Note : 3 ; Quelques informations intéressantes dans un ouvrage déjà très vieillissant, affublé de plus d’une approche trop académique.
Ce livre s’intéresse au stockage de données, d’un point de vue des logiciels d’exploitation de bas niveau. C’est certes un choix, mais je regrette personnellement qu’il fasse autant abstraction de l’architecture matérielle sous-jacente, car l’aspect intéressant réside dans le couplage des deux. Mon second grand regret vient de l’évident vieillissement du texte. Celui-ci ne traite absolument pas de la virtualisation du stockage qui est pourtant l’axe de développement le plus important aujourd’hui. L’ouvrage se découpe en 9 chapitres.
Le premier chapitre expose les principes généraux du stockage de données, les caractéristiques qui y sont attendues, etc… Bref, on campe le décors et l’on y apprend pas grand-chose.
Le second chapitre qui traite tout bonnement des systèmes de gestion de fichiers reprend réellement les choses à la base. Les principes d’adossement du système de fichier aux disques physiques y sont abordés. L’objectif n’est pas de traiter en profondeur les stratégies et algorithmes de mapping entre système de fichier et ressources physiques (un sujet qui exigerait au moins un livre à lui tout seul), mais le deal est incontestablement rempli. Aujourd’hui il faudrait aussi parler des SSD, mais nous sommes en 2007…
On passe à la vitesse supérieure avec le chapitre 3 qui aborde les systèmes de fichier répartis. Évidemment on y aborde NFS et ses dérivés. Le traitement du sujet est quelque peu frustrant, car limité aux principes et donc assez abstrait.
Le chapitre suivant (le 4) consacré à l’hétérogénéité aborde le cas des réseaux mixant des systèmes Windows et Unix, entre autres, et partageant leurs ressources de stockage. Un propos hélas destiné à l’obsolescence et justement devenu obsolète.
Dans le chapitre 5, ce sont les systèmes de fichiers partagés, donc les NAS et autres SANs qui y sont abordés. C’est mon sujet d’intérêt principal et il n’est pas abordé de façon assez concrète. On en ressort pas avec une bonne appréhension des architectures SAN, par exemple. Donc exit.
Sauvegarde et restauration sur bande sont traités au chapitre VI. Quand on méconnaît le sujet, comme moi, il s’agit là d’une bonne introduction, présentant fort judicieusement les différentes options et stratégies.
La gestion des hiérarchies de stockage (tels que les stockages secondaires) couverte au chapitre 7 est la continuité logique du chapitre 6. La encore, on apprend pas mal de choses, mais le refus de l’auteur d’aborder la question de l’architecture physique afférente rend hélas ce chapitre insoutenablement abstrait.
Toujours dans le même fil, le chapitre 8 est dédié à l’archivage. Je n’ai pas grand-chose à en dire.
On garde souvent le plus important pour la fin, c’est le cas ici. Le chapitre 9 traite de l’intégration : architecture, gestion des volumes, etc. sont traités ici. C’est seulement un peu court et un peu tard.
Il est dommage qu’un ouvrage ayant choisi un sujet de niche si pertinent soit si décevant. L’auteur n’est pas en mal de connaissance, mais le ciblage de son propos rend celui-ci peu pertinent. Ceci couplé avec un vieillissement prématuré (en 2007, imaginez aujourd’hui …) et un style rédactionnel fort peu sexy me conduit à déconseiller cette lecture.
Référence complète : Logiciels de stockage de données – Guy Chesnot – Vuibert 2000 – ISBN : 2-7117-8667-6
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