Note : 3 ; Les bases de la gestion de projet à la papa. Assez léger.
Il fut un temps où, croyant fermement que mon avenir était de devenir chef de projet, je voulais réellement savoir en quoi cela consistait, figurant vaguement que cela avait à voir avec la planification. C’est bien cette approche à la papa que couvre cet ouvrage. Hop, c’est parti pour 170 pages divisé en 3 parties totalisant 14 chapitres.
La première partie n’occupe que 25 pages et 2 chapitres et s’intitule pompeusement « conduite de projets d’informatisation ». Elle commence par un chapitre ultra-court de 4 pages pour distinguer système informatique et système d’information ! A la lumière d’une décennie et demie d’agilité, le second chapitre sur les raisons de l’échec laisse rêveur : absence d’une démarche, besoins insuffisamment exprimés ou changeants… Cela présage bien pour la suite !
La suite, c’est la seconde parties « techniques et démarche de la conduite de projet ». Près d’une centaine de pages et 8 chapitres, c’est la plus longue partie. Le chapitre 3 nous parle de démarche, donc de « cycle en V ». On notera le petit paragraphe sur la partie développement « considérée triviale par certains mais tout de même importante » ! Le chapitre se fend de plans-type des documents important. Pour ce qui est d’un texte sur le cycle en V, j’ai vu bien pire ! Le chapitre 4 est celui qui m’a fait acquérir le livre à l’époque : le diagramme de Gant expliqué ! Oui, vous avez bien lu ! Le fait est qu’il est très bien expliqué. Le chapitre 5 traite quand à lui de l’estimation des charges. Il traite à part égale les points de fonction et le COCOMO. Les auteurs ne s’étalent pas en longueur et le texte ne saurait servir de référence sur l’un ou sur l’autre, il n’en est pas moins ennuyeux.
Le chapitre 6 concerne la planification. Il est encore plus succinct que les autres et reprend le diagramme de Gant. Franchement, il n’est guère convainquant. Vient ensuite le chapitre 7 « assurer la qualité ». Le point d’orgue en est le sacro-saint « plan d’assurance qualité ». La bonne nouvelle est que ce chapitre nous permet au moins de savoir convenablement de quoi on parle. La mauvaise est que tout cela ne sert à rien. Passons à la suite ! Organiser l’équipe est aussi un chapitre très court, peut-être parce que les auteurs savent quelque chose de la vanité du sujet. Ils concluent en effet par « quelque soit les méthodes et les outils utilisés… il convient de ne pas oublier que l’élément humain constitue le point centrale du problème ».
Le chapitre 9 est consacré au suivi de projet. Le sujet est traité de manière bien simpliste : suivi de la charge réalisée et des estimations et rajout de CPU en cas de retard… Que dire, sinon que ça ne marche pas ? Cette partie se conclut sur un chapitre 10 qui résume la démarche, mais sans apporter grand chose.
La 3ème partie de l’ouvrage s’intitule « les leçons de l’expérience » et compte 4 chapitres pour 40 pages environ. On commence avec le chapitre 11 « au-delà des techniques » qui est une (très) bonne surprise : il met l’accent sur deux éléments importants : les hommes et le temps : on y parle d’écoute de communication, de motivation intrinsèque, etc. Que du bon et en avance sur son temps. Les auteurs nous suggèrent aussi de considérer le temps comme une ressource, de l’optimiser et de minimiser le temps passé en réunion. Moins bonne note pour le chapitre suivant qui évoque le « système d’information du chef de projet », en gros pour gérer les Gants et les tickets, des templates sont d’ailleurs proposés. A oublier.
Le chapitre 13 fait aussi dans le lourd en parlant de projets dans des « entreprises utilisatrices » avec son lot de directions verticales et transverses. Bref, on nous suggère des worflows ici, mais qu’en penser ? Le livre se referme sur le chapitre 14 qui n’apporte pas grand chose.
Un livre assez succinct, et clairement orienté sur la gestion de projet à l’ancienne. La brièveté de l’ouvrage est un atout et une qualité : il va à l’essentiel. Si l’on veut (mais qui le veut ?) un bouquin sur le cycle en V, celui-ci ne sera pas le pire. La contrepartie est une certaine légèreté sur la plupart des sujets, sur certains, elle est vraiment embêtante. Une bonne note pour certaines bonnes surprises comme le chapitre 11, c’est à noter.
Référence complète : Réussir la conduite de projets informatiques, guide pratique du chef de projet – Pham Thu Quang & Jean-Jacques Gonin – Eyrolles 1993 – ISBN : 2-212-08269-X