Note : 7 ; Karl Wiegers n’a pas tout dit !
Comme son nom l’indique, ce petit opuscule (185 pages) est un complément au classique « Software Requirements » du même auteur, et plus précisément à la seconde édition de cet ouvrage. Plus que d’être un livre par lui-même, ce texte fait un peu l’effet d’être un complément d’information. Aussi je déconseille fortement de plonger dans cette lecture si vous n’avez pris d’abord le temps d’étudier le premier ouvrage. Si vous l’avez fait et l’avez apprécié (ce qui est mon cas), cette lecture poursuit le plaisir.
Le format du livre est réellement inhabituel, il rappelle celui, un peu déconcertant, de Kent Beck : l’ouvrage compte 23 chapitres répartis en 7 parties. Pour un livre de 185 pages. Faites le calcul, la moyenne de chacun d’entre-eux se situe aux alentours de 8 pages ! En fait, je trouve cela fort agréable, car on a le sentiment que chaque chapitre a un objectif « tactique » et que celui-ci doit être atteint le plus efficacement possible. Et cela rythme bien la lecture. Par contre, on a aussi l’impression que chaque chapitre est traité assez superficiellement. En fait les renvois vers le livre principal sont assez nombreux, on est parfois aux limites de la FAQ.
La première partie est consacrée aux concepts : ce qui est vrai ou faux concernant la gestion des exigences et aussi la « big picture » des types d’exigences vue par Karl Wiegers, que j’aime particulièrement.
La seconde partie se focalise sur la partie management des exigences : comment peser le retour sur investissement ? Comment en estimer l’effort ? Comment planifier ce travail et le répartir tout au long du projet ?
L’interaction avec les utilisateurs est abordée dans la troisième partie. Ici c’est l’élément humain qui est décortiqué, et l’on s’intéresse à la meilleure façon de collaborer avec un utilisateur.
La quatrième partie est dédiée aux cas d’utilisation : que sont-ils, quels sont les concepts importants et quand est-il utile de compléter ce formalisme par un autre ou tout simplement de l’abandonner au profit d’un autre !
La rédaction des exigences est un problème crucial, car elle détermine la qualité et l’utilisabilité effective du produit final. La cinquième partie est dédiée à ce sujet.
Karl Wiegers reste un homme de processus, et la sixième partie recadre la gestion des exigences dans un processus projet : définition de la portée du projet, gestion du changement, etc..
Enfin la dernière partie aborde le volet « gestion » : de quels indicateurs peut-on avoir besoin ? Comment gérer les exigences à travers plusieurs releases d’un projet ou comment aborder le choix d’un outil de gestion des exigences.
Cet ouvrage n’est certainement pas un ouvrage de référence, comme peut l’être le « Sotware Requirements, 2nd edition », mais c’est une bonne lecture complémentaire. Le propos de Karl Wiegers fait souvent mouche et apporte grandement au sujet. Je vous engage donc à poursuivre la lecture du premier ouvrage cité par celui-ci !
Référence complète : More about Requirements – Karl E. Wiegers – Microsoft press 2006 – ISBN: 0-7356-2267- 1