Note de lecture : Le Management Lean, par Michael Ballé & Godefroy Beauvallet

Note : 6 ; Kaizen sur le « system lean » centré sur le Lean en production

La culture et le système Lean sont des aspects particulièrement difficiles à saisir. C’est bien l’objectif de ce livre assez court : nous faire appréhender ce système, ses subtilités et ses finalités. Pour ce faire, les auteurs nous livrent un ouvrage au format relativement réduit : 230 pages qui équivalent à environ 200 d’un format plus classique. Le tout est structuré en 12 chapitres regroupés en 3 parties.

La première partie, « se mettre au Lean » couvre 80 pages soit 4 chapitres, le tout précédé d’une introduction d’une dizaine de pages, dont l’objectif est tout à la fois de donner une perspective historique que de servir de teaser au reste du livre. Au passage, on casse les jambes du « faux Lean » qui fleurit un peu partout, c’est bien fait ! On commence par du solide au chapitre 1 : une vingtaine de pages consacrées au « Gemba », non temps comme technique, mais comme changement de posture et partie intégrante du PDCA. A lire absolument pour comprendre la vraie nature du Gemba. Le second chapitre évoque la « magie du produit », c’est-à-dire en premier lieu comprendre la valeur du point de vue du client. Le sujet s’accoste au Gemba, car pour cela il faut saisir la manière dont le client utilise le produit pour savoir où introduire la « magie ». Si le chapitre ne creuse pas complètement le sujet, il met le doigt là où c’est important.

Le développement des personnes, sujet du 3ème chapitre est souvent peu évoqué quand on parle du Lean. Dans ce livre, c’est un sujet majeur. Ce chapitre évoque le rôle du manager dans la formation individuelle de son équipe, comme former ses collaborateurs « in situ » en se servant de la résolution de problèmes comme moteur. De nouveau un chapitre solide. A contrario, la réduction du lead-time est un sujet souvent mis en avant. Ce chapitre 4 est consacré à ce sujet : il nous donne les clés pour aborder cette réduction du lead time et profite au passage de l’occasion pour aborder l’une des différences majeures entre la vision Tayloriste et la vision Lean.

La seconde partie « Le système Lean » compte aussi 4 chapitres mais cette fois-ci sur une centaine de pages. C’est le cœur de l’ouvrage. Le chapitre 5 ouvre le bal en regroupant de manière étrange sécurité des employés et satisfaction des clients. L’idée étant que l’on ne peut pas amener les employés à se focaliser sur le second si on n’assure pas le premier au préalable. Pas mon chapitre préféré, mais il fait le boulot. Le chapitre 6 sur le juste à temps fait écho au chapitre 4 sur le lead-time. Ici l’accent est mis sur le kanban et son compagnon, le tackt-time. Mais c’est de Kanban de production dont il est question, sensiblement différent du Kanban IT dont nous avons l’habitude. C’est d’autant plus intéressant.

J’ai un peu l’impression de piétiner avec le chapitre 7 sur l’auto-qualité. De nouveau il question de Kaizen et d’analyse causale. La prose est sympathique mais il y a peu d’éléments nouveaux (les bacs rouges, peut-être ?). Cette partie se referme sur le Kaizen et le travail standardisé. Le titre évoque une contradiction que le chapitre va s’évertuer à lever. Là aussi peu de nouveautés, si ce n’est la volonté de tisser les liens entre formation sur le terrain, établissement des standards et Kaizen. Sur ce point, c’est réussi.

La dernière partie s’ouvre sur « l’entreprise Lean ». Le chapitre 9 qui débute ces 3 restants est consacré au leadership. Ce chapitre 9 se confonds quelque peu avec le chapitre 11 qui évoque le rôle du manager en tant que coach. Dans ce chapitre 9, les auteurs mettent l’accent sur le rôle de guide sur la voie de l’amélioration continue : visualiser les problèmes, former et maintenir une posture basse par rapport à l’équipe. Le chapitre 11, plus court parle de développer l’autonomie des personnes.
Le chapitre 10 arrive en complément : quel cadre l’entreprise doit-elle proposer pour permettre les comportements que l’on en attend ? De mon point de vue c’est un sujet important, et il est traité de manière très superficielle ici.

De mon point de vue, le livre traite assez peu de management, le titre est trompeur à cet égard (bien que le sujet soit sous-jacent en permanence). Mais il fait un très bon boulot à aborder le « system Lean » et à expliquer comment Kaizen, Gemba, Juste à temps et développement des personnes (pour n’en citer que quelques-uns) s’interconnectent et se complètent. Une très bonne lecture.

Le Management Lean, par Michael Ballé & Godefroy Beauvallet

Référence complète : Le Management Lean – Michael Ballé & Godefroy Beauvallet – Pearson 2013 – ISBN : 978 2 7440 6552 1

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