Note : 3 ; Vraiment très léger, et pas si bien avisé que ça.
Plutôt qu’un livre, il s’agit d’un opuscule. D’abord par son nombre réduit de pages (118) et par son format à mi-chemin du livre de poche, ce qui est inhabituel. Tant mieux si le texte y gagne en pertinence et en efficacité. Hélas, ce n’est pas trop le cas, on frôle même parfois le hors sujet sans traiter en profondeur le sujet principal du livre ! Justement, effeuillons le texte. Celui-ci est découpé en 6 chapitres, donc avec une moyenne de 20 pages par chapitre.
Le premier chapitre rentre directement au cœur du sujet : qu’est-ce que le product owner ? On y énumère les qualités attendues de celui-ci et on évoque son rôle au sein de l’organisation, y compris celle d’un groupe de PO. Je dirais que globalement le propos est intéressant mais qu’on y apprends pas grand chose, le traitement me paraissant abstrait voir un peu théorique.
J’ai été intéressé de voir un chapitre consacré au développement de la vision, qui est l’un de mes thèmes favoris. Si on y reprends des bonnes idées largement connues par ailleurs (elevator statement, vision box ou modèle de Kano), je vois plutôt ce chapitre comme une introduction au sujet. Et je reste gentil.
Le troisième chapitre consacré au backlog est naturellement un des points majeurs du livre. Le principe de granularisation progressive des items de backlog est je pense un sujet connu d’un certain nombre de praticiens, il est bien de le voir évoqué là. Hélas une fois encore j’en trouve le traitement superficiel. Ce chapitre joue un double rôle en évoquant le volet recueil des besoins. Ce sujet aurait mérité son propre chapitre. Cet aspect est important et j’en trouve le traitement bien léger, voir bâclé. Un exemple du genre est l’évocation des exigences non fonctionnelles. La comparaison entre ce qui est dit ici et ce que l’on retrouve dans les meilleurs ouvrages traitant de l’ingénierie des exigences fait mal, très mal.
Les chapitres 4 et 5 sont consacrés au rôle du PO au sein des différentes pratiques de Scrum. Il s’agit à mon avis d’ajouts inutiles. Ces aspects sont déjà traités dans les ouvrages classiques traitant de Scrum. Et même si le propos est centré sur le product owner, je n’y trouve ni créativité ni apport de l’expérience de l’auteur.
Le sixième chapitre conclut sur les façons de monter en compétence sur le rôle de product owner. Dommage qu’il ne fasse que 7 pages, la prose y est forcément superficielle.
Clairement ce livre a été une grosse frustration pour moi. Il ne mérite pas la « signature series ». Peut-être mes attentes étaient-elles trop élevées, mais je pense qu’il y a plus et mieux à dire sur le rôle du product owner que ce qui est évoqué ici. Je n’estime pas la note trop sévère. Il reste que le texte satisfera peut-être de nouveaux venus à Scrum ?
Référence complète : Agile Product Management with Scrum, Creating products that customers love – Roman Pichler – Addison Wesley / Signature series 2010 – ISBN : 978 0 321 60578 8