Note : 5 ; Un fond intéressant, mais une forme » trop dans le processus » à mon goût.
Diana Larsen est l’un des auteurs de » Agile Retrospectives « . Dans une certaine mesure, ce volume se veut le pendant du premier sur l’aspect lancement de projet. L’ouvrage est assez sommaire, il ne compte que 115 pages structurés en 8 chapitres.
Liftoff ne donne pas de » recette magique » pour réussir le décollage d’une équipe.
- L’approche s’articule autour de 3 éléments qui constituent le » charter » :
Purpose : La finalité, la mission de l’équipe. - Alignment : Une boussole unique et des valeurs communes pour guider l’équipe au jour le jour.
- Contexte : L’élément le plus mouvant (donc qu’il faudra réajuster) pour définir le cadre, la structure organisationnelle et les liens avec les personnes ou les équipes annexes.
Le premier chapitre se focalise sur la préparation du Liftoff : quel agenda ? A quelle questions on veut répondre ? Qui inviter ? Les auteurs ont pris le parti de terminer chaque chapitre par une histoire écrite par un contributeur, illustrant le thème développé. Curieusement, assez peu d’entre elles sont réellement intéressantes. C’est le cas ici. Toujours à titre préparatoire, le chapitre 2 évoque l’environnement d’apprentissage. Plus spécifiquement, le propos tourne autour du Human System Dynamics (HDS) et surtout des 5 règles de l’apprentissage (un autre ouvrage de Diana Larsen).
On rentre dans le dur avec le chapitre 3 qui évoque la conception du Liftoff. D’ailleurs on en prend pour 20 pages. Il est donc question du format (2 heures, une demi-journée, une journée voir deux), de la manière d’introduire et de conclure et de la forme du Liftoff lui-même. Si le contenu, le chartering, n’est pas évoqué ici car c’est le sujet des chapitres ultérieurs, je suis toutefois déçu que les différentes formes ne soient évoquées que succinctement sur un paragraphe. Rien sur leur mise en œuvre ou sur la manière dont on les inscrit dans ce contexte.
Justement, le chapitre 4 rentre dans le chartering, ce que c’est, ce qu’on y mets (on l’a vu plus haut) et les éléments de format de ce workshop. Les chapitres suivants se concentreront sur les éléments de contenu. C’est clair et cela aide à imaginer sa propre mise en œuvre de chartering.
Le chapitre 5 se focalise sur l’aspect » pupose » du chartering. Il se décline en 2 volets : la vision produit et la mission de l’équipe. Les auteurs se proposent de découper cela en 2 grandes étapes : la » pre-work session » et le » team chartering « . Chacune de ces étapes sont elles-mêmes découpées en sous-étapes, les activités. Certes tout cela est bien et précisément décrit, mais l’odeur processus est vraiment très importante et cela me donne des boutons.
Le second volet est l’objet du chapitre 6, à savoir l’alignement de l’équipe. Lui-même se décompose en 3 volets :
- Les règles simples, qui sont en quelque sorte les valeurs de l’équipe.
- La Core Team : comment se compose l’équipe, avec quelles compétences et qui amène les compétences en question.
- Les » working agreement » qui sont les principes de fonctionnement de l’équipe.
L’aspect » core team » est assez difficile à saisir, mais à part cela j’ai bien aimé et c’est assez concret (et pas trop processus cette fois).
Enfin, le chapitre 7 concerne le contexte. C’est l’élément le plus fluctuant. Il intègre des éléments tels que le périmètre d’action de l’équipe et les interactions de celle-ci avec les parties prenantes extérieures., mais aussi les ressources allouée et l’analyse prospective (aka l’analyse de risques).
Le livre se referme sur le chapitre 8 : » soar from Liftoff to Flight « . En fait c’est une sorte de réchauffé du livre » Agile Retrospectives « , en en prenant certains morceaux choisis et en les adaptant à peine pour mener des rétrospectives de Liftoff ! Par contre, l’histoire de fin de ce chapitre (la plus longue du livre) sur les Yardbirds est réellement excellente !
De manière générale, j’ai été gêné par la prose trop abstraite et le déroulé trop orienté processus à mon goût. Cependant les auteurs ont eu la bonne idée d’ajouter des exemples d’artefacts issus de véritables Liftoffs, ce qui compense ce sentiment d’abstraction.
J’avoue que j’attendais mieux de ces auteurs, d’où une note assez mitigée. Le livre reste néanmoins une de mes ressources importantes pour les démarrages de projet. En fait, je n’ai pas mieux sur le sujet !
Référence complète : Liftoff, second edition – Diana Larsen & Ainsley Nies – Pragmatic Bookshelf 2016 – ISBN : 978 1 68050 163 6