Je poursuis ma restitution de l’Agile Tour Nantes commencée il y a peu.
J’ai 2 jours pour obtenir une vision partagée avec 15 utilisateurs pour mon projet agile !
Pierrick Thibault et Edwige Champin du groupe Atlantic nous racontent comment ils ont opéré le lancement d’un projet en mode semi-agile adoptant une approche “full agile” pour son lancement !
Pourtant les choses se présentaient difficilement : ce projet transverse au groupe impliquait plusieurs sociétés, avec 15 utilisateurs impliqués dans le lancement, issus de sociétés et de fonctions différentes. Qui plus est, la société vient d’assez loin, avec du cycle en V et une méthode “maison” … mais toutefois une pratique Lean au niveau de la production : Atlantic Production System, le pendant du TPS de Toyota !
Le début de la présentation est un peu long, avec la présentation du contexte “groupe Atlantic”. L’opportunité pour nous de savoir que le cycle en V bien que fonctionnant correctement chez Atlantic, présente quand même des lacunes (cycles trop longs fonctions inutiles) que la société souhaite adresser. Le temps aussi pour nous de découvrir le projet Metis dont il sera question.
Alors voilà, le projet n’est pas encore commencé que déjà des obstacles sont là et bien là !
- Le projet est déjà estimé !
- On démarre sur un cahier des charges existant.
- Des activités au format habituel
- Un grand nombre de participants pour ce lancement : 15 personnes !
Aussi quelques points auxquels il faut prêter attention:
- Le partage des pratiques métier: les personnes impliquées tiennent en effet des fonctions très diverses.
- Se détacher de l’existant.
- Ne pas transformer ce lancement en “lettre au père noel”.
- Faire en sorte que les participants soient acteurs (pas facile quand on est si nombreux) !
- Eviter le jargon agile.
Il est maintenant temps de rentrer dans le dur !
Ces 2 jours ont été découpés en 3 phases:
- Ouvrir
- Explorer
- Converger
Ouvrir
Pour ouvrir, c’est le format World Café qui a été privilégiée. En quelques points:
- Des tables de 4 / 5 personnes
- Des rounds de 15 minutes entre lesquels les participants changent de table.
- Un hôte qui fait le lien au niveau de chaque table, entre les rounds.
3 rounds de 15 minutes ont permi de déveloper la reflexion autour de “comment optimiser mon organisation au jour le joursur la gestion des dépenses projet”. Ce thème étant reformulé pour le 3 ème round. Une restitution par thèmes cloturant cette première phase.
Explorer
Cette exploration s’est faite en 2 temps:
- D’abord la définition des “persona” qui serviront à l’expression des besoins.
- Puis un atelier Story Map pour faire émerger les besoins.
Converger
C’est un atelier de priorisation des stories qui a conclut ces 2 jours. Une priorisation “en silence” vu le nombre des participants, qui a quand même permis en 3 passes de ventiler de manière équilibrée les stories selon 3 niveaux de priorité.
Bref, une présentation intéressante, d’abord parcequ’elle m’a permi de découvrir le World Café que je ne connaissais pas, et parce que le thème du lancement de projet est rarement traité en retour d’expérience, surtout à cette échelle et dans ce type de contexte.
Immunothérapie pour le changement
Je suis resté pour suivre la session de Tremeur Balbous, dans la continuité de sa keynote. L’immunothérapie pour le changement est directement issu des travaux de Robert Kegan et Lisa Laskow Lahey que l’on retrouve aussi dans l’ouvrage éponyme. Ces auteurs, enseignants à Cambridge ont développé une approche de coaching qu’ils supportent aussi au sein de leur société Minds at work, nottament par le biais d’une certification. Eh oui : business, business…
La théorie
Elle s’appuie sur 3 éléments :
- Les niveaux de développements
- Les typoes d’apprentissage
- Les filtres
Les niveaux de développement
Si le développement chez l’enfant est une matière qui, à défaut d’être complètement maîtrisée, commence à être comprise, il n’en va pas de même du développement chez l’adulte. Tremeur nous présente les 3 niveaux de développement identifiés dans cette approche
- Socialized minds : ce sont les joueurs d’équipe. La perception des autres compte. Mais ces personnes tendent à comprendre ce qu’ils veulent entendre.
- Self authoring minds : Ces personnes sont guidées par leur propre agenda. On y retrouve beaucoup de managers. Etonnant de voir cela décrit comme un stade au-dessus du précédant. Peut-être parce que ces personnes ont sû se sevrer de l’approbation des autres…
- Self transforming minds : ce sont les personnes qui apprennent à apprendre, qui capable d’entendre et d’intégrer les différents éléments qui leur sont soumis.
En gros, plus une personne est haut dans son développement, meilleurs sont les résultats qu’elle obtiendra.
Les types d’apprentissage
Il y en a deux:
- Les apprentissages techniques : ils nous permettent d’apprendre le “quoi”.
- Les apprentissages adaptatifs : ils vont nous permettre de créer de nouveaux savoirs, de développer de nouvelles capacité. C’est le travail sur nous-même. C’est ce que Tremeur apelle développer notre capacité à faire des liens.
Les filtres : ils rendent subjective notre perception de la réalité.
Le diagnotique de l’immunité
L’approche de Minds at work s’appuie sur un template en 4 parties
- L’objectif : c’est ce que nous voulons changer dans notre comportement. Nous ne sommes pas nécessairement les mieux placés pour en juger, d’ailleurs. Pourquoi ne pas demander aux autres ce qu’ils pensent que nous devrions changer en nous ?
- Ce que je ne fais pas (ou plus) par rapport à cet objectif
- Quels sont mes engagements cachés qui vont à l’encontre de l’atteinte de mes objectifs.
- Quels sont les postulats fondamentaux qui me guident.
Le travail sur cette “carte” se fait de manière itérative, mais chaque point sert de point de départ au point suivant. C’est en sorte une analyse causale que nous devons faire en nous-même…
Pour illustrer son propos, Tremeur n’a pas hésiter à montrer la carte qu’il avait construit pour lui-même ! Chapeau l’artiste, il fan avoir du courage pour se découvrir ainsi ! L’aspect auquel il faut porter attention lors de la construction de la carte, c’est que les points mis en évidence doivent s’appuyer sur des comportements identifiés et non des ressentis. Il s’agit d’objectiver les éléments, toujours la question des filtres…
Cette démarche a pour but de nous faire prendre conscience de nos immunités, à l’image des 4 stades de la connaissance :
- Inconsciemment immunisé
- Consciemment immunisé
- Consciemment désensibilisé
- Inconsciemment désensibilisé
La dernière étape est de travailler sur notre système immunitaire (mais c’est déjà bientôt la fin de la session). Il y a 3 axesChange prevention system
- Feeling system
- Knowing system
J’ai zappé pas mal d’éléments, mais je ne vais pas refaire la présentation de Tremeur. Je n’y arriverais pas, je la met plutôt en liens. Je ne suis pas un super-fan des techniques de coaching, mais cette présentation est un de mes “keepers” de la journée.
Revue de code et publications continue
Après la pause déjeuner, c’était la demi-heure “lightning talk”. Bon là, il va me falloir être un peu honnête : je passais en seconde partie et je suis un peu du genre stressé … bref, je n’ai pris aucune note sur la présentation d’Arthur Lutz qui précédait la mienne. C’est fort dommage car cet exemple d’intégration d’outillage mérite le détour. mais vous avez la présentation ci-dessous : have fun !
En finir avec…
Ouais voilà, c’est mon tour ! Quelques personnes quittent la salle, mais une vague tout à fait honorable s’y engouffre. Ce n’est pas salle comble pour moi, mais pas très loin en fait ! Je ne vais pas vous asséner cette présentation à nouveau, la voici en lien en attendant l’article si j’ai le courage de l’écrire…
Voilà pour cette seconde partie de mon retour sur cette riche journée. Tellement riche qu’il va me falloir un troisième opus si toi, courageux lecteur, je ne t’ai pas encore dégouté !