Note de lecture : Le triangle pédagogique, par Jean Houssaye

Note : 3 ; Pontifiant voir pédant, mais intéressant pour le seul premier chapitre

Le triangle pédagogique est l’une des bases de la pédagogie moderne. C’est aussi le titre de cet ouvrage et c’est la raison pour laquelle j’en ai fait l’acquisition. Le livre est constitué de 9 chapitres (plus une conclusion). A l’exception du premier chapitre, il s’agit de transcriptions d’interventions en colloques ou conférences de l’auteur. Ce qui impacte hélas l’homogénéité du propos. Le livre se limite à 155 pages, mais le contenu étant uniquement textuel et les textes étant souvent très lourds voir ampoulés, il met plus de temps que prévu pour être digéré.

Le premier chapitre lègue son titre à l’ouvrage. C’est la raison d’être de celui-ci, mais il ne compte que 12 pages. Il fait le boulot pour expliquer les 3 côtés du triangle, quoique vraiment trop succinctement, j’avais acquis l’ouvrage justement espérant quelques développements de ce côté. Par ailleurs le style très académique en complique la compréhension. Un trait que l’on retrouvera dans la totalité de l’ouvrage.

Le second chapitre « l’autorité ne passera pas » est plutôt un plaidoyer, dont la teneur surprend un peu. C’est assez rafraichissant et clairement hélas dédié au monde scolaire. On n’y apprend pas grand-chose non plus. Le troisième chapitre sur la gestion pédagogique entre élèves nous donne un éclairage historique sur les différentes approches. On comprend que l’on est coincés avec le « mode simultané », rafistolé avec une pédagogie de soutien notoirement inefficace mais qui nous donne bonne conscience, alors que d’autres approches telles que la pédagogie différenciée donnent de bien meilleurs résultats depuis longtemps. Bien joué.

Lire la suite
Publicité

Note de lecture : Software Telemetry, par Jamie Riedesel

Note : 4 ; Une très belle conceptualisation, mais un texte qui s’éparpille et manque souvent de hauteur

J’ai renommé la section dans laquelle figure cette note de lecture d’après ce livre. Cela devrait en dire long sur celui-ci. Car celui-ci aborde et conceptualise de manière original un sujet : celui de l’architecture du pipeline d’observabilité. Pourtant il n’est pas écrit par un architecte, mais par une ops. Cela est très visible dans la manière dont les sujets sont abordés et cela coûte au texte pas mal de points.

Le texte justement, parlons-en. Il est franchement volumineux avec ses 500 pages découpés en 3 parties, pour un total de 18 chapitres. La première partie aborde le volet architecture que j’évoquais. Cela occupe 170 pages sur 7 chapitres, auquel il faut rajouter le chapitre d’introduction. Il ne faut assurément pas rater ce dernier : les grandes lignes de l’architecture du pipeline d’observabilité y sont décrites, ainsi que les usages de l’observabilité (métriques et logs) par différents acteurs : développeurs, ops, exploitant, sécurité, service légaux…

Le chapitre 2 qui ouvre réellement cette première partie rentre en profondeur sur « l’emitting stage ». On voit déjà ici l’angle ops du texte qui évoque bien SNMP ou systemd, tandis que des briques logicielles permettant l’émission de logs ou de métriques sont passées assez légèrement. Ainsi Log4J est succinctement évoqué, mais pas JMX… Le propos n’est pas inintéressant, mais il aurait peu être nettement meilleur et plus efficace. Fort logiquement, le chapitre 3 va couvrir le shipping, mais également le stockage, ce qui est peut-être trop. J’ai apprécié l’analyse de plusieurs architectures de shipping intégrant même des bus orientés queues (tel que Kafka), mais curieusement les superstars telles que fluend ou Logstash n’y ont guère de place. Il faudra vous diriger vers l’excellent et mal nommé « Logging in Action » si vous êtes frustrés…

Lire la suite

Note de lecture : The Art of Non-Conformity, par Chris Guillebeau

Note : 4 ; Où l’auteur parle de lui-même pour illustrer la non-conformité

Ceci est un « gourou-free » livre de développement personnel. Il se veut à la fois inspirant et pratique. Pour tout dire, il atteint effectivement ces buts à ce titre. Trouverez-vous pour autant vos marques en ces pages ? C’est ce que nous allons explorer maintenant.

L’ouvrage est assez court. En format de poches couvrant environ 230 pages, il s’avale assez vite. Le texte est structuré en 3 parties pour un total de 12 chapitres. La première partie « the remarkable life » regroupe 4 d’entre-eux et couvre 80 pages. Cette première partie s’ouvre sur un premier chapitre qui doit vous permettre de déterminer si ce livre est bien pour vous. Le point d’orgue est les « 11 façons de « unremarkably average », dont les items sont parfois sévères. Mais l’auteur assume son point de vue. Au second chapitre c’est d’identifier notre vie non-conventionnelle que l’auteur propose. Pour cela il va s’appuyer sur ce qui sera le fil rouge du livre : il parle de lui-même. Disons tout net qu’à la longue c’est assez lassant, même si cela est au moins un peu intéressant. J’y ai bien aimé toutefois le « radical goal setting ».

Au chapitre 3, il est question de briser le mur de la peur. L’ouvrage datant un peu, il convient de se demander si l’admiration affichée de l’auteur pour Lance Armstrong reste toujours aussi pertinente… Rien de transcendant toutefois dans ce chapitre où pour une fois Chris Guillebeau raconte plus l’histoire d’autres personnes que la sienne. Cette première partie se referme sur un chapitre qui nous invite à combattre l’autorité. Il s’agit ici des « gatekeepers », les no-men qui cherchent à nous ramener vers la normalité. Si le propos n’ébauche que quelques stratégies, le propos a le mérite de faire réfléchir.

Lire la suite

Note de lecture : Il était une fois Linux, par Linus Torvalds & David Diamond

Note : 5 ; Un éclairage unique sur la gestation de Linux

Une autobiographie du créateur de Linux, c’est assez intriguant. Linus Torvalds n’est guère connu pour sa prose, ni même en fait pour ses talents d’orateur. D’ailleurs il préfère communiquer avec du code qu’avec des mots. S’il existait un titre de « meilleur développeur au monde », il pourrait sans aucun doute y concourir.

Même s’il apparait en petits caractères, David Diamond n’est pas pour rien dans la genèse de ce texte. Il ne s’agit pas d’une grande littérature, mais néanmoins d’une lecture agréable et surtout éclairante sur ce qui a conduit Linus Torvalds à créer Linux, depuis son enfance, son caractère, ses passions. Mais aussi sur sa vie personnelle et ses prises de position. Dans la forme, il s’agit plutôt de dialogues, avec David Diamond ou plus souvent de sortes de monologues, généralement de Linus Torvalds et plus rarement de David Diamond.

Dans la première partie « naissance d’un nerd », Linus Torvalds nous parle de son enfance, de la Finlande et de sa scolarité jusqu’à l’université. Bref de tout son parcours avant Linux. Les chapitres sont courts et le style du créateur de Linux s’adressant au lecteur très engageant. Le tout se lit très bien.

Lire la suite