Note de lecture : The Agile Culture, par Pollyanna Pixton, Paul Gibson & Niel Nickolaisen

Note : 6 ; Un “trust-ownership model” intéressant, mais noyé dans d’autres considérations.

J’ai des sentiments mitigés concernant cet ouvrage. La base de celui-ci est le « trust-ownership » model, qui occupe le début du livre… Oui, mais le reste ? Eh bien pour le reste, c’est en partie du recyclage du purpose alignement model et d’autres considérations certes intéressantes mais qui ne se raccrochent pas forcément directement au sujet principal.

Le volume se présente sur 210 pages, auxquelles il faut rajouter une vingtaine de pages d’annexes (par ailleurs bien faites). L’ensemble est benoitement découpé en 9 chapitres. Le premier d’entre-eux introduit justement celui-ci sur une dizaine de pages. On en prend pour une trentaine au second chapitre. Ici, il s’agit de détailler les 4 quadrants du modèle. La tension entre l’appropriation de l’organisation par l’équipe et la confiance du manager est un équilibre délicat qui recèle des écueils. Ce chapitre est probablement l’un des plus riches de l’ouvrage.

Le chapitre 3 « building trust and ownership”, évoque à l’aide de questions, la manière d’échapper aux quadrants « failure », « contrôle » et « conflicts ». Il n’apporte pas réellement de réponses, mais propose des questions qui peuvent servir de cadre de réflexion. Disons que l’on est en « mode coaching » … Le chapitre 4 « trust tools » était l’une de mes plus fortes attentes du texte. Je reste sur ma faim, le texte apporte des voies qui sont connues depuis bien longtemps : ne pas décider à la place de l’équipe, donner le droit à l’erreur, etc.

Le chapitre 4, dédié aux « ownership tools » s’articule autour de quelques idées déjà assez répandues et d’un outil. Les idées, bien qu’effectivement connues, gagnent à être rappelées ici : Le ownership ne peut être donné, il ne peut être que pris par l’équipe, avec l’aide du management. Ce même management ne doit pas donner les réponses, il doit se limiter au « quoi » et au pourquoi », pas au « comment ». Enfin le « ownership cube » propose un modèle franchement très compliqué : je n’adhère pas. Le « business alignment tool » nous propose à son tour un modèle d’alignement au chapitre 6 pour déterminer la valeur métier, basé sur 3 facteurs : finalité, considérations et coûts et bénéfices. Ce n’est pas à proprement parler un modèle pour moi, mais plutôt un guide de reflexion. Mais c’est déjà ça.

Le chapitre 7 aborde la question de l’ambiguïté. C’est en fait une autre façon d’évoquer la gestion des risques. Et c’est bien de cela qu’il est question dans ce chapitre : de types et de profils de risques, d’identification de ceux-ci et de leur mise sous contrôle. On en parlait déjà avant l’agilité. Ce chapitre ne restera pas dans mes souvenirs. Le chapitre 8, c’est celui où l’on parle murs, c’est-à-dire d’objections. On retrouvera avec délices les antipatterns d’objection, malicieusement catégorisés en suivant le « trust/ownership model ». Les auteurs donnent des pistes et pas réellement de solutions. Le chapitre reste tout à fait valable.

Le chapitre 8 a des odeurs de Lean, et ce n’est pas pour me déplaire. Il y est question de métriques. Non que les auteurs nous en proposent, mais c’est plutôt une approche globale de ces métriques qui est proposée : pragmatique, utilisable et dirigée vers un but réel et non une « vanité ». Voilà qui remet les pendules à l’heure. L’ouvrage se referme sur une étude de cas. Je suis généralement circonspect sur ces contenus, théoriquement intéressants et souvent ennuyeux dans la réalité. Ce n’est pas le cas ici, car l’un des auteurs nous partage son expérience en mode story-telling. J’en garde un passage : « je sais faire cela depuis 15 ans, mais je ne peux pas leur dire. Je dois les aider à trouver par eux-mêmes ».

Tout ne mérite pas d’être gardé dans ce livre. Le point fort est le « trust ownership model » et l’on voit bien que les auteurs ne parviennent pas à tenir 200 pages avec cela. Les 4 premiers chapitres ont pratiquement épuisé le sujet. Pourtant, c’est un bon sujet, et la petite centaine de pages que cela représente mérite sans aucun doute la lecture du texte. Dommage de l’avoir complété avec un contenu de valeur bien moindre.

The Agile Culture, par Pollyanna Pixton, Paul Gibson & Niel Nickolaisen

Référence complète : The Agile Culture, Leading though trust and ownership – Pollyanna Pixton, Paul Gibson & Niel Nickolaisen – Addison Wesley 2014 – ISBN : 978 0 321 94014 8

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