Note : 6 ; Moins bien que d’habitude
Karl Wiegers nous a habitué à des ouvrages de qualité, aussi bien par la forme que sur le fond. Cet ouvrage de moins de 200 pages s’avérait donc prometteur car j’apprécie les auteurs qui savent s’exprimer avec concision. Finalement l’ouvrage manque sensiblement de corps. S’il passe bien en revue les différents aspects de la gestion de projet, il nous laisse largement sur notre faim en ce qui concerne le contenu. La plupart des 15 chapitres se concluent par des conseils de mises en pratiques et des templates, mais ni les uns ni les autres ne m’ont paru extrêmement pratiques, du moins pas assez pour que j’ai envie de m’y référer. Le livre se découpe en 5 parties.
La première partie est consacrée aux fondamentaux de la gestion de projets. Les 3 chapitres qui le composent couvrent 35 pages et peuvent être vus comme un survol du reste de l’ouvrage, c’est en tout cas l’objectif du chapitre 1, le « primer ». Le chapitre 2 se focalise sur les principales bonnes pratiques / mauvaises pratiques de la gestion de projet. Très pertinent et une bonne référence quand on veut prendre un peu de hauteur, tandis que le 3ème chapitre nous aide à considérer les priorités.
La seconde partie s’intitule pompeusement « preparing for success » et s’étale sur 65 pages soit 5 chapitres. Cette partie se devait d’être la plus solide mais elle n’est pas ma préférée. Le chapitre 4 s’intéresse aux critères de succès et aux objectifs d’un projet, un sujet important qui aurait pu être mieux traité. Le chapitre 5 considère la mesure de l’avancement (bonne idée). Le chapitre 6 évoque le « risk management », sujet important de l’aveu même de l’auteur mais bien légèrement traité. Le chapitre 7 suggère le développement d’une charte que je trouve bien peu convaincante.
La troisième partie s’intitule « vivre avec la réalité » et n’est longue que de 27 pages représentant 3 petits chapitres. Le chapitre 8 traite de la négociation des objectifs et est particulièrement intéressant. Au chapitre 9 l’auteur nous propose de mettre en place des « buffers » pour contrer les imprévus, ce que je désapprouve, mais c’est une question de point de vue. Le chapitre 11 est une nouvelle source de frustration car il aborde la dualité estimation / réalisation, mais de manière bien plus superficielle que Steve McConnell dans son art de l’estimation (auquel Karl Wiegers se réfère beaucoup, justement).
La quatrième partie évoque la mise en place de métriques. Le « Software metrics primer » du chapitre 12 est encore une fois bien léger ! Le chapitre 13 sur les pièges à éviter est bien plus instructif.
La dernière partie traite du retour d’expérience. Tout d’abord via le chapitre 14 qui évoque les « best practices »… et renvoie vers le « Rapid Application Development » de Steve McConnell ! Le chapitre 15 enfin fait état des rétrospectives, mais ne sert guère que d’introduction au remarquable ouvrage de Norman Kerth !
Mon propos montre pas mal de frustration à la lecture de cet ouvrage ! C’est le lot des bons auteurs que l’on en attende toujours les meilleurs. Cet ouvrage n’est certes pas l’œuvre la plus marquante de Karl Wiegers, mais étant assez condensé, il pourra servir d’ouvrage introductif au chef de projet junior, car il renvoie utilement vers des textes plus complets.
Référence complète : Practical Project Initiation, a handbook with tools – Karl E. Wiegers – Microsoft Press 2007 – EAN : 978 0 7356 2521 1