc, j’ai eu du mal à m’enthousiasmer pour cette session un peu fourre-tout, avec un fil conducteur un peu difficile à saisir ! Bref, un peu déçu, je l’avoue…
Sébastien Ferron a publié un excellent post sur cette session sur le blog de SOAT.
Pierre Hervouet et Joumana Mattar nous proposaient cette session. Si l’audience était nettement plus réduite qu’avec Rachel Davies, le contenu… eh bien j’ai préféré cette session, voilà !
Pourtant je suis venu sans trop savoir à quoi m’attendre. Mais j’avais aimé la session que Pierre avait animé avec Pascal Van Cauwenberghe à Agile France 2013. Je l’ai donc suivi ici.
Pierre vient ici avec une étiquette « Agile Lebanon », et il venait nous parler du Global Service JAM !
Le Global Service JAM, c’est une sorte de Startup Week-end pour les designers : une unité de lieu et d’action pour 48 heures, et pour sortir avec un produit ! Le JAM s’organise sur 3 jours.
Au programme : ice-breaker, brainstorming et agile games !
On explore l’espace, on répartit des idées sur une table (cela offre une meilleure circulation qu’un mur) et on met l’utilisateur au centre en utilisant des personas.
A ce stade, on ne sait pas encore ce que l’on va construire !
Une première journée jugée très positive par Pierre et Joumana. Avec un outil atypique : l’unstuck jarre, remplie de questions perturbantes quand on est en panne…
Beaucoup de choses dans cette seconde journée ! En fait tellement d’outils que Pierre et Joumana nous ont distribué un jeu de cartes les rassemblant tous ! Voilà, vous n’aviez qu’à être à cette session !
On va donc y trouver pêle-mêle :
A la fin de cette journée, il faut livrer !
Beaucoup de choses dans cette session, j’ai la sensation d’en avoir raté la moitié. Au moins ! Cela m’a permis d’explorer un concept que je ne connaissais pas et je repars donc avec pas mal de pointeurs à investiguer !
Si l’aventure du Global Service JAM Libanais vous a intéressé ou intrigué, vous pouvez les retrouver sur leur Blog Tumblr.
Il est bientôt l’heure du déjeuner. En passant, je vois Romain qui termine sa session.
Disons-le tout net : ce ScrumDay est de loin celui qui m’aura laissé la meilleure impression sur cet aspect : on a de la place et plusieurs buffet sont disposés de manière à ce que l’on ait jamais besoin d’attendre très longtemps. Les plats sont diversifiés et de qualité, et l’on peut s’assoir pour converser en même temps que l’on se restaure. Bravo !
Profiter de la pause déjeuner pour converser avec les nombreuses brillantes personnes que je peux croiser ici est un luxe que je n’ai jamais eu jusqu’à présent au ScrumDay ! C’est avec Jean-Laurent de Morlhon que je passerais la plus grande partie de cette pause. Le développement (le vrai) est la passion de Jean-Laurent. Aujourd’hui il partage son temps entre les missions de dev orientées « craftmanship », Serpodile la société créé par sa femme et le partage au sein des communautés qui lui tiennent à coeur. Nous retrouverons Jean-Laurent au cours de l’après-midi pour sa session.
Je clos ici le premier volet de mon retour sur ce ScrumDay, il ne faudrait pas risquer l’indigestion !