Faire une bonne transcription de la keynote de l’auteur du modèle Cynefin n’est pas chose facile. Je ne pense pas y parvenir. Son accent n’est pas évident, pour commencer. Ensuite, suivre son propos s’est souvent avéré pour moi difficile. Je vais donc plutôt passer en mode « morceaux choisis ».
Adopter l’approche scientifique
Dave Snowden nous met en garde contre l’approche par l’exemple: on ne saurait proclamer une réussite basée sur un nombre limité de succès. En fait, la théorie s’avère alors un meilleur fondement que la technique.

Des entreprises montrent des succès spectaculaires en faisant des choses différentes, mais il est illusoire de chercher à les copier
All the path up are different, all the path down are the same
Le modèle Cynefin
C’est ce pourquoi Dave Snowden est connu. Il était normal que son auteur nous l’évoque. L’ayant déjà évoqué dans ce blog, je n’y reviendrais pourtant pas. Le billet de Nicolas Lochet développe très bien ce sujet également (de manière plus approfondie que moi pour être franc).

Mais le modèle Cynefin n’est pas statique mais dynamique. C’est pour décrire les transitions entre les états qu’il a été créé. Scrum transite ainsi entre « complexe » et « compliqué », il maintient même une cadence entre ces deux états. A la longue, il peut même revenir vers « évident » !
Simple or simplistic
Répéter les recettes est attrayant. Mais Snowden nous met en garde contre celles-ci. Et en particulier sur 3 effets :
Le « novelty effect » : Ce n’est pas parce qu’une approche est populaire qu’elle est bonne. Ce disant, Snowden vise SAFe sans aucun détour.
Le « cobra effect » : Il faut se méfier des solutions simples. Vous pensez à récompenser la correction de bugs ? Méditez sur cette histoire : Le gouvernement Britanique voulait réduire le nombre de Cobras pullulant certaines régions et a donc proposé des primes pour la capture des cobras. En retour, les paysans ont commencé a élever les cobras pour pouvoir toucher les primes…
Le « butterfly effect » : Ce n’est pas parce que quelque chose a marché une fois qu’elle continuera a marcher plus tard…

L’ethnographie scalable
Bien sûr, la scalabilité, c’était le thème de ce ScrumDay. L’ethnographie scalable, c’est le modèle que nous propose Dave Snowden. Hélas, je n’ai pas compris grand chose au propos, le point d’orgue étant le « human metadata ». C’est un peu trop pour moi. Je vous livre toutefois une pensée que j’aime bien :
Scale, not by aggregation, but by redistribution.
C’est une autre façon de dire que l’agile à l’échelle tant à la mode aujourd’hui doit se faire, non pas en « scalant », mais en « dé-scalant ».

Bref hélas une keynote que j’ai trouvé décevante. Mais pas par la pauvreté du propos, mais par son altitude stratosphérique et par la difficulté que j’ai eu à comprendre l’auteur à travers son accent.