Note de lecture : Applying RCS and SCCS, par Don Boliger & Tan Bronson

Note : 8 ; Une excellente surprise, qui va plus loin que la mise en œuvre de RCS en présentant les finalités de la gestion du changement.

Pourquoi parler de SCCS et de RCS quand on utilise Clear Case ? au mi-temps des années 90, c’est le genre de questions que l’on pouvait se poser. Cet excellent ouvrage ne se limite pas à la comparaison de ces 2 utilitaires (il donne la préférence à RCS, l’ancêtre de CVS). Nous allons le voir.
L’ouvrage est du genre mastoc avec ses 23 chapitres sur 440 pages hors annexes. Comptez 50 pages de plus pour ces dernières ! Le premier chapitre est un simple tour de chauffe destiné à présenter les concepts de base de la gestion des sources.

Les chapitres 2 à 4 viennent en triplet, et ce sera vrai pour la suite de l’ouvrage : d’abord les principes généraux, puis la déclinaison RCS et enfin celle de SCCS. On commence ici avec les concepts de base : la copie de travail d’un fichier, la gestion du verrouillage… Bref, tout ce qui permet de faire une modification. Le chapitre RCS marche exactement dans les traces du chapitre 2 en présentant la syntaxe de cet outil pour lancer les commandes correspondantes. Il en va presque de même pour SCCS dont la philosophie est légèrement différente. Mais un tableau récapitule lesdites commandes pour les deux outils à la fin de chaque chapitre. Pratique.

Le second triplet nous fait faire un grand bond en avant, car on y aborde les concepts tels que branches, numéros de révision et snapshots. Les auteurs adoptent un angle « cas d’utilisation », plus pragmatique mais pas toujours facile à suivre. Pour la déclinaison RCS, le texte s’appuie beaucoup sur les fonctionnalités de branching (et donc de merge) de l’outil, tandis que le snapshot n’est guère évoqué. Côté SCCS, les choses paraissent même plus pauvres, mais on parvient à faire le lien avec le chapitre des généralités.

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Note de lecture : Effective methods for Software testing 2nd edition, par William E. Perry

Note : 6 ; Une approche des tests très développée et d’une vision très large, mais présentée en cycle « V » classique…

Voilà le seul ouvrage traitant de tests « à l’ancienne » de ma bibliothèque. Cela rend ce volume d’autant plus important qu’il éclaire un pan de la culture test qu’il est nécessaire de comprendre. Dans le monde agile, les tests sont essentiels, et s’ils sont en majeure partie abordés différemment, comprendre cet écosystème reste un élément majeur pour aborder le changement.

Le livre est volumineux, certes, avec 800 pages mais ce n’est pas le plus volumineux publié dans le domaine. Au moins est-il bien rythmé avec 26 chapitres regroupés en 5 parties. A première d’entre-elles ne couvre qu’un seul chapitre sur une trentaine de pages. Son focus est l’évaluation des compétences et capacités de test. On y distingue l’évaluation du processus de test et l’évaluation des testeurs, le tout s’appuyant sur des corpus de connaissance entretenus par des organismes. Bref, on nage en plein dans les grilles d’audit. Cela ne fait guère envie mais au moins, on sait ce qui existe en la matière.

Avec 4 chapitres sur plus de 120 pages, la seconde partie est plus conséquente. Elle évoque la mise en place d’un environnement de test. Nous allons voir en quoi cela consiste. Le chapitre 2 adresse la stratégie de test, mais l’approche proposée, axée sur les phases de développement et les facteurs de risques ne se projette pas sur un cycle de développement agile. Dans la continuité, le chapitre 3 nous propose de construire une méthodologie de test, mais clairement axée sur un modèle en cascade, qui se conclut par un plan de test dont le template est passé en revue « in extenso ». Là non plus, rien de directement exploitable, mais il est riche d’enseignement de voir un véritable plan de test qui est souvent évoqué de manière bien abstraite.

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Note de lecture : Des solutions Objet, par Grady Booch

Note : 8 ; Toute la perspicacité et l’expérience de Grady Booch dans cet incontournable ouvrage. Malheureusement, la traduction française et la qualité éditoriale ne sont pas à la hauteur.

Grady Booch est ce que nous pourrions appeler un récidiviste. Encore une fois il nous gratifie d’un excellent ouvrage. Aujourd’hui, il s’agit de mettre en lumière les meilleures pratiques sur la gestion de projets objets, itératifs et incrémentaux. Trois éléments principaux servent de charpente à l’ouvrage : Les histoires vécues (par Grady Booch), les conseils et les trucs et astuces.

Le livre lui-même est composé de 7 chapitres totalisant 290 pages pour sa partie principale. Le premier chapitre « premier principes » se focalise sur la nature incrémentale et itérative des projets objet, tout en mettant l’accent sur le fait que la structuration objet est facilitante mais ne suffit pas à garantir le succès d’un projet. L’auteur met clairement l’accent sur la nature émergente du projet et de son architecture, ce que sous-tend le caractère itératif, une architecture qui ne s’arrête d’ailleurs pas à la décomposition en classes. C’est un très bon chapitre qui met le doigt là où il faut.

Le second chapitre « produit et processus » est moins passionnant et date bien le livre d’une époque « anté-agile ». La première partie du chapitre pose des concepts et conseils de structuration objet qui forment le socle de la « méthode Booch » que l’on retrouvera plus tard en partie dans UML », tandis que la seconde partie est d’avantage focalisée sur la méthode. On y voit les prémices d’Unified Process, même si en l’état c’est plus léger. Mais il reste indiscutablement un fossé avec l’agilité.

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Note de lecture : Managing Risk, par Elaine M. Hall

Note : 5 ; Une appréhension remarquable du sujet, mais exposée de façon par trop abstraite.

Les ouvrages publiés sous le sceau du SEI ont la réputation d’être pointus et hermétiques. Celui-ci ne fait pas exception. L’auteur est une consultante reconnue qui a entre autres œuvré sur des contrats militaires. L’humour et la poésie n’ont guère leur place et, comme nous allons le voir, l’approche est très structurée. De quoi donner froid dans le dos aux tenants de l’agilité à première vue, mais cela peut être différent en y regardant de plus près.
L’ouvrage n’est pas anecdotique avec ses 360 pages hors annexes. Il ne compte pas moins de 5 parties pour un total de 23 chapitres. Au moins cela rythme-t-il la lecture ! Dans la première partie, nous allons partir à la découverte de la gestion des risques, le tarif est de 65 pages sur 3 chapitres. Le premier chapitre est aussi le plus conséquent de cette partie, et il est même assez dense. Il présente nombre de concepts insoupçonnés de la gestion de risque. Les plus importants (que l’on retrouvera plus tard) sont le risque à grande échelle et le risque à petite échelle.

Au chapitre 2, il est question de la formule du succès selon l’auteur, le P2I2 : People, Processus, Infrastructure et Implémentation ! On y trouve quelques graines d’agilité, avec la volonté d’impliquer tout le monde et de procéder par petites étapes, par exemple. Cette première partie se conclut par le « risk management map », pour progresser depuis le traitement du problème (mode réactif) à une vision d’opportunités. La déclinaison de cette progression sur les 4 thèmes vus au chapitre précédent reste quand même à ce stade assez abstraite.

La 2nd partie (comme les 3 suivantes) aborde l’un des axes du P2I2, à savoir ici : le processus. Le thème est couvert par 5 chapitres pour un total de 85 pages. Le chapitre 4 qui débute cette partie va s’attaquer à l’identification des risques. Le chapitre est vraiment très « processus », avec des checklists, un template d’identification de risque, des tâches et des étapes. Mais la maitrise du sujet par l’auteure est indéniable, il n’y a qu’à regarder la taxonomie des risques qu’elle nous propose. Au chapitre 5 on passe à l’analyse. Je l’ai trouvé plus intéressant : il se divise en une partie consacrée aux méthodes d’analyses et une seconde dédiée aux techniques d’évaluation. De l’analyse en kit, en quelque sorte.

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Note de lecture : Réussir votre parcours professionnel en temps de crise, par Willet Weeks

Note : 4 ; Une vision assez vintage des changements d’orientation des « C levels ».

Il faut replacer ce texte dans son époque, à savoir la crise de la première guerre du golfe et la récession des 3 années qui suivirent. Le monde a bien changé depuis et c’est sans doute ce décalage qui rend la lecture savoureuse, car le texte était clairement pertinent à l’époque. En fait, il l’est toujours à maints égards.

C’est un texte assez court, il compte moins de 150 pages. Il est découpé en 2 parties pour un total de 7 chapitres. La première partie « êtes-vous prêt à affronter le changement ? » regroupe 3 d’entre eux pour un total d’environ 60 pages. Il commence par un chapitre pour nous aider à déterminer si nous sommes d’un naturel casanier ou aventurier. Le propos est clair et peut aider à des prises de consciences. Toutefois je trouve les traits un peu violemment marqués. L’auteur nous propose 2 questionnaires pour nous aider. Très bonne idée.

C’est également sur un questionnaire que débute le second chapitre « le poids des habitudes ». J’y retrouve certains éléments de l’excellent livre de Charles Duhigg, à savoir que les habitudes nous aident à dédier notre attention à des choses plus importantes. Mais on peut très rapidement devenir prisonniers de nos habitudes ! Le message est clair : il est indispensable de se débarrasser de nos fixations passées. Cette première partie se conclut sur un chapitre pour nous aider à identifier nos besoins et nos atouts. J’y retrouve les éléments de la motivation intrinsèque chers à Daniel Pink. Et surtout l’auteur nous exhorte à ne pas confondre souhaits et besoins. Les atouts sont plus légèrement traités. Mais surtout l’auteur nous propose un processus à base de matrices pour étudier l’adéquation d’un poste avec nos besoins/atouts. Un peu lourd mais intéressant.

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