Note : 7 ; Au théâtre ce soir, avec Sylvain, Patricia, Philippe, Christophe et Brian !
Ce second volume ne s’inscrit pas directement dans la continuité du premier. Le prérequis en est un peu d’expérience solide de Neo4J, lorsque le précédent s’adressait aux grands débutants. En fait, le titre induit un peu en erreur : il ne s’agit pas seulement d’adresser le volet exploitation (qui comptera au nombre des sujets), mais en fait d’aborder son utilisation dans un véritable cas d’étude !
On compte 220 pages pour ce volume de format plutôt réduit, donc plutôt environ 170 pages dans un format plus classique. A cela il faudra rajouter les annexes dont nous reparlerons. Pour cette partie principale on comptera seulement 5 chapitres. Je préfère généralement des chapitres assez courts, ce n’est pas le cas ici, mais le style adopté efface ce que je considère habituellement comme un inconvénient. Parlons-en justement. Le story telling est une technique puissante, qui a la vertu de nous immerger dans le texte, mais peu d’auteurs l’emploient. Ceux de ce volume vont plus loin : l’ensemble du livre (hors annexes) est une pièce de théâtre où l’on découvre la mise en œuvre de Neo4J avec ses fonctionnalités dans les échanges entre les impétrants. On soupçonnera que Sylvain, le sénior de l’équipe ressemble beaucoup à l’auteur principal dont il partage le prénom. Sans doute Christophe et Philippe incarnent-ils donc les deux autres co-auteurs ? Patricia la chef de projet et Ilko le commercial ont des rôles plus marginaux qui servent à l’introduction et au débriefe de chaque chapitre (deux excellentes idées, au passage). N’oublions pas non plus Brian, le stagiaire, qui lui semble complètement idiot.
Le premier chapitre compte un peu plus d’une cinquantaine de pages. On y contruit progressivement la structure de données du projet, ou plutôt son graphe, en introduisant progressivement les concepts nécessaires : merge, index, etc. Mais on ne se contente pas d’exploiter les fonctionnalités de la base de données : les auteurs nous proposent leur propre approche de structuration des graphes : processus et procédures qui permettent d’implémenter un workflow à l’intérieur même de la base Neo4J ! Certains patterns Cypher émergent également, comme la création de liens à partir d’une liste. Agréable et informatif, le tout s’avale sans peine. Ces sera le cas de la plupart des chapitres !
La cinquantaine de pages du second chapitre nous fait d’un coup progresser d’un niveau : on y découvre les procédures intégrer et les différentes possibilités pour intégrer Neo4J avec le monde extérieur : que ce soient d’autres bases de données (dans un sens comme dans l’autre) ou via des APIs. En définitive, de très nombreux volets sont abordés en un volume restreints de page tout en restant très limpide et sans sacrifier la légèreté du style. On n’est pas loin du tour de force. J’y ai appris pas mal de choses, c’est sans doute mon chapitre préféré.
Le chapitre 3 concerne l’import / export de données. C’est un sujet utile, nécessaire même, mais qu’il est bien difficile de rendre sexy. Le sujet est traité en une trentaine de pages, et bien traité car différentes options sont abordées, certaines réservées à la version » Enterprise » de l’outil. Certes, il manque un peu de souffle épique à cette partie, mais le boulot est bien fait : efficace et clair.
Fini de rire au chapitre 4, où l’on parle d’exploitation. On y parle surtout de haute disponibilité et plus spécifiquement du cluster causal. Il est vrai que la partie » ops » est loin d’être ma préférée, mais le changement de style reste très perceptible : le ton assez léger des chapitres précédents fait place à une approche plus professorale. Même si on garde l’interaction entre les personnages, celle-ci n’est plus qu’à même perceptible. Le contenu est riche mais dur à digérer.
La partie principale du livre se referme sur la sécurité. Au programme, authentification et rôle et retour d’un style plus enjoué. Là non plus ce n’est pas mon sujet favori, mais au moins est-il traité clairement et l’agrément de lecture est bien au rendez-vous.
Le texte principal se complète d’annexes. J’ai particulièrement apprécié la première d’entre-elle sur le framework OGM pour accéder à Neo4J en Java. Elle est claire et complète pour mettre le pied à l’étrier.
J’avais trouvé le premier volume de bon niveau pour un tutorial, ce second opuscule franchit un palier. Il est meilleur que ce à quoi je m’attendais, aussi bien sur le contenu que sur le style. Une réussite.
Référence complète : Neo4J : Neo4J : Des données et des graphes, 2. Déploiement – Sylvain Roussy, Nicolas Rouyer & Nicolas Mervaillie – Editions D-BookR 2017 – ISBN : 978 2 8227 0382 6