Note de lecture : Comprendre DCE, par Ward Rosenberg, David Kenney & Gerry Fischer

Note : 7 ; Un exposé limpide des concepts de DCE. Au-delà de cet environnement, il permet de comprendre les concepts inhérents aux systèmes distribués.

L’environnement DCE n’a pas été un franc succès dans le monde UNIX. Néanmoins, c’est de cette norme que s’est inspiré Microsoft pour Windows NT. DCE, c’est « le réseau est l’ordinateur » à l’heure pré-Web. Et l’ouvrage présente l’ensemble des services pensés pour en faire une réalité. Ne nous laissons pas abuser par l’apparence préhistorique de la chose : ces services sont bien pensés, repris parfois moins bien à l’heure du Web, le propos du livre reste intéressant. Voyons cela.

Au total, l’ouvrage compte 235 pages hors annexes, structurées en 14 chapitres. Ces dernières occupent 35 pages et ne sont guère passionnantes, à l’exception des questions / réponses. Le premier chapitre « le réseau devient l’ordinateur » donne une vue haut niveau de l’architecture et des motivations de DCE. Il est peu technique et constitue une bonne introduction au sujet. Le chapitre 2 entre directement dans le vif du sujet en abordant l’élément central de DCE, ce qui nous conduit rapidement à parler de service de nommage, d’annuaire, de sécurité, etc.
Le RPC est en quelque sorte la brique de base pour ce qui est de l’interaction entre ordinateurs pour DCE. C’est le sujet du chapitre 3. Ce chapitre décompose toutes les étapes, depuis la compilation avec l’IDL jusqu’au protocole d’appel en passant par la recherche du service dans l’annuaire distant. Une solide présentation du sujet. La présentation des threads DCE au chapitre 4 est un peu plus décevante et ne rentre pas réellement dans le cœur du sujet.

Le Security Service est un sujet sérieux et même complexe quand il s’agit de sécuriser les appels entre cellules. Et c’est bien de cela qu’il s’agit au chapitre 5. Le propos est clair et bien illustré, mais laisse quand même un léger goût d’inachevé en fin de chapitre. Le Directory service, avec d’abord le CDS puis le GDA, est aussi un sujet d’ampleur. On ne lui reprochera pas d’être traité légèrement au chapitre 6. C’est l’un des aspects qui a le plus vieilli avec l’arrivée du Web. Et si le texte est bien écrit, il n’est pas non plus palpitant à lire.

Place au DTS, le service de temps distribué, au chapitre 7. Là encore le sujet n’est pas anodin avec la question de la resynchronisation du temps, mais ce thème n’a droit qu’à quelques pages. Dommage. Nous arrivons au service de fichiers distribués, le DFS, au chapitre 8. Lui aussi a laissé bien des plumes (tout le plumage en fait) avec l’arrivée du Web. C’est bien dommage car les concepts de fileset et de sa possible mobilité sont intéressant et fort bien disséqué ici. Le développement d’applications DCE clôt la première partie de l’ouvrage. C’est aussi le plus gros chapitre avec plus de 50 pages. Il fait le boulot, mais le texte en est particulièrement poussif.

La seconde partie s’ouvre au chapitre 10 qui évoque les premiers pas avec DCE. En fait d’évoquer, ce serait presque une plaquette publicitaire tant ce court chapitre dit peu de choses concrètes. A cet égard, les chapitres 11 et surtout 12 qui introduisent la détermination des limites de cellule et leur configuration, sont plus ancrés dans l’opérationnel.

La sécurisation des cellules a droit à son propre chapitre, le 13ème du nom. Et il faut avouer qu’il y en a pour tous les goûts. Ce sont ces différentes options que nous présente cette partie. C’est un peu complexe, surtout qu’il faut comprendre comment une pléthore de services uniquement identifiés par leurs trigrammes fonctionnent ensemble… Enfin le chapitre 14 évoque la répartition et la redondance de ces différents services. Le chapitre est juste assez court pour nous faire comprendre que le sujet n’est qu’effleuré ici.

Ce livre présente donc deux intérêts majeurs : il permet de comprendre les concepts sous-jacents d’un système distribué (threads, cellules, synchronisations, ressources distribuées et partagées) et d’appréhender certains de ces concepts qui sont présents dans Windows NT. Le livre porte bien son nom, car il s’agit véritablement de comprendre l’environnement DCE et ces concepts, par le biais de nombreux diagrammes très pertinents. Grâce à cela, ce livre peut aussi intéresser ceux qui souhaitent simplement étendre leur culture générale en informatique. C’est dans ce but que j’ai lu ce livre, et j’y pris du plaisir.

Référence complète : Comprendre DCE – Ward Rosenberg, David Kenney & Gerry Fischer – Addison Wesley 1993 (V.O. : Understanding DCE ; O’Reilly & Associates 1992 ; ISBN : 1 56592 005 8) – ISBN: 2-87908-043-6

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