The Great ScrumMaster, par Zuzana Sochova

Note : 5 ; Les savoir-être du « Scrum Master Way ».

Le format de ce petit livre consacré au scrum mastering me rappelle celui de Roman Pitcher dédié au Product Owner. Je n’avais pas aimé ce dernier. Celui-ci n’est pas grandiose mais il aborde tout de même mieux le sujet. Il n’est pas question de parler de Scrum ici, le sujet est considéré comme acquis et c’est très bien.

Je l’ai dit, il s’agit d’un petit livre. Plus précisément d’un moyen format qui accuse tout juste 130 pages pour un total de 8 chapitres. Le tout abondement illustré de sketchnotting que nous devons à l’auteur. Le premier chapitre compte une quinzaine de pages et se focalise sur les basiques : rôles et responsabilités. Un focus important est donné sur sa responsabilité concernant l’auto-organisation de l’équipe. Ce chapitre expose aussi avec clairvoyance les conséquences de combiner ce rôle avec un autre rôle au sein de l’équipe. Clairement Zuzana est une adepte du Scrum Master « full time » quitte à ce qu’il s’occupe de plusieurs équipes.

Le second chapitre s’articule autour du modèle d’état d’esprit du Scrum Master qui compte 5 volets. Professeur et mentor mettent l’accent sur la posture haute pour aider l’équipe à progresser en lui apprenant des pratiques agiles. L’importance de cette posture diminue avec le temps. Supprimer les blocages est un rôle actif au sein de l’équipe pour lui permettre de progresser sans perturbations. Coach et facilitateurs sont deux postures distinctes mais qui caractérisent la posture basse du Scrum Master, tandis que l’observation est le 5ème pilier qui permet à celui-ci de déterminer la posture qu’il doit adopter.

Le 3ème chapitre s’intitule #scrummasterway, qui est en quelque sorte le branding de l’auteur. En une dizaine de pages, l’auteur structure la progression de maturité du Scrum Master en 3 niveaux. Au premier niveau, celui-ci se focalise sur le fonctionnement interne de l’équipe : les interactions, le rythme et les rituels. Au second niveau, il s’agit des relations de l’équipe avec son écosystème : le PO, les parties prenantes et les managers. C’est donc de collaboration dont il est question. Au 3ème niveau, le Scrum Master prend en compte l’organisation toute entière et la place de l’équipe au sein de celle-ci. C’est une approche systémique. Ce chapitre est pour moi l’apport majeur du livre.

Au 4ème chapitre, l’auteur détaille les compétences attendues du Scrum Master. Elles sont au nombre de 8 : maître de l’agilité, expliquer et transmettre son expérience, facilitation et coaching. S’y ajoutent les « core compétences » : compréhension du métier, gestion du changement et connaissances techniques (eh oui).

Le chapitre 5 « building teams » est plutôt volumineux avec ses 25 pages. Qui dit formation d’équipe dit modèle de Tuckman. Et si ce dernier ouvre bien le chapitre, ce sont ensuite les 5 dysfonctionnements de Patrick Lencioni que nous expose l’auteur, dont la transposition au Scrum Master ne me convainc guère. Les 4 « team toxins » complètent ce dernier modèle, mais sans apporter de réponses. Le focus sur les responsabilités de Christopher Avery en apporte plus. Le modèle du tribal leadership présente aussi une transposition un peu poussive. Bien légère aussi est l’introduction au modèle de leadership de David Marquet. Le chapitre ressemble plutôt à un melting pot de modèles de changement dont les introductions sont plutôt légères, mais au moins cela fournit-il des points d’entrée aux débutants.

Le chapitre 6 se concentre sur l’implémentation du changement, avec 2 outils. Tout d’abord la « roue agile » transposée du framework ORSC que l’auteur cite souvent. Une manière intéressante de jauger la maturité de l’équipe. Le second modèle, plus dynamique, est issu de John Kotter (je m’étonnais de ne pas trouver son modèle au chapitre précédent). Le chapitre est informatif, mais n’est pas grandiose.

L’avant-dernier chapitre se nomme ostensiblement « boite à outils ». En fait, j’ai l’impression qu’il s’agissait déjà essentiellement de cela sur les deux derniers chapitres. Le Shu Ha Ri a définitivement sa place, mais la présentation est peu convaincante. Viennent ensuite en ordre dispersé : positivisme, facilitation, coaching, analyse causale et frameworks de scaling. Chaque fois l’introduction est vraiment très rapide, certes agréable à lire, mais manquant réellement de substance.

Je passerais sur le dernier chapitre où l’auteur fait la pub de ses prestations et de ses formations.

Ce petit livre n’est pas mauvais. Il donne des points d’entrée sur nombre de techniques et les 3 niveaux de maturité du Scrum Master sont à conserver. Cela n’en fait pas pour autant un guide de référence pour le Scrum Master. Le « Scrum Mastery » de Geoff Watts est toujours pour moi détenteur de ce titre.

The Great ScrumMaster, par Zuzana Sochova

Référence complète : The Great ScrumMaster – Zuzana Sochova – Addison Wesley / Signature series 2017 – ISBN : 978 9 13 465711 0

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