Note : 7 ; Des principes simples et importants pour faire fonctionner une équipe, expliqués clairement au travers d’un story telling efficace.
Le story telling, ça marche. Les ouvrages présentés sous forme d’histoire ou de fable (comme l’auteur appelle cela) comptent parmi mes meilleures lectures. Cela fonctionne aussi à plein ici, avec l’histoire de Kathryn, CEO fraîchement nommée à
la place du fondateur de la société, mais rompue à l’exercice de la direction.
Les 225 pages de l’ouvrage sont essentiellement consacrées à la « fable », soit 185 pages. Le reste est consacré au modèle (les fameuses 5 dysfonctions). Le format état plus petit qu’à l’accoutumée et story-telling aidant, la fable se lit très rapidement. C’est un régal. Comme souvent, l’histoire est un peu « fleur bleue », même si l’intrigue possède son vilain canard (qui finira par être virée par Kathryn) et un sceptique qui finira par être convaincu. Mais dans l’ensemble, le texte illustre très bien les 5 points que l’auteur voulait mettre en évidence.
Le modèle, lui se présente sous une forme de pyramide de cinq étages que nous allons aborder en commençant par la base :
- L’absence de confiance. Elle a pour conséquence le désir de paraitre invulnérable et donc de masquer l’information embarrassante. Dans le récit, Kathryn demande aux membres de l’équipe, lors d’un séminaire, de raconter des histoires sur eux.
- La crainte du conflit. Elle se traduit par une harmonie artificielle. L’histoire illustre cela par des réunions où aucune confrontation n’a lieu. Pour l’auteur, le symptôme d’un fonctionnement sain doit être des réunions animées où les membres s’opposent les uns aux autres. Patrick Lencioni semble être un opposant aux agendas de réunions !
- L’absence d’engagement. L’effet induit est une ambiguïté sur le but à atteindre. Lors de la première plénière de l’équipe, les membres s’aperçoivent qu’ils ont chacun leur objectif personnel, mais qu’ils ne se sentent pas concernés par le but global.
- L’évitement des responsabilités. C’est un thème qui converge vers l’ « extreme ownership » de Jocko Willink. Un sujet que l’auteur traite un peu à l’ancienne quand l’un des membres du board tente d’esquiver.
- Inattention aux résultats. La conséquence est des individus se concentrant uniquement sur les effets de leurs actions, de leur périmètre, alors que c’est l’impact attendu de l’équipe entière qui compte.
Beaucoup d’éléments évoqués ici me parlent. Le talent de l’auteur est d’avoir concentré les points clés du comportement de l’équipe en 5 points. Seule la « peur du conflit » me laisse un peu dubitatif, du moins dans la manière dont cela est évoqué. Par ailleurs, l’auteur a choisi comme contexte une équipe de direction. Il est vrai que c’est son cadre d’action habituel, mais il est dommage que les « 5 dysfonctions » qui ont une application plus universelle soit illustrées dans un cadre si particulier.
Une lecture enrichissante et plaisante, mais aussi rapide. Pourquoi se priver ?
Référence complète : The Five Dysfunctions of a Team – Patrick Lencioni – Jossey Bass 2002 – ISBN: 978 0 7879 6075 9