Note : 6 ; Le testament d’un manager libérateur
Le moins que l’on puisse dire est que ce titre n’est pas nouveau. Il est un peu revenu sur le devant de la scène en étant cité par Isaac Getz dans son « Liberté & Cie ». J’ai donc pris la peine d’ouvrir mon exemplaire dont je dois dire qu’il prenait la poussière depuis un certain nombre d’années. Exemplaire très particulier par ailleurs, car il s’agit d’une édition réalisée par ADP-GSI, qu’évoque justement Isaac Getz dans son best-seller !
Pas de chapitres à ce livre, les quelques 200 pages du texte sont consacrées à une énumération de l’écosystème de l’entreprise… alphabétiquement ! Un propos très direct, souvent rugueux et assurément sans complaisance ! Les idées de Robert Townsend, qui en son temps redressa Avis, tournent autour des personnes, et du rôle des managers en ce qui concerne le leadership (autorité et leadership). Dans le même ordre d’idées, il compare les descriptions de poste qui enferment les employés à des « camisoles de force ». Il voue aussi une grande admiration aux secrétaires.
Le sous-titre du livre est « comment empêcher les entreprises d’étouffer les gens et de bloquer les profits ». Oui, Robert Townsend croit fermement au système capitaliste. Il pense (même s’il ne le dit pas exactement comme cela) que le contrat de travail rend paresseux (contrat de travail), ou que le salaire des vendeurs ne doit pas être proportionnel au volume des ventes.
Il est aussi saignant avec les services transverses comme les achats, qu’il propose de virer, le service du personnel (idem) et aussi une grande méfiance à l’égard de l’informatique. Même si la coloration mainframe est évidente, on y trouve beaucoup de bon sens qui reste d’actualité aujourd’hui.
Ce texte, qui accuse ses 45 ans, vaut surtout pour son côté historique et même prémonitoire. De nombreuses idées n’ont pas vieillies et l’auteur se veut dans la continuité de McGregor et de Peter Drucker, deux excellentes références. Robert Townsend était, avec Peter Drucker, un pionnier dans sa façon de voir le management, hélas cette bataille est loin d’être gagnée, mais le message sort de l’ombre. Des texte plus récent nous proposent une vision plus aboutie mais aussi plus contemporaine. Ce n’est pas une lecture très longue et si vous mettez la main sur un exemplaire, ce serait dommage de vous en priver. D’autant que le style truculent est lui, assez unique !
Référence complète : Au-delà du management – Robert Townsend – Le cherche midi 1991 (V.O. : Up the Organisation ; Alfred A. Knopf inc. 1970) – ISBN : 2-86274-199-X
Je viens du Campus des Entreprises Libérées, et j’ai entendu Bob Davids, fervent admirateur de Bob Townsend et patron de 5 sociétés, toutes « libérées ». La dernière, Sea Smoke, est un vignoble californien classé parmis l’un des 100 meilleur vignoble du monde. D’apès lui, c’est Townsend qui lui a tout appris du « servant leadership ». J’aimerais bien lire ce livre !
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