J’attendais cela depuis un moment, depuis le milieu de l’été pour être plus précis. Car Pierre Hervouet nous avait invité à venir partager avec la communauté Libanaise pour cette seconde édition de l’Agile Tour Liban ! Nous étions donc 4 Français à nous envoler vers le moyen-orient le vendredi matin pour une conférence qui se déroulerait en week-end.

La Suisse du Moyen-Orient offre des rivages cernés de montagnes. Le soleil s’y couche vite. Notre premier contact avec Beyrouth se fait au crépuscule. Qu’il s’agisse de quartiers islamique ou chrétiens, la vie nocturne est intense, mais bel et bien quadrillée de militaires ou de policiers dont l’équipement (étrangement semblable) ne laisse aucune place au doute.

L’hospitalité Libanaise est réputée, celle de l’hôte de la conférence est plus encore infaillible. Non seulement avons-nous été pris en charge par Rima, l’épouse de Pierre, dès l’aéroport, mais il nous invite dès le soir même à un diner entre speakers étrangers. Bâtiment ancien (il y en a), petite cours intérieure et large parasols de toile, nous laissons la ville nous imprégner de ses charmes.
Bienvenue à l’Agile Tour Beyrouth !
La conférence accueille cette année 130 personnes. Finalement, tous les billets auront trouvé preneur, même si il aura fallu attendre les deux dernières semaines pour en placer la plus grande partie ! Je dis « preneurs », mais je devrais aussi dire « preneuses », car la conférence affiche à vue d’oeil pas loin de 50% de public féminin ! Un sacré changement par rapport à nos conférences Françaises…

Le début est prévu pour 9h30. C’est l’opportunité de faire connaissance avec le concept du « 9h30 inch Allah ». Autant dire que nous n’avons pas du tout commencé à l’heure. Pierre Hervouet ouvre la conférence avec le discours d’accueil.
Outre la présentation de la journée, il met cette journée sous le signe du « Shu Ha Ri » … voilà qui met un peu de pression sur ma propre session, qui porte de facto l’emblème de cette journée !

Il est temps de présenter le programme, c’est la moment des pitches des sessions ! Nous sommes 14 speakers, ce qui est peu comparé aux Agile Tours Français. L’agilité est encore très peu développée au Liban, aussi n’y a-t-il que 7 présentateurs locaux. Les « internationaux » présenteront 2 sessions. Pour ma part, il s’agira du « Scrum Shu Ha Ri » le matin, et d’un Carpaccio game l’après-midi. Je ne suivrais donc pas beaucoup de sessions de mon côté.

En apéritif de la Keynote d’ouverture, nous avons deux sessions au format Lightning Talk, ou plus exactement de Type Pecha Kucha, donc 20 slides avec 20 secondes pour chacun d’entre eux sur une durée totale d’un peu plus de 6 minutes (si vous faites le calcul).
Pierre ouvre le bal.
Agile the Origin, par Pierre Hervouet
Pierre réussit un petit tour de force : nous présenter en 6 minutes, non seulement un bref historique du mouvement agile, mais aussi sa vision de ce qui est important dans l’agile :
- Les livraisons fréquentes
- Le focus sur la valeur métier
- La communication et la collaboration
- Le « team empowerment »
- L’amélioration continue

Pour conclure, Pierre nous donne un exemple concret et personnel de la mise en oeuvre de ces valeurs : la construction de sa maison !
La vidéo est courte, n’hésitez pas à la regarder en entier. Voici également le support de sa présentation.
Scrum At a Glance, par Joanna Khoury
Il s’agissait lors de ses deux Pecha Kucha de présenter des fondamentaux de l’agile. Ainsi si Pierre nous a présenté les concepts fondamentaux, il revenait à Joanna de présenter Scrum, l’approche agile emblématique.

Pas de fantaisies dans cette présentation de Scrum « by the book ».Mais c’est bien ce qu’il faut pour mettre le pied à l’étrier d’une assistance qui en grande partie découvre l’agilité !
The Best Way to Convey Information, par Kimberly Samaha
Quelle est la valeur d’un face à face par rapport à un échange informatisé ? Mais aussi : l’échange informatisé peut-il apporter une valeur que n’apporte pas le face à face ?

J’ai eu un peu de mal à relier les fils du propos de l’oratrice, aussi vais-je en livrer quelques uns de manière déstructurée :
L’importance du contexte et de la perspective : Kimberly fait le rapprochement avec l’art, ou comment une partie du vécu de l’artiste transparait dans ses oeuvres (Velasquez, Francis Bacon). Il en va de même pour nous : il y a des éléments de nos intentions dans nos créations !
Arrêter de penser aux personnes comme à des objets : le contact avec d’autres personnes doit plutôt être perçu comme le déclencheur d’une expérience. La notion d’objectivité en prend un coup. Pour Kimberly Samaha, la vérité n’est d’aucune aide contre les perceptions.
Extreme Ice breaking
Joumana nous avait concocté un petit jeu, ou plutôt un grand jeu permettant à de petits groupes de se rencontrer. Autant dire qu’organiser une telle chose, surtout sur un temps limité était le gage d’un beau bordel ! Jugez-en
A mon grand étonnement (mais aussi avec une belle dépense d’énergie), Joumana est parvenu à mener la chose à bien. Je ne pense pas que j’aurais su en faire autant.

Ma propre session commence bientôt. Enfin j’imagine, car j’ai complètement perdu le fil de l’horaire.
Scrum Shu Ha Ri
J’avais déjà donné cette session au Printemps Agile, à Caen. Je l’ai un peu modifiée pour l’occasion, mais surtout traduite en Anglais.

Je publierai prochainement la vidéo montée lors du Printemps Agile (donc en Français). En attendant, vous pouvez trouver ici mon support de présentation (toujours en Français) et l’article que j’avais rédigé suite à l’évènement de ce printemps !
Agility for Customer Delight, par Mehmet Yitmen
Je n’ai pas regretté d’être resté dans la salle pour la session de Mehmet. Notre orateur est le chef de file de l’agilité en Turquie.

A l’aide d’histoires, Mehmet vient nous partager les enseignements tirés des réussites disruptives d’entreprises : comment Fuji, sur la base de sa réussite dans la production de film photographique est devenu numéro un au Japon des produits cosmétiques. Comment Zara à l’aide d’expérimentation et de cycle de feedback courts est-il parvenu à la réussite que nous connaissons.
Je vous invite à regarder cette intervention très inspirante !
Pause déjeuner
Elle sera assez courte, une heure seulement pour savourer l’excellente cuisine Libanaise. Nous aurons néanmoins l’occasion d’y revenir ce soir !

Une petite pause pour dévorer des yeux aussi.

La salle ouvre sur un balcon, un oasis de fraicheur.

Et voilà, c’est déjà fini ! Je vais rejoindre la session de Fadi Jeanbart.
Improve your Public Speaking Skills, par Fadi Jeanbart
Fadi est chanteur d’opéra. Il nous a d’ailleurs fait une petite démo à la fin : il est vraiment chanteur d’opéra, aucun doute ! C’est à la technique Alexander qu’il va nous initier aujourd’hui. Technique que lui-même applique et enseigne pour le chant.

Avoir une conscience aiguë de notre corps et comment celui-ci influe sur notre respiration et par voie de conséquences sur notre capacité à maitriser les sons, voilà l’objectif. Nous arriverons juste à prendre conscience de la difficulté du chemin à parcourir. Mais un chemin commence avec un premier pas.
Carpaccio Game
Le temps file à toute vitesse et voici pour moi la dernière session de l’après-midi. Dernière session, car le Carpaccio Game qui j’anime occupe un double créneau.

Il nous fallait de nombreuses machines pour l’atelier le plus « geek » de l’après-midi, car il s’agit bien d’un atelier de programmation. Grace à Pierre et aux bonnes volontés des participants, nous y sommes arrivés. Je vous parlais en début de post de la proportion de femmes à la conférence. Je vous laisse constater ce qu’il en fut à mon atelier.

Malheureusement, le timing déjà court s’est trouvé raccourcis par les retards pris et la contrainte de la keynote de cloture qui, elle, ne pouvait être décallée !
Keynote de clôture : Ken Schwabber
C’est via Skype que le co-créateur de Scrum a partagé avec nous cette fin d’Agile Tour. Une liaison Internet hélas pas toujours optimale.

Je vous laisse découvrir son propos. Il reste assez classique par rapport à ce qu’il nous a habitué. J’ai noté qu’il écornait SAFe au passage. On sait qu’il n’éprouve pas un grand amour pour le framework de Dean Leffingwell. Il défend plus que jamais son approche non prescriptive en regard des pratiques à adopter. Je ne saurias le lui reprocher, et c’est hélas mal compris par beaucoup de praticiens. Au fond, Scrum c’est un peu l’agilité pour les grandes personnes !
Pierre Neis avait hacké le Lean Kanban France pour saluer l’Agile Tour Beyrouth. L’agile Tour Beyrouth tenait à rendre la politesse à l’Agile Tour Brest qui se déroulait peu après.

Vous avais-je parlé du charme des Libanaises ?
En finir avec l’Agile Tour
Quand c’est terminé, ce n’est pas encore tout à fait fini : Pierre avait invité son collège de speakers goûter l’excellente cuisine Libanaise. On commence par se chauffer dans un bar en ville, on se croirait en France !

Soirée chaleureuse entre speakers. On échange nos impressions, nos expériences.

Comme si cette splendide hospitalité ne suffisait pas, nous avons aussi eu droit à des souvenirs : un petit livre édité par Rima et la série de sous-verres « Shu Ha Ri » ! Et je ne parle même pas du régal pour les yeux et le palais que fut ce dernier repas…

En attendant le retour…
Nous étions quelques uns à choisir de rester une journée supplémentaire sur place. Nous n’avions juste pas prévu le marathon de Beyrouth qui se déroulait ce dimanche. Début des hostilités à 5 heures du matin avec la musique à fond ! En regardant par la fenêtre, ça n’a pas l’air de courrir des masses. En fait, on semble plutôt se balader !

Pourquoi ne pas y aller dans ces conditions ? Pierre Neis et moi-même nous sommes donc joins à la fête. Fête est le mot approprié : tous les 200 mètres, il y a un podium avec de la musique à fond et des pom-pom girls. En fait, le marathon, c’est juste une autre occasion pour faire la fête.
Je vous laisse admirer vos serviteurs en pleine souffrance dans cet exercice…

Amr et Mohamed nous ont accompagnés dans une balade sur la côte offerte par Pierre Hervouet. car vous savez, on est peut-être en Novembre, mais au Liban…

Une petite ballade dans les grottes de Jeita (avec Marc Cerrone que Pierre Neis a reconnu !). Un dernier diner ensemble. Il est temps de rentrer à la maison. Goodbye Liban, ce fut une conférence et un séjour exceptionnel !
