Note de lecture : The Black Swan 2nd edt., par Nassim Nicholas Taleb

Note : 6 ; Un texte majeur, mais une prose toujours aussi difficile à aborder !

Ce nouvel opus de Nassim Taleb s’inscrit dans la suite de « Fooled by Randomness » et se focalise cette fois sur les évènements hautement improbables.

Le texte couvre 380 pages hors annexes (elles sont très volumineuses), mais cela m’a paru bien plus long ! Il est structuré en 28 chapitres regroupés en 5 parties. La première partie qui compte 9 chapitres sur 135 pages nous emmène à la recherche de nos validations. Cela nous rappelle beaucoup les biais cognitifs de Daniel Kahneman. Cela est exprimé au chapitre 1 par le « triplet de l’opacité » : l’illusion de la compréhension, la distorsion rétrospective et la surévaluation des faits. Le chapitre 3 introduit 2 concepts majeurs et antinomiques de l’ouvrage : médiocristan et extremistan. Le premier s’appuie sur les évènements courants, et les moyennes tandis que le second met en exergue l’impact des évènements rares. C’est bien évidemment le second qui va intéresser l’auteur. C’est le biais d’interprétation qui va occuper le chapitre 6. Ici, l’auteur part en croisade contre les analyses de causalités induits par ce biais.

Y faisant écho, les « preuves silencieuses » abordées au chapitre 8. C’est l’histoire, telle qu’elle est enseignée qui est critiquée ici : elle raconte une suite d’évènements occultant les preuves silencieuses avec une analyse de causalité construite à postériori !

Suite logique de nos biais de validation, la seconde partie développe son thème sur 4 chapitres avec 85 pages : nous ne pouvons pas prédire ! Au chapitre 10, l’auteur n’hésite pas évoquer le « scandale des prédictions », qu’il illustre avec la construction de l’opéra de Sydney, dont le coût final fut 15 fois supérieur aux estimations initiales… Au final, Taleb nous recommande la même chose que les agilistes : n’essayez pas d’échapper aux prédictions, mais cantonnons-les à ce qui est appréhendable et préparons-nous à échouer.

La troisième partie s’attaque aux statistiques, que l’auteur n’hésite pas à qualifier de fraude ! Il y développe son propos sur 5 chapitres couvrant 80 pages. Car les statistiques vivent dans la moyenne et la fameuse « courbe en cloche ». Elles ignorent ce qui sort de la moyenne, comme la fameuse « longue traine » d’Anderson (et sur laquelle Amazon a construit son empire). La tyrannie de la courbe de Gauss nous conduit à ignorer les extrêmes dont l’impact peut être majeur, comme c’est le cas pour la distribution des richesses, par exemple.

Enfin la dernière section ne contient qu’un chapitre : comment s’en sortir, même avec les cygnes noirs ! Cette dizaine de pages résume la philosophie de l’auteur ainsi : nous sommes vulnérables aux évènements hautement improbables que si nous les laissons nous contrôler !

Vous l’aurez compris, il est bien difficile de résumer un ouvrage où l’auteur laisse vagabonder ses pensées sans que le fil soit toujours évident. Mais le propos tourne souvent autour de la même idée : il n’y a pas de corrélation entre la fréquence d’un évènement et son impact. Il livre bien tortueux dont je dois avouer qu’il m’est difficile d’en recommander la lecture !

Référence complète : The Black Swan, 2nd edt. – Nassim Nicholas Taleb – Random House 2010 – ISBN : 9780812973815

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