Note de lecture : Scaling Lean & Agile Development, par Craig Larman & Bas Vodde

Note : 9 ; Enfin un ouvrage sur le Lean développement qui renouvelle les idées ! Book of the year 2010 !

Le problème des ouvrages sur le Lean développement, c’est qu’ils ne savent guère que tourner en rond, exposer et (dans le meilleur des cas) développer les idées sous-jacentes aux principes Lean. Bien que le Lean soit à la mode, chaque lecture d’ouvrage sur ce domaine tend à se transformer en ennui annoncé.

J’ai donc une excellente nouvelle pour vous : ici, il n’en est rien ! Cet ouvrage de 330 pages est complété d’un « companion book » plus imposant, écrit par les deux mêmes auteurs. Mais nous allons nous concentrer sur celui-ci pour l’instant. Si l’ouvrage est écrit par deux auteurs, l’un des deux au moins, ne m’est pas inconnu : Craig Larman est « chief scientist » de mon employeur précédent, mais aussi un auteur émérite. Bref, il sait écrire, et je n’ai jamais été déçu par ses textes jusqu’à présent. Et disons que la série se poursuit.

Avant d’attaquer le contenu, je vous livre une de mes petites manies permettant d’avoir des indices sur la qualité du livre, avant et après lecture. Avant de commencer la lecture, je regarde les 1ère et 4ème de couverture. Une proportion importante des meilleurs ouvrages y propose des schémas ou des tableaux récapitulatifs du livre, ou même des aides mémoire. On a ça ! Après lecture, je compte le nombre de post It que j’ai placé sur le livre : ici j’en ai posé 22, c’est très très bon.

Après la forme, le fond. Le livre se découpe en 3 parties constituées de 12 chapitres, ce qui fait donc une moyenne de moins de 30 pages par chapitre. Ca va.

Autant nous occuper tout de suite de la 3ème partie, « miscellany » essentiellement constituée du dernier chapitre « Scrum Primer », qui n’est en fait pas écrite par les auteurs, mais par des auteurs du site http://www.scrumprimer.com ; Pour distinguer ce texte de celui des auteurs, le corps de la police utilisée est différent, plus petit. Il s’agit d’un bon « Scrum primer » qui présente l’avantage d’être assez direct et succinct et de bien recadrer ce qui fait partie du corpus de la méthode et ce qui n’en fait pas partie mais est généralement utilisé ! En plus de ce chapitre, on trouve les annexes habituelles (index et bibliographie), accompagné d’un « recommanded readings » assez sympa.

La première partie est consacrée aux « thinking Tools ». Il est long de 140 pages découpées en 5 chapitres (je n’ai pas compté le chapitre d’introduction, qui précède cette première partie). Le chapitre 2 (system thinking) est essentiellement un tutorial aux « causal loop diagram », même si les « fishbone diagrams » sont aussi évoqués. Le diagramme de boucles causales sera d’ailleurs utilisé ultérieurement dans le livre. Très réussi. On poursuit au chapitre 3 (Lean thinking) où l’on présente « Lean thinking house ». Les principes sont déclinés en pratiques. Les pratiques sont développés et illustrées. Impeccable là aussi. La théorie des queues est un volet important du Lean thinking. Le chapitre 4 qui lui est consacré est assez ardu à suivre. Mais on coupe court aux idées fausses de manière abrupte et l’on en a pour son argent ! Le chapitre 5 (false dichotomies) est sans doute l’un des plus abstraits par sa nature. Il s’agit là aussi de couper court aux idées fausses et de réfuter certaines idées prétendument opposées. Enfin le chapitre 6 (be agile) termine cette première partie en promouvant l’idée « d’être agile », donc de s’adosser aux valeurs, plutôt que de « faire de l’agilité » et donc de ne voir que les pratiques.

La seconde partie est dédiée aux « organizationnal Tools ». De taille égale à la premier (5 chapitres pour 150 pages), il focalise chaque chapitre sur une pratique Scrum inspirée de Lean, et adaptée aux projets de grande taille. Le chapitre 7 (feature team) met en exergue l’idée d’équipes pluridisciplinaires, par opposition aux organisations orientées composant. Le chapitre 8 (teams) est la poursuite de cette idée, avec une emphase sur le caractère auto organisée des équipes et sur la gestion des dépendances externes. Le chapitre 9 (requirements area) introduit une idée nouvelle sur la gestion de très gros backlogs. Dommage que ce chapitre de seulement 9 pages n’ait pas été plus développé ! Le chapitre 10 évoque l’extension de l’organisation agile au niveau de l’organisation de l’entreprise. J’y ai surtout aimé la distinction projet / produit, souvent incomprise et source de problème, tandis que les aspects ressources humaines sont du déjà vu et hélas une appréhension bien trop idéaliste du sujet. Enfin le chapitre 11 (large scale Scrum) évoque une partie du sous-titre de l’ouvrage et dit en substance que l’adaptation de Scrum aux grands projets … n’existe pas en tant que tel !

Finalement, j’ai retardé la lecture de cet ouvrage ne me sentant pas tellement concerné par le « large scale Scrum ». C’était une erreur, car en fait pu de choses dans ce livre sont vraiment dédiées spécifiquement aux grandes équipes. Au contraire, la littérature agile qui me semble rabâcher les mêmes propos depuis quelques années retrouve un peu de fraicheur ici. J’ai hâte de lire la suite, et bien sûr je recommande chaudement, sans aucune réserve !

scaling-lean-agile-dev-Larman

Référence complète : Scaling Lean & Agile Development, Thinking and organizational Tools for large-scale Scrum – Craig Larman & Bas Vodde – Addison Wesley 2009 – ISBN : 978 0 321 48096 5

Scaling Lean & Agile Development: Thinking and Organizational Tools for Large-Scale Scrum

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