Note de lecture : Scrum Mastery, par Geoff Watts

Note : 7 ; Les postures Scrum Master, illustrées par du story telling.

Cela faisait déjà un moment que j’entendais parler de ce livre, il était temps de lui faire un sort. Comme son titre l’indique bien, ce volume traite du boulot et de la posture du Scrum Master, le texte n’explique pas Scrum (il y a bien 3 pages là-dessus en annexe, mais bon…). Le texte part du principe que la connaissance de Scrum est acquise. La démarche (car il y a une démarche de Scrum Mastery) sur laquelle s’appuie l’auteur emprunte l’acronyme RE-TRAINED. C’est sur cet acronyme que s’articule le livre. Il compte 270 pages, mais compte tenu du format et de la mise en page très aérée (sans compter la qualité de la prose, cela se lit très bien.

R, comme « Respected ». Cette partie compte 3 « patterns », ainsi que je les appelleraient. Je retiens principalement de cette partie la notion de confiance, et plus particulièrement de faire confiance à l’équipe. Je retiens aussi l’acronyme AID (qui nous vient du « Tao of Coaching ») : Action, Impact et Desired Outcomes.
Le E est pour « Enabling ». 3 patterns également ici. De cette partie, mon take-away sera le modèle de maturité proposé par l’auteur. Il aborde aussi le sérieux problème du proxy : l’auteur n’aime pas le concept.

Le T signifie « Tactful ». La « fable des 2 Scrums » en début de partie va servir de point d’ancrage à d’autres parties. L’auteur nous conduit également à utiliser les silences à bon escient, un art plus difficile qu’il n’y paraît et de poser les bonnes questions pour que l’équipe prenne elle-même conscience de ses travers.

Le second R est pour « Resourceful ». Cet aspect du Scrum Master comprends la créativité pour engager l’équipe et gamifier les aspects les moins engageants. La rétrospective est l’un des éléments prépondérants où cette créativité peut s’exprimer pour endiguer le « Scrum Zombie ».

Avec A nous avons « Alternative ». Je ne suis pas un fan de la « T shape » représentation que je trouve bien trop simpliste, mais au moins le premier pattern se focalise sur un point qui m’est cher : rendre moins nettes les limites entre les rôles, se focaliser sur les contributions. Le suivant est plus important encore : aider l’équipe à trouver son « done » et envoyer aux oubliettes le « done-done ». Cette partie se clôt par le sprint review et le « no surprise » qu’il doit représenter pour le PO. Bref une partie fort riche.

Le I corresponds à « Inspiring ». Cela débute avec le but de sprint. En effet, les calculs de capacité et de vélocité font bien peu pour donner un sens au sprint, l’auteur propose de l’écrire ou mieux, de donner un titre au sprint ! Geoff Watts cherche aussi à réhabiliter le burndown de sprint auquel je prête peu d’attention, mais plutôt sous forme de burnup. La cause est vaillamment défendue, mais ce n’est pas mon pattern préféré.

N signifie « Nurturing ». Elever l’équipe c’est d’abord s’appuyer sur ses forces et les entretenir, les développer pour développer l’équipe. Ce « strength-based » est l’objet du premier pattern. Les évaluations individuelles sont elles souvent des obstacles pour grandir en tant qu’équipe. Le second pattern lève la question mais sans vraiment l’adresser.

L’avant dernière section s’occupe du second E, pour « Empathic ». C’est d’écoute dont il est question sur ce premier pattern, d’écoute active pour améliore la collaboration. L’auteur nous suggère l’usage de jeux issus du théâtre d’improvisation (merci Paul Goddard), pour obliger à s’appuyer sur les autres plutôt qu’à s’exprimer au travers de monologues alternatifs. Le second pattern de cette section est un grand classique : l’usage du « oui et », à la place du « oui mais » pour échapper à la spirale négative.

On touche à la fin avec le D comme « Disruptive ». Pour ouvrir cette section on parle, comme Grace Hopper, de pardon plutôt que de permission ! Quand les règles sont en travers des valeurs et des principes de l’équipe, alors il faut être prêt à les briser. J’aime aussi la note sur les outils : elle invite à s’en servir mais à ne pas se laisser conduire par eux… Le second pattern évoque le context switching. Certes il faut l’éviter, mais le pattern est un peu lourd. Enfin, notre RE-TRAINED se referme sur un peu de Tuckman : chercher l’harmonie c’est bien, mais un peu de disharmonie est parfois nécessaire pour former l’équipe.

Au-delà du RE-TRAINED, l’auteur évoque aussi le BELIEF, les qualités dont le Scrum master doit faire preuve en menant à bien ses missions : croire en l’équipe, chercher enquêter, être à l’écoute de l’équipe et de ses membres, éclairer l’équipe et l’encourager et enfin être un facilitateur de la collaboration.

Ce Scrum Mastery ne nous fait pas découvrir de choses inconnues, mais il met ensemble les bons morceaux et nous les présentent parfaitement bien du point de vue du Scrum Master. L’objectif est atteint : c’est bel et bien le guide de référence du Scrum Master que l’on tient là.

Scrum Mastery, par Geoff Watts

Référence complète : Scrum Mastery – Geoff Watts – Inspect & Adapt 2013 – ISBN : 978 09 57587 40 3

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