Note de lecture : Outsource It ! par Nick Krym

Note : 6 ; Pas nécessairement mon sujet de prédilection, mais il est plus que décemment traité !

Nick Krym a plus de 20 ans d’expérience dont une majeure partie dédiée à la mise en œuvre de projets offshore. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas fan de l’outsourcing, mais certains de mes clients l’étant, il était temps pour moi de me documenter sur une manière solide de mener à bien un tel projet. C’est bien ce que propose cet ouvrage.

Le texte propose un processus, un approche phasée pour mener à bien un projet d’outsourcing. La structure des 180 pages du texte principal reflètent cette approche. Il ne faudra pas manquer d’y compter les 50 pages d’annexes qui apportent un matériel tout à fait intéressant. Ce ne sont pas moins de 5 parties qui structurent l’ouvrage en autant de phases chronologiques.

La première partie, « decide if, what and how to outsource » compte 3 chapitres sur 35 pages environ. Le premier chapitre fait le point sur les facteurs et il le fait très, très bien : risques, bénéfices attendus et même les bénéfices personnels ! Il fait aussi le points sur le « cost saving » et là, c’est la douche froide ! Bref, on voit rapidement que le facteur coût n’est pas l’élément de décision prépondérant. Le second chapitre parle « d’action plan », ce qui signifie dans les faits de choisir ce que l’on outsource et où l’on mets la ligne de partage des eaux entre le local et le distant. C’est moins « waouh effect » mais quand même bien vu. Cette partie se referme avec le « sourcing model ». Cela passe un peu vite et est un peu superficiel, mais je dois dire que je n’avais guère pris conscience de ces modèles différents !

La seconde partie est consacrée à la sélection du vendeur. Le sujet occupe une cinquantaine de pages et s’étend sur 5 chapitres. Le chapitre 4 débute le processus par la « recherche large » en se focalisant sur 2 critères : la taille du prestataire et la destination. Sur ce dernier point, l’auteur nous propose un tableau d’analyse multifactoriel ! Quand je vous dit que c’est sérieux… Vient ensuite le chapitre 5 consacré au « RFI / RFP process ». Sans rentrer dans le détail, il donne une direction général et nous gratifie des points d’alerte. Utile sans être grandiose. Le chapitre 6 est un peu plus confus sur le « right-size vendor ». Ce sont plus des choses que l’auteur a envie de dire que des éléments de processus. Vient ensuite le chapitre 7, assez inattendu : estimer le « fit » culturel de la société ! L’auteur identifie 4 types de cultures, sans qu’aucune prédomine les autres mais avec des forces et faiblesses en fonction du contexte :

  • Les sociétés « orientées processus ».
  • Les sociétés orientées client.
  • Les organisations focalisées sur la technologie.
  • Les organisations orientées vers des idéaux.

Cette seconde partie se conclut par le chapitre 8 qui évoque les éléments finaux de la sélection comme la visite sur site. Rien de bien particulier ici.

La 3ème partie est dédiée à l’élaboration du contrat. Elle ne couvre que 2 chapitres sur une vingtaine de pages et débute par le chapitre 9 consacré aux éléments de négociation. Succinctement, on y évoque l’analyse des forces et l’analyse de la situation. C’est clair, mais assez classique. Le chapitre 10 respire plus l’expérience vécue avec une partie intéressante sur le « total cost of outsourcing ».

En 4ème partie, on parle de conduire l’engagement, sur 3 chapitres et une quarantaine de pages. On ouvre le bal avec le chapitre 11 qui évoque le contrôle de l’engagement. Il tourne autour des 3 « lois fondamentales de l’outsourcing ». En pratique, les leviers proposés tournent autour de la communication et de l’acceptation des livrables. Suit le fonctionnement d’une équipe distribuée. Pas de secret ici : on parle de l’humain. Donc, comment recruter, de quelles personnalités a-t-on besoin, etc. et surtout s’intéresser aux facteurs de motivation. Pour clore cette partie, ajuster son modèle de développement : où se situe la ligne de partage des eaux ? Outsourcing boite noire ou développement en commun façon agile ?

La dernière partie « keep risks under control » compte 30 pages pour 3 chapitres. Le premier d’entre-eux traite fort logiquement de leur identification. Ne vous attendez pas à des choses nouvelles ici, c’est du très classique, ni même spécifique à l’offshore. Spécifique, le chapitre suivant l’est plus car il évoque la réduction du coût de l’échec en rendant le dispositif « disposable ». Enfin la partie principale de l’ouvrage se referme sur une note plus positive : comment investir sur le projet pour maintenir une relation sur le long terme.

Avant de refermer l’ouvrage il faut encore évoquer les annexes, chose que je ne fais pas souvent. Ici, l’auteur nous propose une analyse continent par continent par continent, puis destination par destination des avantages et inconvénients de celles-ci : coût de main d’œuvre, niveau d’anglais, système éducatif, pratiques professionnelles, etc. C’est réellement très fouillé et instructif.

L’offshore, ce n’est pas mon truc. J’ai toujours tout fait pour y échapper et je ne crois guère au miracle que font miroiter la réduction des coûts ! De manière intéressante, l’auteur n’y croit pas non plus. Il n’a d’ailleurs pas besoin d’y croire, car il vient chiffres à l’appui. Par contre il expose clairement d’autres facteurs et nous donne une approche pour les analyser. La démarche et le processus au sens large sont les gros atouts de ce texte. L’approche est très structurée et respire le vécu et le pragmatisme. Pas de parti-pris dans cette prose, des faits, des éléments tangibles et du pragmatisme. Une lecture que je garde sous le coude si la question de l’offshore apparaît un jour dans mes missions.

Outsource It ! par Nick Krym

Référence complète : Outsource It ! – Nick Krym – The Pragmatic Bookshelf 2012 – ISBN : 978 1 93778 505 1

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