Note de lecture : Software Requirements 3rd edition, par Karl E. Wiegers & Joy Beatty

Note : 6 ; Il échoue à se mettre au goût du jour et déçoit sur sa prise en compte de l’agilité

J’avais adoré la 1ère et la seconde édition, c’est avec un plaisir par anticipation que j’abordais ce 3ème opus. J’ai l’habitude de faire perdre un point de note à une édition qui ne fait que se maintenir par rapport à l’édition précédente. Las, ce n’est pas 1 mais 3 points qu’a perdu cette édition-là ! J’avais gardé un excellent souvenir de la seconde édition et m’attendais à une modernisation conséquente du texte, plus particulièrement sur la convergence avec le mouvement et les pratiques agiles. Sur ce dernier point plus particulièrement les auteurs ne sont pas dans le coup et la déception est grande. Le texte reste un ouvrage majeur toutefois dans l’ingénierie des exigences. Voyons cela.

Ce sont 550 pages que compte ce 3ème opus, structurées sur 5 parties pour un total de 32 chapitres, hors annexes. Et ces dernières sont conséquentes. Ce n’est pas ce que l’on peut appeler une lecture légère, ni par le volume ni hélas non plus par le style. La première partie est forte de 4 chapitres sur 75 pages et va nous camper le décor de l’ingénierie des exigences. Le premier chapitre est fort bien fait, il donne la big picture des exigences, avec les différents types (dont les fameux NFR, Non functional Requirements), et comment ils s’articulent sur 3 niveaux. On y a un aperçu quoique superficiel du cycle de vie des exigences et des enjeux de leur bonne gestion. Le second chapitre est consacré aux exigences du point de vue des utilisateurs. On apprend donc à les distinguer et à identifier le décisionnaire. Le point réellement intéressant de ce chapitre sont les « bill of rights / bill of responsibilities » des utilisateurs.

Le chapitre 3 nous sert les « bonnes pratiques » du développement et de la gestion des exigences. Il y en a vraiment beaucoup. De fait, c’est un peu la table des matières de la seconde partie de l’ouvrage. Un chapitre pas spécialement sympathique à lire. Cette première partie se referme sur l’analyste : sa vie, son œuvre et ses compétences. Un chapitre bien fait, très clair sur ce qu’on attend d’un bon analyste.

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Note de lecture : Seriously Good Software, par Marco Faella

Note : 4 ; Le “seriously” est à prendre très au sérieux !

Ce texte n’est pas très facile à classer entre Java et Craftsmanship. S’il est résolument orienté sur la plateforme Java, c’est tout de même sur les principes d’implémentation (et un peu de conception) que l’auteur met l’accent. L’auteur, parlons-en, est professeur d’informatique à l’université de Naples. De fait, sans en avoir l’austérité, le texte a quelques ressemblances avec un support de cours.

Voyons un peu ce qu’il en est. L’ouvrage compte 9 chapitres répartis sur 2 parties très inégales, pour un total de 280 pages. On le voit, ce sont des chapitres relativement conséquents, en moyenne supérieur aux 20 pages par chapitre qui m’a toujours semblé un bon compromis. La première partie compte deux chapitres, couvrant 45 pages. Le chapitre introductif traite de la qualité ou plus exactement des qualités attendues d’un logiciel. Ce seront les points successivement développés dans les chapitres suivant, puis l’étude de cas qui nous suivra tout au long de l’ouvrage est introduite.

Le second chapitre introduit l’implémentation de référence. Une implémentation qui ne cherche à optimiser ni la performance ni l’emprunte mémoire. Toutefois l’approche adoptée pour analyser l’un et l’autre est présentée ici, grâce à cette version facilement appréhendable. Bien sûr c’est la notation O popularisée par la STL qui est utilisée pour les performances. On sent déjà le côté « support de cours » dans ce chapitre par ailleurs pas désagréable à lire.

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Note de lecture : Pomodoro Technique Illustrated, par Staffan Nöteberg

Note : 7 ; Pragmatique, simple et rafraichissant.

Les auteurs scandinaves se suivent … et sans se ressembler, ils semblent tous faire preuve d’une redoutable efficacité dans la rédaction de leurs textes ! Après avoir dégusté Kniberg, Staffan Nöteberg nous offre le texte de référence sur le Pomodoro.

En soit, le Pomodoro est une technique simple, qui en fait peut se décrire complètement en 2/3 pages. Bien sûr, ici il est question de mieux que cela, et l’auteur développe au long des 7 chapitres de cet ouvrage toutes les facettes de la mise en pratique de cette technique, s’appuyant pour cela sur sa propre expérience et nous la faisant partager.

Je l’ai dit, le Pomodoro est une technique simple (c’est bien sûr l’une de ses qualités essentielles), il n’était donc pas nécessaire de nous asséner un pavé pour l’expliquer. Le texte n’est long que de 137 pages. En fait, il est même plus court, car comme l’indique le titre, le livre est « illustrated » au sens le plus littéral : chaque page fait l’objet d’une illustration (naïve, mais amusante et réussie), faite de la main de l’auteur, sur du papier quadrillé et en couleur (crayon à papier et gouache, si vous voulez tout savoir). C’est une première pour un livre d’informatique, mais cela se marie curieusement bien au texte. Du fait de ces illustrations, la taille réelle de ce texte ne couvre qu’environ 2/3 des pages, soit environ 90 pages.

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