Note : 5 ; Une vue superficielle du design des années 2010, mais dont les concepts sont bien illustrés d’exemples.
L’ouvrage de Jacob Nielsen sur le design du Web accuse plus de 10 ans, une période durant laquelle nos exigences et la façon de concevoir les interfaces web ont subie une évolution accélérée, rendant aujourd’hui ringard l’état de l’art d’hier. Ce petit ouvrage est là pour nous donner de nouveaux repères sur la question. Petit, l’opuscule l’est par le format et le nombre de pages : à peine plus de 100, mais elles sont en couleur. L’ensemble est tout de même structuré en 7 chapitres.
Le premier d’entre-eux reprends le titre du livre (à moins que ce soit l’inverse), et campe sur 17 pages les principes de base d’un site web s’appuyant sur les émotions qu’il transmet à son utilisateur. Le chapitre qui suit parle exclusivement de design sur 13 pages : équilibre des pages, contrastes… hélas on reste sur des exemples et des généralités, difficile d’en tirer des enseignements concrets.
Le chapitre 3 est l’un des meilleurs de l’ouvrage. Il évoque la personnalité d’un site et montre comment construire la persona d’un site (oui, avec les persona d’Alan Cooper) et l’utiliser pour décliner cette personnalité dans le site ! Voilà 20 pages bien utilisées.
Ce sont 20 pages qui sont également consacrées au chapitre 4, dédié à l’engagement émotionnel. Il s’agit de créer une relation particulière avec l’utilisateur en agissant sur la surprise, la relation individuelle et une liberté d’action entre les mains de l’utilisateur. Bref de créer un enchantement. Là encore le chapitre donne de bons exemples. Au chapitre 5, il est question de surmonter les obstacles sur 13 pages. Plus précisément, on élimine les freins en rassurant, en gamifiant et en permettant aux instincts de l’utilisateur de reprendre le dessus. Il n’y a pas vraiment de structure au propos, plutôt une suite de bons exemples.
Le chapitre 6 sur l’indulgence n’occupe que 6 pages et arrive un peu comme un cheveux sur la soupe. Comment faire passer de mauvaises nouvelles avec de l’humour ou en distrayant l’attention des utilisateurs, tel est le sujet. Enfin le dernier chapitre, « risques et récompenses », il est question de 2 sujets distinct : la gamification et l’évolution incrémentale et émergente du design. Ce n’est guère éblouissant.
L’opuscule est très vite lu. Son point fort sont les très nombreux exemples décortiqués. A part cela, le texte s’apparente plutôt à un tour d’horizon où l’on offre un avant-goût des différents sujets. C’est bien pour entretenir la culture générale, insuffisant au-delà.
Référence complète : Design Emotionnel – Aaron Walter (V.O. : Designing for Emotion ; A Book Apart 2011 ; ISBN : 97809375572) – Eyrolles 2012 – ISBN : 978 2 212 13398 1