User Stories … What else ?

Voici le support de ma présentation, faite lors d’Agile Grenoble 2013. Elle aborde le sujet épineux de l’emprunt de techniques issues du monde non-agile dans nos projets agiles !

Le teaser

Les users stories sont rapidement devenus la formulation convenue du besoin. Mais est-ce la seule ? Est-ce toujours la meilleure ? On dit que quand on a un marteau, tout ressemble à un clou. Notre communauté agile tend à ignorer ce qui vient d’ailleurs. Pourtant ce qu’on appelle l’ingénierie des exigences est un domaine riche de plusieurs décennies de connaissances et de techniques. Certaines peuvent être utilisées directement, d’autres doivent être adaptées ou peuvent servir d’inspiration.

Cette présentation va nous permettre d’étudier ensemble plusieurs techniques et concepts du recueil des besoins et les regarder par le prisme de nos pratiques agiles. A l’aide d’exemples, nous verrons comment elles peuvent renforcer nos pratiques actuelles.

Ce que vous allez en retirer

Découvrir l’ingénierie des exigences, prendre conscience de la profondeur de ce domaine de connaissance. A la fin de cette session les participants auront des clés pour enrichir leur maitrise de la capture du besoin en s’alimentant hors du champs de l’agilité, et j’espère le goût de le faire !

Si j’ai assez de courage, je produirais cette présentation sous forme d’article. Mais alors pas avant Janvier !

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Note de lecture : Business Model, nouvelle génération par Alexander Osterwalder & Yves Pigneur

Note : 9 ; Une approche disruptive du marketing tourné vers l’innovation. Un contenu de qualité qui devrait faire partie du bagage de base. Book of the Year 2013 !

Voici un ouvrage qui ne ressemble à aucun autre. Contrairement à mon habitude, j’ai acheté la version française, sans qu’il n’y ait de raison à cela. Visiblement la qualité de la traduction ne compromet pas le contenu. Une bonne nouvelle ! La chose qui frappe le plus lorsque l’on feuillette ce livre au format très inhabituel est la mise en page sophistiquée où chaque page semble être une maquette. En fait, on a même l’impression d’être face à une plaquette marketing, ce qui fait craindre que le contenu ne soit pas à la hauteur des espérances…

Coupons court au suspens : cette crainte est infondée. En fait la mise en page accentue et supporte le contenu. Mais il est temps de parler de ce dernier. Le livre (je n’ose dire « le texte ») compte 280 pages regroupées en 5 parties principales.

La première partie constitue la fondation du reste, car elle présente l’outil de base de l’approche Business Model Generation : la canevas. Les auteurs suggèrent ainsi, plutôt que de produire de lourds et fastidieux business plans de produire un canevas sous forme de poster découpé en 9 aires. Les 50 pages de cette première partie sont consacrées à décrire ces 9 aires.

La seconde partie montre 5 typologies de business, exemples à l’appuie et montre comment ces typologies se présentent dans la canevas. Une excellent façon d’illustrer et comprendre l’utilisation du canevas.

La 3ème partie, « design » s’éloigne un peu du Canevas pour s’intéresser aux techniques d’innovation permettant la génération d’idées. Ce sont 6 techniques qui sont passées en revues au long de 70 pages consacrées à cette partie : connaissance du client, design thinking, story telling, prototypage, etc… Chacune de ces technique est un champs de connaissance à part entière, mais la façon dont chacun d’entre eux est traité en fait une excellente introduction.

40 pages (seulement, pourrait-on dire) sont consacrées à la stratégie qui constitue la quatrième partie du livre. On y couvre la compréhension des éléments environnementaux (forces du marché, forces du secteur, tendances et forces macro-économiques), l’évaluation des modèles économiques basée sur le SWOT, la stratégie « océan bleu » et le support de plusieurs modèles économiques. Finalement, beaucoup de matière en si peu d’espace !

La cinquième partie parle processus de création du modèle économique. Celui-ci se décline en 5 phases : mobiliser, comprendre, concevoir, déployer et gérer.

Il n’y a pas une forces, mais des forces dans ce livre, qui en font à mon avis une lecture incontournable.

La présentation du Business Model Canvas. Celui-ci a été depuis repris et adapté par Ash Maurya et présenté dans son ouvrage : Running Lean. A vous de voir celui qui vous paraît le plus adapté.

Chacune des parties aborde une face importante de la construction du business model et est elle-même structurée en différents volets articulés entre eux. C’est presque comme si l’on avait 5 livres en un seul ! De nombreux sujets sont traités et le livre en est une excellente introduction. Il est toujours possible de creuser chaque sujet avec des contenus spécialisés.

La construction graphique du livre avec sa mise en page sophistiquée en font un outil pédagogique d’une rare efficacité.

Le seul défaut que je vois à ce livre est la fragilité de sa reliure ! L’objet est donc hélas à manier avec précautions (et/ou à ne pas prêter à tout le monde). Cette réserve mise à part, la conclusion ne fait aucun doute : un livre à lire ! 

Business Model Genaration

Référence complète : Business Model, nouvelle génération – Alexander Osterwalder & Yves Pigneur – Pearson education France 2011 (V.O . : Business Model Generation ; John Wiley & sons 2010) – ISBN : 978-2-7440-6487-6

Business Model Nouvelle Génération: Une Guide Pour Visionnaires, Révolutionnaires Et Challengers


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Note de lecture : Impact Mapping, par Gojko Adzic

Note : 8 ; Simple, puissant et très facile à lire !

A peine un livre, cette nouvelle prose est plutôt un livret de 70 pages. Et encore ! Nombre d’entre elles sont couvertes entièrement ou partiellement de figures pour non-voyants. Alors, comment prendre au sérieux un texte qui, entre nos mains, ressemble d’avantage à une plaquette publicitaire qu’à une prose solide, sérieuse et dense ?

La réponse est simple : il suffit de lire le livre ! Tout d’abord la technique elle-même est non seulement intéressante, elle est en train de devenir un grand classique de la définition des produits. Elle me rappelle en partie la pyramide de Leffingwell, mais projetée dans une réelle pratique agile, et m’évoque également le “start with a why” de Simon Sinek. L’autre aspect est la prose très épurée. On sent que l’auteur, loin d’avoir essayé de noircir du papier, à cherché à épurer sa prose. Au final, on obtient un texte très simple et court. Justement, le contenu, parlons-en !

Il est compose de 3 chapitres. Je les appelleraient “chapitres” même s’ils ne sont pas présents ainsi.

Le premier chapitre “what is an impact map” nous montre ce qu’est une “impact map” et l’illustre avec deux exemples. L’explication est très claire, mais le but de ce chapitre n’est pas d’indiquer comment on procède pour construire cet outil.

Le second chapitre “the role of impact map” fait le lien entre cette pratique et d’autres du monde agile : les user stories, le MVP du Lean Startup, le design thinking (une référence aussi importante que celle des users stories !). Ce chapitre donne de nombreuses références complémentaires, plusieurs à chaque page, en fait !

Enfin le troisième chapitre “creating an impact map” nous propose un processus complet de construction de la map en plusieurs étapes, dispensant de nombreux conseils pratiques au long du chemin. Ce chapitre se termine par différentes catégories d’anti-patterns, qui auraient mérité leur propre chapitre.

Vu la taille de l’ouvrage, celui-ci se lit très, très vite … et c’est tant mieux ! Notre temps est précieux et l’on appréciera l’auteur qui sait être concis et cependant nous livrer de la matière. La dernière page tournée, on pense quand même que l’auteur aurait pu donner un peu plus de corps à son propos. Par exemple, deux études de cas nous faisant vivre la construction de la map auraient donné un aspect plus concret à cette pratique. Je me dis aussi que les chapitres 2 et 3 auraient pu être intervertis avec profit (sauf les anti-patterns). Mais au final, je suis très satisfait par cette lecture.

Il s’agit là d’un investissement de temps extrêmement minime, n’en faites pas l’économie !

impact-mapping

Référence complète : Impact Mapping : Making a big impact with software products and projects – Gojko Adzic – Provoking Thoughts Ltd. 2012 – ISBN : 978-0-9556836-4-0

Impact Mapping: Making a Big Impact with Software Products and Projects

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Mes retours sur l’Agile Day Valtech 2012

Ce 19 Juin 2012, Valtech nous accueillait dans ses locaux du 103 rue de Grenelle pour une journée de présentations et d’atliers dédiés à l’agilité. Quelques retours.

Keynote

C’est toujours quelque chose d’écouter Laurent Sarrazin ! Il y a du dynamisme, de la substance, beaucoup d’anglicisme et des phrases choc ! C’est sous un format singulièrement raccourcis que Laurent nous a présenté Sweet Rupture qu’il avait déjà joué au Scrum Day. Je n’avais alors assisté qu’à une partie de cette présentation. Ici, j’ai tout vu, mais en accéléré !

Laurent nous raconte l’odyssée du centre agile de la société générale et ses nombreuses sources d’inspiration qui en font de “l’agilité Benetton” selon ses propres mots. Difficile de raconter cette session, je vous propose plutôt d’en visonner la version longue  celle du Scrum Day.

Kanban game

Laurent Morisseau est probablement l’une des personnes les plus pointues en France sur l’application de Kanban en France. Il est d’ailleurs l’auteur d’un livre qui arrive en librairie ces jours-ci : Kanban pour l’IT. Vous devriez d’ailleurs avoir droit à une note de lecture à ce sujet dans euh … un certain délais, car Laurent a eu la gentillesse de m’en faire parvenir un exemplaire !

Cet agile game est désormais un classique, car Laurent a déjà joué le Kanban Game à de nombreuses reprises. Toutefois je n’avais jamais eu la possibilité d’y participer. J’étais donc bien décidé à combler cette lacune.

Je n’ai pas été déçu, d’autant que Laurent et son complice Dimitri Baeli (visiblement faire collaborer Bretons et Normands est donc possible) sont rompus à l’exercice. Nous avons donc exécuté par équipe de 6, 8 itérations de développement afin de délivrer de la valeur, mais surtout de l’argent (eh oui : la valeur délivrée tôt capitalise et rapporte plus…). Voici ce que j’en ai trouvé:

  • Le jeu est intéressant et prenant, la qualité de l’animation aide sans aucun doute !
  • Des équipes de 6, c’est un peu trop: on se marche sur les pieds et cela génère trop de discussions quand aux différents choix !
  • Le jeu met bien en évidence les “limites de WIP” et le focus sur le flux et les goulots d’étranglements.
  • L’aspect “comptabilité” est un peu complexe et ce n’est pas évident d’en tirer les enseignements. Au minimum, il aurait fallu passer plus de temps (encore !) pour les décoder.
  • Le timing était un peu trop serré, mais c’était lié à l’agenda spécifique de cet Agile Day. Les conditions normales requièrent un peu plus de temps.

Bref, je suis satisfait de cet agile game qui matérialise très bien les aspects principaux du Kanban.

Outside in Design : the BDD way

Cette session présentée par Marcus Anhve de Valtech Suède était pour moi la session hard core de cette journée ! Concrètement, cette session dédiée au Behaviour Driven Developement par l’exemple était d’un abord ardu pour moi : Marcus a réalisé ses exemples en Ruby (que je ne connais pas), en y ajoutant du Rails, de la compilation avec Rake  et évidemment du RSpec pour l’acceptance testing ! Sans oublier un moteur de templating pour le HTML que j’ai justement oublié …

Bref, au-delà de la présentation d’introduction il me fut très difficile de suivre le fil, j’ai juste réussi à ne pas être complètement noyé. Respect pour notre très cool présentateur qui a réussi à faire du “par l’exemple” avec absolument aucun code préparé à l’avance et en réalisant absolument tout en live ! Franchement il faut le faire et c’est la première fois que je le vois ainsi fait intégralement. Marcus m’a confié qu’à son avis c’est vraiment la bonne façon d’exposer la façon dont on avance et on construit les choses : de le faire sans tricher !

Innovation needs waste

Ce fut ma sesion préférée de la journée ! L’animateur de cette session, Dirk Lässig de Valtech Germany était venu nous initier au Design Thinking. Dirk a intelligemment combiné une présentation limpide avec un exercice hélas un peu trop sous la contrainte du temps !

Le Design Thinking, quest-ce que c’est ? Une approche et un ensemble de pratiques pour permettre l’innovation radicale, celle qui n’est pas une simple amélioration d’idées existante mais l’émergence d’un concept nouveau en rupture avec l’existant !

Les approches agiles parlent souvent de “vison” et de son importance. Mais d’où vient-elle ? D’une personne particulièrement géniale qui l’a sortie de son chapeau à l’aide d’un quelconque tour de magie ? Faire émerger les Visions innovantes ne doit plus être comme le-boulot-de-quelqun-d’autre-car-nous-on-écrit-du-code ! Le design thinking nous apprend à mettre ensemble des personnes d’horizons différents justement pour élargir le champs du possible. Et justement pour élargir ce champs il faut générer des idées sans se censurer, même si au final la plupart et peut-être même toutes seront écartées.

Nous avons donc tenté (avec un succès mitigé, je le crains) d’abord d’identifier des cibles et des contextes d’utilisation pour une application smartphone, puis de développer ce concept à l’aide de techniques de brainstorming. Bien sûr en si peu de temps, il ne pouvait s’agir que de jeux de l’esprit. Toutefois un peu plus de temps aurait certainement produit un résultat plus pertinent.

Mais j’ai appris une nouvelle chose, un nouveau territoire à explorer qui fait le lien avec d’autres que je connais. J’ai aussi remarqué et apprécié la synergie très importante entre cette approche et le Lean Startup. D’ailleurs cette technique est fugitivement évoquée dans le livre d’Eric Ries. Ici aussi on parle d’emettre une hypothèse, de confronter celle-ci à la réalité le plus vite possible, d’apprendre sur cette base et d’itérer en s’appuyant sur ce que l’on a appris.

Bravo Dirk !

L’agilité au service du marketing, une révolution en marche

Une mauvaise pioche m’a fait choisir cette session que j’ai trouvé la plus décevante de la journée ! J’étais impatient de voir et comprendre l’agilité projeté dans le domaine du marketing. Hélas la présentation de Laura Guillemin manquait cruellement de substance ! Certes, la bonne idée de cette présentation était d’y faire participer des acteurs métier (mais aussi un consultant). Alors oui, on peut facilmement se douter que les plan marketing à long terme se voient balayés par les itérations rapides et les possibilités qui nous sont offertes de mesurer les impacts dans l’économie numérique ! Mais même un gros bourrin d’informaticien comme moi sait cela depuis longtemps.

Il existe une substance, des concepts dans le marketing numérique dont j’ignore même l’existence. Un question venant de la salle (mais vite balayée) sur les modèles d’attribution en a été l’un des exemples. Bref, je n’ai rien appris !

Keynote de cloture

A la session de Laura Guillemin, j’ai largement préféré la cloture que nous a proposé Scott Brinker ! Difficile de résumer cette intervention vraiment très riche. Je vous recommande la présentation qui est en lien, ce support est vraiment très bon (avec un petit arrêt sur le slide 16). Le(s) message(s) de base de cette présentation est (sont):

  • Tout est marketing !
  • Tout le monde doit être agile !

Un grand merci à Valtech d’avoir organisé cette journée !