Note : 4 ; Une vision assez vintage des changements d’orientation des « C levels ».

Il faut replacer ce texte dans son époque, à savoir la crise de la première guerre du golfe et la récession des 3 années qui suivirent. Le monde a bien changé depuis et c’est sans doute ce décalage qui rend la lecture savoureuse, car le texte était clairement pertinent à l’époque. En fait, il l’est toujours à maints égards.

C’est un texte assez court, il compte moins de 150 pages. Il est découpé en 2 parties pour un total de 7 chapitres. La première partie « êtes-vous prêt à affronter le changement ? » regroupe 3 d’entre eux pour un total d’environ 60 pages. Il commence par un chapitre pour nous aider à déterminer si nous sommes d’un naturel casanier ou aventurier. Le propos est clair et peut aider à des prises de consciences. Toutefois je trouve les traits un peu violemment marqués. L’auteur nous propose 2 questionnaires pour nous aider. Très bonne idée.

C’est également sur un questionnaire que débute le second chapitre « le poids des habitudes ». J’y retrouve certains éléments de l’excellent livre de Charles Duhigg, à savoir que les habitudes nous aident à dédier notre attention à des choses plus importantes. Mais on peut très rapidement devenir prisonniers de nos habitudes ! Le message est clair : il est indispensable de se débarrasser de nos fixations passées. Cette première partie se conclut sur un chapitre pour nous aider à identifier nos besoins et nos atouts. J’y retrouve les éléments de la motivation intrinsèque chers à Daniel Pink. Et surtout l’auteur nous exhorte à ne pas confondre souhaits et besoins. Les atouts sont plus légèrement traités. Mais surtout l’auteur nous propose un processus à base de matrices pour étudier l’adéquation d’un poste avec nos besoins/atouts. Un peu lourd mais intéressant.

La seconde partie « Le changement » regroupe les 4 chapitres restants, soit environ 70 pages. Il s’ouvre sur un chapitre 4 pour nous aider à capter les signaux d’alarme. L’auteur s’appuie sur sa longue expérience pour analyser des situations vécues qu’il nous raconte. Instructif et captivant. Le chapitre 5 est plus court et évoque les situations de licenciement. L’auteur nous invite à ne pas rater notre sortie, bien structurer son temps une fois dehors et surtout à ne pas nous sous-évaluer suite à cet évènement traumatique.

Les deux chapitres restants évoquent deux voies particulières. D’abord, travailler à l’étranger (mais dans le cadre d’une grosse multinationale tentaculaire), où Willet Weeks met le doigt sur les qualités particulières que cela implique et sur les conséquences en termes de vie de famille et de plan de carrière. Enfin le dernier chapitre est voué à l’entreprenariat « qui concerne une personne sur 100 » … vraiment ? Là aussi les soft-skills nécessaires sont mis en avant.

Le livre est plaisant, à défaut d’être totalement pertinent. Pour plusieurs raisons. D’abord l’environnement socio-économique a évolué depuis les années 90, on s’en rend compte ici. Ensuite, l’un des postulats forts est la progression hiérarchique comme voie absolue. Enfin, les exemples et cibles privilégies par l’auteur concernent les cadres supérieurs, ce qui n’était pas forcément clair au début. Plutôt un article de musée qu’une lecture indispensable.

Référence complète : Réussir votre parcours professionnel en temps de crise, une carrière assurée tous risques – Willet Weeks – Dunod 1992 – ISBN : 9782100014552