Note : 9 ; Passionnant, complet et éclairé ! Book of the year 2002 !
Voici un livre à coté duquel il ne faut pas passer. Ne vous laissez pas intimider par le titre, qui peut vous faire croire qu’il s’agit d’une apologie du RAD: il n’en est rien, il s’agit plutôt du développement efficace ».
Avec pas moins de 600 pages constitués de 43 chapitres regroupés en 3 parties, voilà bien un ouvrage impressionnant. La première d’entre-elle couvre une centaine de pages avec 5 chapitres. Le très court chapitre introductif évoque les « pratiques efficaces » évoquées dans l’ouvrage et comment elles se structurent. C’est au second chapitre que l’on en apprends plus avec les 4 piliers du développement rapide associé à 4 dimensions sur lesquelles on peut agir.
Le 3ème chapitre aborde les erreurs classiques des projets listés selon les 4 dimensions (personnes, processus, produit et technologie) avec chaque fois un petit paragraphe descriptif. C’est synthétique et efficace. Le chapitre suivant qui s’attaque aux fondamentaux est plutôt touffu, car il aborde les différents volets tels que gestion de projet, pratiques d’ingénierie et assurance qualité (où bizarrement, on parle assez peu de tests. C’est un peu old school, mais il faut aussi considérer l’âge vénérable de l’ouvrage… La gestion des risques au chapitre 5 est aussi un peu « à l’ancienne », mais dans la catégorie le texte fait remarquablement bien le travail, avec une nomenclature et une catégorisation des risques ainsi qu’une démarche claire et guidée.
La seconde partie, qui reprend le titre de l’ouvrage compte pour sa part 10 chapitres pour un total de 280 pages. Le chapitre 6 qui l’ouvre attaque les problématiques liées au développement rapide. On y trouve pêle-mêle des préoccupations telles que la planification des dates de réalisation, les attentes irréalistes ou la perception de lenteur. Chaque sujet est traité avec finesse et pertinence. Le chapitre 7 nous offre une belle perspective historique sur les cycles de développement, allant du cycle en cascade au modèle en spirale en passant au « code and fixe » (le mode bordel). Il ne s’arrêta pas là car il évoque aussi le stagged delivery et le prototypage. Bref, une belle représentation de différents modèles où est juste absent le mode agile encore très embryonnaire à cette époque. Même si le corpus de connaissance sur les estimations n’est pas directement transposable au monde agile (il s’appuie beaucoup sur le point de fonction), même si le cône d’incertitude est un sujet de discorde avec Laurent Bossavit, ce chapitre 8 rentre remarquablement en profondeur dans le sujet et sera à lui seul une lecture recommandée.
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