Note de lecture : Activity in Action, par Tijs Rademakers

Note : 7 ; Un bon ouvrage au standard « in action » pour accompagner une immersion dans Activity, malgré quelques frustrations.

Activity, c’est le « spin off » de JBPM par ses créateurs. Mais, ainsi qu’il est expliqué en introduction, ce n’est pas un fork mais une réécriture complète, avec les choix de conception que l’équipe aurait voulu prendre à l’époque !

Mais revenons au livre. L’auteur est un des comiters principaux du projet, ce n’est pas non plus un auteur débutant. Tout ce présente donc sous les meilleurs auspices pour commencer. La prose est conséquente : 400 pages sur 15 chapitres distribués en 4 parties inégales. Il est temps de rentrer plus en profondeur.

Les quelques 80 pages de la première partie regroupent 4 chapitres et sont une introduction à BPMN 2.0 et Activity. On commence par une présentation générale d’activity, de son architecture et l’incontournable « hello world » précédé d’une installation basique. C’est réussi. Le chapitre suivant a pour but de nous présenter BPMN 2.0. C’est fait avec pédagogie et bien illustré, mais aussi assez superficiel et on sort de là un peu frustré. La présentation de l’outillage Activity est un peu touffue, probablement parce que cet environnement l’est aussi un peu : il manque d’homogénéité et est un peu de pièces rapportées. Espérons que cela s’améliore à l’avenir.

Avec 35 pages, le chapitre 4 est le gros morceau de cette première partie, on y débute l’implémentation de l’étude de cas, avec configuration Maven, définition de processus, implémentation de tâches en Java et tests unitaires. Honnêtement, ça fait un peu trop de chose pour être vraiment clair.

La seconde partie est consacrée à l’implémentation de processus avec Activiti, c’est donc le cœur du livre. On y compte 150 pages et 5 chapitres, ce qui le met à égalité avec la 3ème partie. Là où le chapitre 4 était un peu brouillon, le chapitre 5 reprends les choses calmement et implémente un BPM simple mais non trivial, avec une implémentation d’un script task et de différents service tasks. On va même jusqu’au déploiement. C’est bien fait et clair. Le chapitre 6 nous permet de faire des choses plus avancées (sous-processus, points de décision) et couvre aussi l’accès à JPA depuis Activity et la mise en place de listeners sur les tâches. La gestion des erreurs (en Java ou en définition de processus) est traitée avec sérieux au chapitre 7, un bon point ! C’est aussi le cas sur les options de déploiement abordées au chapitre 8, bien que je reste sur ma faim sur la façon dont l’utilisation de l’interfaçage ReST est abordé. Le chapitre 9 qui clos cette partie n’est pas mon préféré. Seul la partie OSGi m’aurait intéressée si elle avait été abordée clairement !

La troisième partie se focalise sur les aspects avancés d’Activity. Le chapitre 10 fait un peu pot-pourri entre des aspects avancés de modélisation (sous-tâches, délégation), la connexion au LDAP ou les tâches multi-instances, ça manque un peu de cohérence. Le chapitre 12 est plus « focus » car il traite d’un aspect important : l’intégration. L’utilisation d’Apache Camel et de Mule ESB font le gros de ce chapitre. C’est une bonne idée, car cela donne un exemple avec ESB et un autre avec « ESB light ». L’intégration d’un moteur de règle n’est pas nécessairement l’aspect qui m’aurait intéressé de prime abord, mais le chapitre 13 qui le traite et clair, bien écrit et même source d’inspiration. Je ne dirais pas la même chose du chapitre 14 qui traite de l’intégration avec Alfresco.

Alfresco est le principal comiter Activity et parler de cette intégration sonne comme un passage obligé, mais personnellement j’en retire peu de choses. Ca fait plutôt plaquette publicitaire. Cette partie se conclut par un passage par le monitoring de production e l’intégration avec Esper : utile, intéressant et bien fait.

La quatrième partie ne compte qu’un seul chapitre et 25 pages. L’objectif est de nous permettre de monitorer les processus en production. Concrètement on entre dans le modèle de données d’Activity et on fait un petit tour dans le Job Executor. Pas grandiose mais nécessaire.

Activity in Action fait bien le boulot, il est à la hauteur du standard « in action » de Manning. Le texte est bien écrit et les illustrations aident. Les exemples par contre sont plus problématiques : ils sont souvent non seulement complexes et volumineux, mais insuffisants tels qu’ils figurent dans le texte. Il est nécessaire d’avoir recours au code source complet.

Personnellement, mon regret est une approche très « Activity centric », où les fonctions du logiciel sont subordonnées aux hooks qu’offre le framework. Etant essentiellement conçu en ce sens, l’approche est compréhensible. Toutefois Activity possède aussi un ensemble d’API ReST permettant de l’utiliser de l’extérieur à la façon d’une appliance. Je suis d’avantage intéressé par cette architecture et je soupçonne que de nombreuses personnes le sont également. Très peu de contenu est orienté en ce sens. A mon avis, l’ouvrage aurait bénéficié d’un ou deux chapitres en ce sens, même si cela avait dû être au détriment d’autres sujets.

Malgré ces quelques frustrations, le contrat est bien rempli. Pour qui veut s’initier à Activity, voilà un excellent compagnon.

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Référence complète : Activity in Action, Executable business processes in BPMN 2.0 – Tijs Rademakers – Manning 2012 – ISBN : 978 1 617290 12 1

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