Note de lecture : More Fearless Change, par Mary Lynn Manns & Linda Rising

Note : 4 ; Un pattern language organisationnel, qui nous aide à réflechir aux tactiques de changement mais s’avère bien aride à lire !

Publié 10 ans après l’original, ce nouvel opus ne se présente pas comme une seconde édition. C’est pourtant ce qu’il est à mes yeux. Ce sont plusieurs dizaines de patterns organisationnaux qui peuplent les près de 300 pages de cet ouvrage. Car il s’agit bien d’un recueil der patterns, ou plus précisément d’un « langage de patterns » car ceux-ci sont liés les uns aux autre pour former une grande toile.
Je suis un afficionado des patterns de la première heure, mais je dois aussi avouer qu’ils engendrent des livres dont la lecture est plutôt austère. C’est l’objectif qui est aussi malheureusement atteint ici au long des 3 parties de cet ouvrage.

La première partie est aussi la seule à être explicitement découpée en chapitres, 5 en l’occurrence qui couvrent 25 pages. Point de patterns ici, mais les plus notables y sont référencés au sein de cette vue générale bien construite. N’hésitons pas à dire que c’est la partie la plus agréable de l’ouvrage. Chaque chapitre de cette partie adresse un aspect spécifique de la stratégie du changement : établir une stratégie, développer une vision, chercher de l’aide, cibler les résistances etc. Les quelques pages consacrées à chaque sujet sont autant de teasers.
La seconde partie ne compte que quelques pages au sein desquelles les auteurs développent deux histoires de changement. Cela faisait peut-être bien sur le tableau blanc mais tombe à plat une fois couché sur le papier. On aurait tout aussi bien pu s’en passer.

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Note de lecture : Apache Kafka, par Nishant Garg

Note : 3 ; Une introduction rapide (et hélas obsolète) mais qui ne vous conduira pas bien loin.

Si vous n’avez pas le temps, mais alors vraiment pas le temps, ce très court texte pourrait bien être pour vous. En quelques 88 pages et 6 chapitres, il vous met le pied à l’étrier sur la compréhension de base de Kafka. Ca, ce sont pour les bonnes nouvelles. Du côté moins glorieux, sachez que ce court texte est vraiment très mal noté un peu partout et qu’il y a de bonnes raisons à cela. J’ai obtenu cet ebook grâce à une offre promotionnelle de lot et je serais certainement allé dans le même sens si je l’avais payé plein tarif !

De plus l’ouvrage date maintenant terriblement. En 8 ans, Kafka est passé de la version 7 à la version 2.8, ce qui est énorme, sans compter l’écosystème qui s’est formé autour. Passons maintenant (rapidement) le contenu en revue. Le premier chapitre présente Kafka très rapidement. C’est fort succinct, mais au moins les concepts de base sont posés. Plus succinct encore, le chapitre 2 évoque l’installation de Kafka, mais seulement en version développeur / local. La compilation de l’outil est évoquée, mais cela ne parait pas spécialement pertinent, la même information est disponible en ligne.

Passons au chapitre 3 et à la configuration d’un cluster. Cette fois, c’est la version 0.8 qui nous sert de référence ! L’auteur passe en revue 3 configurations de complexité croissante et nous propose de les explorer en mode « hello world ». Bien sûr, on est très loin des informations nécessaires pour la production, ou même à un véritable développement, mais cela correspond au niveau d’information que je cherchais. Au chapitre 4, on nous promet de découvrir l’architecture de Kafka. Cela reste très haut niveau, du niveau décideur, mais là encore cela correspondait à mon besoin. On y évoque les partitions, le miroring et la réplication façon Powerpoint.

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Note de lecture : Conduire le changement, par John Kotter

Note : 8 ; La référence de la conduite du changement, et pour de bonnes raisons !

Les 8 étapes du changement de Kotter sont un grand classique. Cet ouvrage est en quelque sorte le guide de l’utilisateur de ces 8 étapes. La traduction française m’a fait un peu peur au début. Elle s’avère quelque peu laborieuse et franchement pas excellente, mais on échappe quand même aux problèmes de contresens qui peuplaient les traductions il y a 25 ans. C’est une lecture aisée, quoique moins rapide que ce à quoi je m’attendais, les nombreux exemples bien choisis aidant à rendre la lecture agréable.

Le volume est de taille raisonnable, avec 215 pages. Le découpage en douze chapitres regroupés en 3 parties aide à bien rythmer la lecture. La première partie est introductive, comme on peut s’y attendre. Il faut compter 40 pages et 2 chapitres pour celle-ci. Le premier d’entre-eux évoque les 8 erreurs conduisant à l’échec des transformations. Ces 8 erreurs, bien illustrées font directement écho aux 8 étapes du changement. Peut-être de manière trop flagrante. La véritable introduction est le chapitre suivant qui présente réellement les 8 étapes et justifie la nécessité de les suivre dans l’ordre prescrit.

Place à la seconde partie, le plat de résistance avec 8 chapitres sur plus de 140 pages. On s’en doutera, les 8 chapitres correspondent aux 8 étapes du changement du framework. C’est donc sans surprise que le chapitre 3 s’intitule « instaurer un sentiment d’urgence ». L’ennemi du sentiment d’urgence, c’est l’autosatisfaction, son allié : les crises ! L’auteur structure ce volet autour de 9 thèmes pour renforcer le sentiment d’urgence. L’ensemble est clair, concret et directement utilisable ! Au chapitre 4, c’est la formation de la coalition qui est au menu. Elle doit combiner management et leadership, avoir le bon niveau d’autorité et surtout être alignée sur un but commun.
Le chapitre 5 sur la création de la vision et de la stratégie nous apprend peu de choses. C’est un sujet assez récurrent et convergent pour qu’il y ait ici peu de surprise ou d’originalité. Toutefois, tout comme dans le reste du texte le propos est limpide et efficace. Moins galvaudé et pourtant fort utile, le chapitre 6 est là pour nous aider à éviter de rater le « dernier mètre ». J’ai particulièrement le volet « diriger par l’exemple ».

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Note de lecture : Turn Your Ship Around ! par L. David Marquet

Note : 7 ; Le management intentionnel en action, ou plutôt « en question ».

Ce petit opuscule est ce que l’on appelle parfois un « workbook », pour travailler et compléter à la maison ce que vous avez appris de la lecture de « Turn the Ship Around ». La similitude des titres donnait un indice sur le fait que ce titre venait compléter le précédent.

Le livre compte un total de 180 pages structurées en 29 chapitres très petits. L’ensemble est regroupé en 5 grandes parties. Il ne s’agit pas de 180 pages de texte. En fait il y en a même peu. Il s’agit pour beaucoup d’exercices introspectifs que l’auteur initie à partir de questions bien choisies. La plus grande partie de l’espace est donc en fait occupée par des lignes blanches ! Pour quelques exercices (peu en fait), l’auteur nous convie au visionnage de « Master & Commander » de Peter Weir. C’est sympa et original, l’auteur aurait pu le faire plus.

La première partie « mechanisms for starting over » regroupe 7 chapitres. Elle débute par un chapitre peuplé de questions destinées à identifier nos présupposés sur le leadership et à prendre du recul à ce sujet. C’est l’horizon de pensée et d’action du leadership qui est évoqué au chapitre suivant. La structure de récompenses / bonifications structure souvent celle-ci et l’auteur nous invite à considérer cet horizon comme allant au-delà du moment où l’on quitte l’organisation. « Care but don’t care » considère la manière dont nous aidons notre équipe à grandir tout en les laissant se débrouiller dans leurs tâches. Un point de vue qui me parle particulièrement.

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Note de lecture : Agile Game Development with Scrum, par Clinton Keith

Note : 5 ; Un texte honnête, finalement peu spécifique au domaine du jeu, mais qui accuse un peu son âge.

Pour une « simple » déclinaison de Scrum à l’univers du jeux, l’addition est un peu sévère avec ses 325 pages. Quand on regarde la date de publication, on voit qu’il date d’une époque où le sujet n’avait pas encore envahis chaque recoin de notre bibliothèque. Fort logiquement il reprend un certain nombre de basiques. Je pensais rentrer dans un univers très différent, mais c’est finalement peu le cas comme nous le verrons.

Le livre comprend 5 parties, pour un total de 16 chapitres. Belle bête, donc. La 1ère partie maigre d’une trentaine de pages sur deux chapitres est un avant-propos, au domaine du jeu et au développement agile. Le domaine du jeu est traité dans le chapitre introductif. L’auteur y aborde efficacement la course à l’armement des studios de développements conduisant à une crise du logiciel spécifique de ce secteur. La vingtaine de pages du second chapitre serait classique si l’auteur n’y avait introduit quelques concepts spécifiques du domaine du jeu : phases de pré-production / post-production et recherche du « fun », par exemple.

La seconde partie, avec ses 90 pages et ses 4 chapitres est plutôt indépendante du domaine concerné. Le chapitre 3 s’intitule sobrement « Scrum ». On y trouve sur ses 22 pages ce qu’on peut s’attendre à y trouver. Seuls les exemples sont empruntés au monde du jeu. La prose est bien écrite, avec quand même certains partis pris. Le déroulement du Sprint est au menu du chapitre 4. Là non plus nous ne trouverons une prose se démarquant réellement des grands classiques. Nous arrivons ainsi au chapitre 5 évoquant les user stories. Pas non plus beaucoup d’originalité ici également. On évoque longuement le « INVEST » comme à l’accoutumée. Plus original, le découpage hiérarchique des stories me laisse toutefois un peu perplexe. Enfin, l’agile planning n’est probablement pas mon sujet préféré, mais je dois avouer que le chapitre 6 qui lui est consacré est de bonne teneur. Il me rappelle quelque peu « agile estimating and planning » de Mike Cohn. C’est dire…

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