Note de lecture : Introduction à GNU Emacs, par Debra Cameron & Bill Rosenblatt

Note : 7 ; Une appréhension claire et méthodique de l’outil.

Qui eut cru que près de 400 pages seraient nécessaires pour aborder l’IDE emblématique de la FSF ? Il est vrai que Emacs est un environnement de purs geeks, non seulement riche en fonctions, mais customisable et extensible. Encore faut-il savoir par où s’y prendre car rien n’est directement accessible à moins de connaitre les raccourcis appropriés, les commandes nécessaires ou la configuration qu’il faut, n’en déplaise aux fan boys qui le prétendent hautement ergonomique (il est vrai en comparaison de vi…).

Bref, ce sont effectivement 390 pages (hors annexes) qu’il faudra aborder, le tout organisé en 16 chapitres. Le premier chapitre « les bases d’Emacs » porte bien son nom. On y trouve la compréhension d’éléments qu’il faut maîtriser absolument tels que les buffers, les fenêtres et les commandes les plus importantes (qui ne sont bien sûr pas accessibles par menu). La section « en cas de problème » en fin de chapitre est vraiment une bonne idée, on la retrouvera en fin de tous les chapitres. L’édition de fichier est au menu du second chapitre. Nous déplacerons le curseur pour commencer, car la souris ou les flèches du clavier ne peuvent le faire. Viennent ensuite les autres commandes basiques d’édition. Cela devient assez vite fastidieux ! Comme beaucoup de fonctionnalités de l’éditeur, la recherche et le remplacement vont du simple au très compliqué et sophistiqué. Je passe rapidement sur le simple, même si la recherche avec les expressions régulières figure dans cette catégorie. Ispell permet quant à lui de faire des recherches approchées. La gestion des abréviations clôture un chapitre qui va bien plus loin que ce à quoi on s’attendrait !

Les buffers, c’est le mécanisme à la base d’Emacs. Ce chapitre 4 nous enseigne tout de leurs manipulations et de la manière de les affecter à une ou plusieurs fenêtres, avec les fonctionnalités qui en découlent. C’est un apprentissage à faire, car cela ne tombe pas sous le sens. Au chapitre 5, il est question de se servir d’Emacs comme environnement de travail Shell, et aussi de l’utiliser en gestion d’agenda. Une fonction qui parait un peu délirante aujourd’hui. On ne débotte pas au chapitre 6 qui nous propose d’utiliser l’éditeur comme gestionnaire de mail. A l’identique de ce qu’on utilise aujourd’hui, mais en ligne de commande. Donc mieux, diront certains. Mieux, au chapitre 7, on voit comment utiliser l’éditeur du GNU pour naviguer sur le net, avec Telnet, ftp (ça, ça reste utile) ou browser le web. Une expérience qui n’a rien à voir de celle des navigateurs modernes.

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Note de lecture : The Cathedral & The Bazaar, par Eric S. Raymond

Note : 5 ; Un texte historique, mais qui a mal résisté à l’assaut du temps

Voici un livre assez court : environ 200 pages en petit format. Il tire son titre du premier essai de ce volume qui en compte 4. J’ai parié l’avoir fini rapidement, j’aurais perdu !

Le premier essai est une sorte de mise en bouche : « a brief history of hackerdom » compte seulement 19 pages. Ce prologue retrace l’histoire des hackers ou des « real programmers » auxquels l’auteur les assimile. Le vrai hacker refuse de se laisser enfermer dans une logique de vendeurs. Ainsi Eric Raymond ancre cette culture au début des années 60 au MIT avec le rejet du PDP-1. A la fin des années 60, puis au début des années 70, ce sont Arpanet et Unix qui seront le vecteur de cette culture. Cette première vague sera émoussée par les Unix propriétaires (et Microsoft, l’incarnation de Satan pour l’auteur), pour renaitre avec Linux et l’explosion du Web.

La cathédrale et le bazar est un article long de 42 pages consacré à l’open-source. Il ne se lit pas aisément. C’est la révolution Linux qui a inspiré cette métaphore à l’auteur, une révolution sociale plutôt qu’une révolution technique qui permit d’amener l’open-source à un niveau d’échelle qui ne semblait pas imaginable. Mais les deux tiers de cet article sont consacrés à l’un des projets open-source majeur de l’auteur et des enseignements de son histoire : Fetchmail. Ce sont 19 enseignements qui nous sont distillés au fil des pages, concernant aussi bien l’implication de la communauté, la manière de penser le design et de réutiliser le code que sur la manière de de faire émerger la roadmap. Finalement l’auteur analyse les conditions nécessaires au succès.

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Note de lecture : Storm Applied, par Sean T. Allen, Matthew Jankowski & Peter Pathirana

Note : 6 ; Clair sur la mise en jambe, mais insuffisant sur la gestion en production

J’ai une affection particulière pour Storm, car j’ai activement participé à l’amener dans un projet à une époque où les frameworks Big Data temps réel et plus particulièrement Storm n’étaient pas pris pour acquis. Il aura fallu attendre près de 2 ans de plus pour voir apparaître un ouvrage dédié de bonne facture. Comme nous le verrons, ce dernier ne se limite pas à Storm sensu-stricto.

Le présent ouvrage accuse ses 250 pages totalisant 9 chapitres. Des chapitre relativement longs en moyenne selon mon standard, donc. Le premier d’entre eux ne l’est pas, car il ne pèse que 10 pages. C’est une introduction de haut niveau dont le but est de camper la place de Storm dans le mode du Big Data, et plus précisément dans celui du Big Data temps réel que les auteurs re-segmentent en « stream » et « micro-batching ». En passant, les auteurs positionnent Storm par rapport non seulement à Hadoop, mais à Spark, Samza et Kafka Stream.

Le chapitre 2 est d’avantage dédié architecture et présente les concepts centraux de Storm : Typologie, Tuples, Bolts et Spout. Le tout est abondamment illustré, y compris par des extraits de codes qui ont le bon goût de ne pas être trop longs. L’homme pressé qui n’a pas trop de temps à consacrer pour comprendre Storm y trouvera à se nourrir ! J’avoue que je trouve ce chapitre particulièrement réussi.

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Note de lecture : The Java Developer’s Guide to Eclipse, 2nd edition, par Jim D’Anjou, Scott Fairbrother, Dan Kehn, John Kellerman & Pat McCarthy

Note : 6 ; De l’Eclipse au kilo !

Voici un pavé, du vrai, du gros, du 1000 pages ! Ce gros pavé, justement, se veut la bible du développement avec et pour Eclipse. Honnêtement, cet ouvrage semble venir d’un autre temps, celui où l’on payait les livres au kilo ! Celui-ci n’est plus tout neuf, mais il me semble que même à cette époque cette tendance s’estompait. Et plus encore chez Addison Wesley. Le livre compte 34 chapitres et je n’ai franchement pas l’envie de tous les passer en revue. Heureusement, ceux-ci sont regroupés en 6 parties, ce qui rend plus huain le survol du texte.

La première partie couvre près de 200 pages et est consacrée à l’utilisation d’Eclipse. Les 6 chapitres qui la compose noircissent beaucoup de papier pour dire en grande partie ce que l’on sait ou a déjà deviné. Il y a bien quelques informations à grapillé dans les coins, mais c’est majoritairement un gâchis de temps et d’espace.

La seconde partie est consacrée aux fondamentaux de l’extensibilité d’Eclipse. Le but ici est de comprendre les points d’extensions, les notions de base des frameworks fondamentaux (SWT, JFace) et d’être en mesure de créer un plugin. On en prends pour 130 pages et 7 chapitres, et c’est curieusement plus intéressant et plus instructif que la première partie.

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Waiting for the Storm…

Le Storm User Group, c’est une initiative de quelques collègues autour du « big data temps réel ». Aujourd’hui, nous parlons de Storm et quelques infrastructures qui peuvent s’y connecter. Demain, il s’agira peut-être de Spark ou d’autres…

Halte là ! Je vais peut-être un peu vite ? Et d’abord, Storm, qu’est-ce que c’est ? Voilà une question à laquelle une partie de cette première rencontre va être consacrée.

Oui, Storm, qu’est-ce que c’est ?

C’est Florian Hussonois qui va répondre à cette question. Nous pourrions résumer la chose en déclarant simplement qu’il s’agit d’un Hadoop « temps réel ». Il s’agit en quelque sorte d’un middleware permettant le traitement d’évènements en mode flux.

Un (petit) peu d’historique

Storm a été développé par Nathan Marz chez BackType en 2011. La société est rachetée ensuite par Twitter qui promeut le projet et le passe en Open-Source. La première release officielle date de 2011. En Septembre 2014, le projet devient officiellement « Apache Top Level Project » alors même qu’il n’a pas encore atteint la release 1.0 !

Ecrit principalement en Clojure et en Java, ce « processeur d’évènements » est conçu pour traiter un flux de très nombreux évènements (des tuples dans la terminologie Storm), à savoir 1 millions de tuples par seconde et par noeud (1 seul coeur processeur), avec tolérance aux fautes, gestion de la scalabilité et garantie de traitement !

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Note de lecture : Activity in Action, par Tijs Rademakers

Note : 7 ; Un bon ouvrage au standard « in action » pour accompagner une immersion dans Activity, malgré quelques frustrations.

Activity, c’est le « spin off » de JBPM par ses créateurs. Mais, ainsi qu’il est expliqué en introduction, ce n’est pas un fork mais une réécriture complète, avec les choix de conception que l’équipe aurait voulu prendre à l’époque !

Mais revenons au livre. L’auteur est un des comiters principaux du projet, ce n’est pas non plus un auteur débutant. Tout ce présente donc sous les meilleurs auspices pour commencer. La prose est conséquente : 400 pages sur 15 chapitres distribués en 4 parties inégales. Il est temps de rentrer plus en profondeur.

Les quelques 80 pages de la première partie regroupent 4 chapitres et sont une introduction à BPMN 2.0 et Activity. On commence par une présentation générale d’activity, de son architecture et l’incontournable « hello world » précédé d’une installation basique. C’est réussi. Le chapitre suivant a pour but de nous présenter BPMN 2.0. C’est fait avec pédagogie et bien illustré, mais aussi assez superficiel et on sort de là un peu frustré. La présentation de l’outillage Activity est un peu touffue, probablement parce que cet environnement l’est aussi un peu : il manque d’homogénéité et est un peu de pièces rapportées. Espérons que cela s’améliore à l’avenir.

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Améliorer la société au Product Tank

Ce nouveau rendez-vous du Product Tank avait aujourd’hui un focus très clair et très particulier : des produits qui n’en sont pas … et surtout qui sont là pour améliorer la société. Nous étions accueillis à cette occasion au John Paul Lounge, un espace ouvert sur les Champs Elysées !

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Un petit comité hélas pour un sujet pourtant si particulier et une soirée qui s’avèrera riche d’enseignements.

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Note de lecture : Practical Apache Struts2, par Ian Roughley

Note : 4 ; Raisonnable, mais c’est bien tout.

Ce livre cible, sans surprise, le développeur Java d désirant s’initier à Struts 2. Il ne nécessite pas vraiment de connaissances préalable du développement d’application Web en java, car on est en gros pris en main dès les tâches les plus simples. Voyons ce que le livre à a nous proposer. Tout d’abord, il est de taille moyenne, avec 326 pages découpées en 10 chapitres, un départ raisonnable, avec un découpage raisonnable.

Le premier chapitre est clairement superflu, il traite de généralités sur le Web 2.0, les principes comme « convention over configuration », l’injection de dépendances, etc. Passons vite !

Le second chapitre est destiné à nous mettre le pied à l’étrier. La moitié du chapitre est consacré … à Maven 2, tandis que le reste évoque les différents fichiers de configuration nécessaires pour commencer le projet. Mais c’est un peu confus.

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Note de lecture : Lucene in Action, par Otis Gospodnetic & Erik Hatcher

Note : 6 ; Fait le boulot comme attendu, contrat rempli.

Lucene est le grand classique, pratiquement l’unique moteur d’indexation et de recherche full texte en open source, du moins dans le monde Java. Il était normal qu’un volume de la sérié « in action » de chez Manning lui fut consacré. Voyons en pratique ce qu’il en ressort.

Tout d’abord le texte compte pratiquement 400 pages découpées en 10 chapitres. Cela me semble au premier abord plutôt volumineux et constitue des chapitres qui seront en moyenne plus long que ce que j’apprécie en général. Au moins, on va pouvoir les passer en revue.

Le premier chapitre comme il est coutumier dans cette série présente la problématique de la recherche plein texte, la réponse de Lucene et ses alternatives. Le tout est bouclé en 27 pages et c’est une entrée en matières plutôt sympathique.

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Note de lecture : Business Process management with JBoss jBPM, par Matt Cumberlidge

Note : 3 ; Ciblant l’analyste, un ouvrage trop superficiel et d’avantage focalisé sur le processus de réalisation que sur l’outil ! Dommage.

Difficile de faire autrement que de comparer ce livre à son pendant adressant OSWorkflow ! Même type d’ouvrage, même éditeur et même taille, l’auteur du premier est même relecteur du second. Bref, deux ouvrages courant dans la même catégorie ! Mais autant j’ai été accroché par le premier, autant j’ai été déçu par celui-là. Explications.

En réalité, dès le départ, on s’aperçoit que cela va être difficile : le premier chapitre n’évoque guère jBPM en guise d’introduction. On y évoque plutôt le processus d’analyse et de modélisation. Va pour les 20 premières pages.

Le second chapitre évoque de manière plus détaillée le processus de modélisation du BPM à l’aide d’une étude de cas ici introduite. Ce livre n’étant pas réellement un ouvrage de BPM, le traitement de ce sujet est quelque peu léger, sinon naïf. Et l’on est arrivé page 52 (sur 200) et toujours pas de jBPM à l’horizon.

On en parle enfin au chapitre 3, où tout le processus d’installation et de configuration est détaillé, un peu trop à la façon « pour les nuls » à mon goût. Mais on finit quand même par aborder le sujet qui m’intéresse ici en premier lieu, c’est-à-dire jPDL (on est quand même page 74). Au final nous avons quand même droit ici à 25 pages de matière réellement pertinente.

Le chapitre 4 évoque l’interface utilisateur, c’est-à-dire les formulaires JSP que l’on peut construire directement sur la plateforme jBPM.

Le chapitre 5 revient sur le leitmotiv des auteurs : le processus de développement. Nous avons toutefois droit à 7 pages particulièrement intéressantes sur l’intégration de systèmes : juste de quoi nous mettre l’eau à la bouche, mais clairement pas assez pour nous délivrer une information pertinente et utilisable !

Le chapitre 6 « proof of concept implémentation » noie pas mal d’informations importantes sous couvert de processus de développement (encore lui), mais sont toutefois évoqués : configuration, déploiement et même monitoring et BAM avec la plateforme SeeWhy. Ce dernier volet est tout à fait intéressant, à la fois par l’évocation de SeeWhy que par le fait que l’intégration en est bien décrite.

Le dernier chapitre sur le « process improvement » n’est que du bla-bla, oubliez-le.

Bref, ce livre est une grosse déception, je n’y aie trouvé que 50 à 60 pages d’informations utiles. D’un autre coté je n’ai pas ici une couverture complète du sujet me permettant de jauger si cet outil correspond à mes besoins. Je doute que vous-même y trouviez votre bonheur.

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Référence complète : Business Process management with JBoss jBPM, a practical Guide for Business Analysts – Matt Cumberlidge – Packt publishing 2007 – EAN: 9 781847192 36 3

Business Process Management with Jboss Jbpm

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