Retours sur Agile France 2013, 4ème partie (en images)

Avant-dernière ligne droite pour mes retours sur Agile France 2013. Pour ceux qui débarquent, sachez que vous trouverez :

  • Un premier post couvrant le début de matinée
  • Un second terminant la matinée et couvrant le début d’après-midi
  • Un troisième terminant la journée du vendredi.

Welcome !

On commence tranquilement la journée par un café, une viennoiserie et des conversation avec des têtes connues.

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Personnellement, j’aime bien arriver tôt et prendre mon temps avant de me ruer dans les sessions.

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D’ailleurs en fait, on ne va pas commencer par une session, mais par le mot du bureau Agile France (à ne pas confondre avec l’organisation de la conférence Agile France).

Le mot du bureau Agile France

C’est Emmanuel Gaillot qui s’y colle. Je dirais que cela n’a pas été mon moment préféré de la conférence. Le style déjà est étrange : Emmanuel assis (comme il n’est pas un géant, on ne le voyait pas) lit une déclaration. Curieux, mais bon. La déclaration surtout en elle-même ne m’a pas fait forte impression, en tout cas dans le sens positif.

Je me méprends peut-être sur le teneur du message, mais il m’a semblé qu’on y opposait cet évènement non-sponsorisé et fier de l’être aux autres “vendus” à des partenaires, un Agile France “première manifestation agile en France” aux autres qui viennent saturer le paysage…

En tant que membre du Scrum User Group et donc organisateur du Scrum Day, j’ai un peu de mal à ne pas prendre cela comme une attaque ! Et franchement si nous avons des sponsors qui nous permettent de rendre l’évènement abordable, je n’ai pas pour autant l’impression de vendre mon âme. Mais j’ai peut-être mal interprêté le propos du bureau…

Alors que dois-je penser ?

A bien y réfléchir, rien de différent par rapport à ce que je pensais jusqu’à présent : Agile France est un magnifique évènement (le ScrumDay aussi et j’en suis fier), j’étais heureux d’y être et je reviendrais ! Il faudrait bien plus que cela pour gâcher mon plaisir !

D’ailleurs, c’est reparti !

Florence Chabanois : Mais pourquoi y m’écoute pas ?

C’est hélas assez souvent plus qu’une impression : c’est une réalité malheureuse de la communication sur nos projets ! Mais où donc se situe le problème ? Sommes-nous mauvais à faire entendre notre voix ou est-ce notre aptitude à écouter qui est prise en défaut ? Les deux mon capitaine ! Et Florence Chabannois va nous l’expliquer dans cette session.

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Ecouter ou prétendre écouter ?

Mauvaise nouvelle : Le premier facteur de défaillance d’écoute, c’est nous même.

D’abord nous parlons trop (ce doit être vrai, ma mère me disait la même chose…) !

  • Difficile d’écouter quand on parle. Du coup nous nous écoutons nous-même plus que nous écoutons notre interlocuteur.
  • Le “moi je” qui rammène la discussion à soi, les rappels sont autant d’interruptions qui font obstacle à la communication.

Bref, quand on écoute et que l’on veut aussi parler, il faut attendre le bon moment pour le faire !

Par exemple, là ça marche bien : toute monde écoute Florence…

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Ceci nous conduit à la première recette de Florence Chabanois

Recette n°1 : quand on écoute, il faut se taire

Quand florence parle de se taire, ce n’est pas seulement à propos de ce que l’on dit à haute voix. C’éest aussi faire taire notre petite voix intérieure (tiens ça me fait penser à Magnum, pour ceux qui ont vu la série…). Là, j’avoue que c’est plus challengeant, car je ne sais pas pour vous, mais pour moi la “petite voix intérieure”, c’est un peu tout le temps !

Ca ne s’arrête pas là, il faut aussi se concentrer sur ce que nous dit notre interlocuteur.

Et aussi montrer cela par notre attitude corporelle, en regardant notre vis-à-vis.

C’est un bon début. Mais ce n’est pas fini. Car à différents interlocuteurs, différentes attitudes d’écoute. Nous en arrivons à la seconde règle.

Recette n°2 : savoir s’adapter à son interlocuteur

Pour s’adapter, il faut reconnaitre des profils de personnalité. Et pour cela Florence nous propose … le modèle DISC !

On ne peut pas vraiment dire que ce soit d’une grande originalité, sans compter qu’il faut toujours un peu se méfier des modèles. Mais si ça aide à faire le boulot… Florence nous propose quelques exemples connus. Je vous laisse les découvrir dans la présentation, ils valent le coup !

Passons en revue ces différents types et comment s’adapter :

Le dominant

C’est un “problem solver”, il est pressé, voir brutal.

Avec lui, inutile de prendre des gants ou de longues introductions. Il faut faire des phrases courtes et aller droit au but.

L’influent

C’est l’archétype du commercial. Il est centré sur les personnes, les réseaux. Par contre, il manque d’organisation et le focus sur les délais n’est pas son point fort.

Quand on communique avec lui, il faut mettre l’emphase sur l’énergie et la passion. Il sera aussi sensible à ce qui touche à la réputation.

Le stable

Il est empathique, timide et orienté sur les personnes. Une sorte d’antithèse du dominant. Il est aussi indécis et torturé (dans les cas extrêmes quand même, j’imagine…). L’équipe est plus importante que lui-même.

Il faut lui parler doucement (n’oubliez pas qu’il est torturé, faut pas en rajouter) et être à 100% avec lui.

Le consciencieux

Il est orienté tâches et introverti. Les règles sont importantes pour lui. C’est un perfectionniste qui veut tous les éléments avant de se décider car il a peur de se rater. Les détails seront donc aussi très importants.

Recette n°3 : Reformuler

Pourquoi ?

  • Déjà pour montrer que l’on écoute et que cela se voit !
  • Pour tester notre bonne compréhension du message.
  • Pour provoquer l’empathie. On teste le moment où l’on est en phase lorsque notre interlocuteur nous dit “ouais, c’est ça !”.

Ce que j’en ai pensé

Une présentation certes agréable, mais où l’on apprends pas grand chose de nouveau.

Cela étant dit, je pense qu’il ne faut pas négliger les vertus de ce type de présentations, focalisées sur un aspect comportemental, même s’il est connu ou devrait l’être. C’est un retour aux fondamentaux, une sorte de “kata du coaching”. Il n’y a pas que le truc nouveau qui déchire qui compte. Les gestes élémentaires et quotidiens, nous les faisons bien plus souvent et nous devons ne pas oublier de les faire correctement.

Merci Florence !

Lectures recommandées

Régis Medina : Plus d’agilité avec le Lean

Nous étions resté hier avec la première paire de mon carré d’as. Transformons maintenant cela en brelan. Jamais je n’ai d’hésitation à aller écouter Régis et jamais je n’ai été déçu. Il en va de même aujourd’hui.

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Alors voilà, on fait de l’agile. A-t-on amélioré les choses ? Oui, ça ne fait aucun doute ! Doit-on en rester là ? Régis est un vieux baroudeur de l’agilité. En fait le plus ancien ancien que je connaisse. S’il y a bien une personne capable d’évoquer cela, c’est lui !

La réponse est : oui. Nous allons voir pourquoi.

Il reste des challenges…

On parle bien au pluriel !

Avoir des gens “super forts”. On ne parle plus de faire des projets avec de grosses équipes, mais au contraire avec de petites capables d’abattre un gros travail ! On n’a pas le choix, sinon c’est le passage par la case “offshore” !

Faire des bon produits ! Des produits adaptés à nos clients, qui emportent l’adhésion. Ces dernières années, les services sur le Web ont terriblement monté le niveau de jeu !

Tenir le rythme du client. Grâce à l’agilité, nous avons drastiquement augmenté nos cadences de livraison et notre réactivité au changement. Las de son côté, le client a vu aussi ses rythmes s’accélérer. En fait, ses rythmes ont plus accéléré que les nôtres ! A notre grand désarrois, le fossé s’est donc encore creusé !

Quid d’une meilleure méthode ?

Oui, quelle est la bonne méthode pour passer le cap ?

Encore faux : ce n’est pas la bonne question !

Mettre les choses en perspective ne fait pas de mal. A mon grand plaisir, Régis l’a très bien fait en prenant le contre-pied d’idées à la mode.

La taylorisme.

On oppose souvent l’agilité au taylorisme, ce qui est juste. Mais on le fait sans discernement en se contentant d’asséner que “le taylorisme c’est mal”. Pourtant c’est bien lui qui a permi l’essort de l’ère industriel, il a permis un énorme pas en avant ! Mais l’organisation scientifique du travail montre des limites :

  • Le processus n’est pas toujours adapté au quotidien
  • L’équipe doit souvent adapter le processus au terrain.

Pour Régis Médina, il s’agit de garder les bénéfices de l’OST en adressant ses lacunes. Comment ? En gardant les personnes au centre du dispositif.

Attention, garder les bénéfices ne signifie pas conserver le principe du taylorisme qui divise le monde entre ceux qui pensent et ceux qui exécutent. En fait, c’est même le travers de nombreux déploiements “Lean” : on cherche à utiliser les outils du Lean dans le cadre de l’OST.

Nous avons hélas quelques mises en oeuvres catastrophiques estampillées Lean qui opèrent ainsi et sont très visibles. A mon avis, ces grand projets sont plutôt du Business Process Reengineering. On pourrait presqu’en dire que c’est l’ennemi juré du Lean … Mais je m’égare, revenons au propos de Régis.

Nous allions parler du Lean.

Le Lean à la rescousse

Pour éclairer le terrain du Lean, Régis nous dresse une image de la “maison Lean” :

  • Voir l’entreprise comme un terrain d’amélioration, donc d’expérimentation. L’opportunité de mener des “dojo”.
  • Le respect des personnes. Le succès est un droit ! Le rôle du manager est d’aider les équipes à relever des challenges.
  • Développer les compétences, non par “l’expérience” où les gens sont laissés à eux-même ou en usant nos pantalons sur les chaises des salles de formation, mais par la pratique délibérée.

Sur le développement des compétences, Régis nous entraine vers le terrain biologique et le développement et le renforcement des réseaux synaptiques par leurs usages. J’aime bien l’exercice intellectuel de ce rapprochement, mais je ne suis pas sûr de suivre l’orateur sur ce terrain. Pas en l’absence de sérieuses références dans le domaine des savoirs évolués (par opposition aux connaissances de base comme le langage, l’écriture, etc…). Disons que c’est au moins une perspective intéressante.

Pour débuter sur cette voie, l’orateur nous propose de commencer par…

3 pratiques

Management visuel

Le management visuel ce n’est pas mettre sur les murs n’importe quoi ! En Lean, c’est rendre visible l’exercice que l’on essaie de faire.

Le point principal est de visualiser le challenge à atteindre, ce qu’on veut réussir. C’est un focus différent de celui des “tâches à faire”.

Cet objectif macro à moyen terme doit se décliner en objectifs à la journée. Régis nous parlait du “droit au succès” au début de sa présentation : le droit au succès, c’est aussi pouvoir rentrer chez soi en étant fier d’avoir atteint le but que l’on s’était fixé en début de journée.

Le management visuel, c’est aussi rendre visible les problèmes et leur résolution. On rejoint ici la notion de Kaisen, c’est à dire d’amélioration continue. Pourquoi rendre visible les problèmes ? Pour avoir le nez dessus et être en position de devoir les résoudre plutôt que de les remettre au lendemain.

Votre exercice : Sur votre support de management visuel, mettez en évidence :

  • Qu’est-ce qui nous permet d’apprendre quelque chose
  • Qu’est-ce que le succès ?
  • Voit-on les points à travailler ?

La résolution de problèmes

L’outil de base, c’est le cycle PDCA, une approche rigide mais un passage indispensable en Lean. Nous cherchons à répondre à la question : quelle action précise va payer ?

Votre exercice : Une action de la dernière rétrospective dont vous êtes content :

  • Quel était le problème ? Etait-on en mesure de le chiffrer ? Quels en étaient les impacts pour l’entreprise ?
  • Quel était l’objectif de l’action ? Qu’est-ce qui nous permet de voir que l’action marche ?

L’observation de terrain

C’est voir où l’on peut grater de l’efficacité en allant là où l’action se passe.

Par exemple, en regardant l’utilisateur travailler avec l’outil informatique : noter les actions qui apportent de la valeur et celles qui sont du “gaspillage” au sens Lean. dans un cas l’outil aide, dans l’autre il est un frein.

Votre exercice :

  • Sur chaque item de backlog, quel est la valeur associée.

Conclusions

On fait avancer les choses, non pas en faisant de grand plans et en concevant des “ultrasolutions”, mais par la pratique quotidienne et répétée.

Changer notre façon de voir : les processus ne sont pas important. Scrum, XP, Kanban … quelle est la bonne méthode ? Ce n’est pas la bonne question. La bonne question est : comment développer les personnes.

Ce que j’en ai pensé

Voilà encore une session dont ma restitution va être bien fade. Difficile de rendre justice à la présentation de Régis. C’est bien fait pour vous, fallait être là ! La compréhension du Lean passe par la pratique et l’infusion des concepts. C’est ce qu’a fait Régis, il nous a infusé le savoirs de base. Il ne s’est pas arrêté là, il nous propose de commencer quelque part !

L’histoire ne s’achève pas ici. En fait ce n’est qu’un préambule. Régis travaille avec des collègues à un “starter kit” qui fait suite à cette introduction afin de nous aider à démarrer la mise en ouvre. Franchement, j’ai hâte de voir cela. Pour patienter un peu, voici le support de présentation.

http://fr.slideshare.net/slideshow/embed_code/22424062

Lectures recommandées

Dernière ligne droite

Nous allons souffler un peu avant les dernières sessions de cet Agile France 2013. Nous nous retrouvons très bientôt !

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