Note : 4 ; Typique de l’approche objet des années 80
Il s’agit ici de l’approche objet typique des années 80. L’emphase est mise sur l’identification “à priori” des objets, ainsi que des attributs et des services attenants, en ne prenant que faiblement en compte le contexte de leur utilisation. Avec 180 pages pour 10 chapitres, ce n’est pas un gros volume. Un second tome, dédié à la conception le complète.
Le premier chapitre est un très classique argumentaire de l’intérêt de l’objet par rapport à la décomposition fonctionnelle en rappelant les grands traits de l’objet : héritage et encapsulation principalement.
Les chapitres 2 et 3 s’articulent autour de l’identification des objets. On notera aussi passage l’évocation de Smalltalk par les auteurs. Les méthodes suggérées sont plutôt empiriques, et surtout on reste sur l’idée d’identifier les objets « à priori », symptomatique du courant de pensée de cette époque.
Le chapitre 4 consacré à l’identification des structures est en fait consacré à l’héritage. Il répond à la question : qu’est-ce qui est et qu’est-ce qui n’est pas un héritage. Question dont la réponse est : ce qui obéit à la relation « est un ». On n’avait pas besoin de 30 pages pour cela ! La notion de « sujet » qui est l’objet du chapitre 5 correspond plus ou moins à celle de package. Elle est curieusement mêlée avec l’idée d’une classe parent qui porterai le même nom… On est décidément dans la mouvance « montrez-moi votre arbre d’héritage !
Attributs et relations sont abordés au chapitre 6. J’ai trouvé que c’était le plus intéressant arrivé à ce point de la lecture, car il répond au moins à des questions de structuration concrètes.
La notion de « service » abordée au chapitre 7 correspond au volet dynamique de la modélisation. Son focus n’est pas très clair car assemble plusieurs concepts, y compris des notions d’architecture et de diagramme d’état. Bref, je n’ai pas accroché.
Le chapitre 8 consacre quelques pages futiles aux outils de modélisation. De même le chapitre 9 est succinct et prétend traiter le passage à la conception orientée objet. Si l’auteur disent bien qu’il s’agit d’un continuum, on ne voit rien de tangible. Le livre se conclut sur un chapitre 10 qui traite de considérations générales sur la mise en œuvre de l’analyse orientée objets.
Ce livre est symptomatique de l’approche objet de la fin des années 80 : une emphase sur les aspects objet liés à l’héritage, plus encore qu’à l’encapsulation (évoquée, mais pas vraiment mise en œuvre). On y voit beaucoup de formalisme et une grande rigidité dans la démarche, ce qui rend cette démarche (comme les autres) bien peu opérationnelle.
L’ouvrage, aujourd’hui ne présente plus qu’un intérêt historique, mais sa lecture ne présente plus d’intérêt pour lui-même. Qui plus est, la prose, du moins dans sa traduction est plutôt aride.

Référence complète : Analyse orientée objets – Peter Coad & Edward Yourdon – Masson 1993 (V.O.: Object Oriented Analysis, 2nd edition – Prentice Hall 1991) – ISBN: 2-225-82562-9