Carnet de route : Agile France 2014 (1/4)

Agile France, c’est un rendez-vous incontournable. Enfin disons : sauf cas de force majeure. Le lieu reste le même et surtout fidèle à lui-même : le chalet de la porte jaune !

En arrivant, on est certain d’y trouver du café, mais surtout des connaissances et des amis. Ca commence bien !

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L’organisation se fait aussi un point d’honneur d’être dans le timing. Et ça, ce n’est guère évident ! C’est Damien Thouvenin qui officie comme que maître de cérémonie cette année.

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Avant de laisser place à la Keynote de Régis Médina, je voudrais souligner la formidable présence de Romain Couturier pour animer un scribing en continu lors de cet Agile France. Il a également initié plusieurs groupes à son art, qui se sont aussi jeté à l’eau pour capturer les sessions de l’open-space !

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Le produit, prochaine frontière de l’agilité

Le Product Management, c’est un sujet plutôt « trendy » en ce moment. Régis va l’évoquer pour nous avec sa sensibilité Lean.

Le bon vieux temps

Autrefois, avant l’agile, on produisait les logiciels en phase. Arrivait la phase de tests. En fait, le moment où commençait vraiment le projet. Parfois, tout était purement et simplement jeté à la poubelle. mais on sait maîtriser cela désormais. Hélas, la récompense pour un problème résolu, c’est un nouveau problème !

Le nouveau problème, c’est que nos utilisateurs veulent plus et plus vite : ils ont des services en ligne accessibles depuis partout, des applications mobiles … Ils ne sont plus dupes ! Le niveau monte, il n’y a plus le choix : il faut produire un SUPER logiciel !

Obtenir le whaou effect !

Et déjà, deux trucs pour ne pas l’obtenir:

  • « design par comitee ». Ici les Product Owner ne servent que d’aiguillage entre des besoins plus ou moins divergents.
  • Fonctionner en flux à l’extrême. Le revers du flux, ce de ne porter son attention sue sur des petits bouts.

Alors quelle solution ?

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Le Lean Startup offre une partie de la solution, mais il n’offre pas de réponse aux points de vue antagonistes, ni à la résolution des contraintes. Régis préfère orienter son regard vers le Lean Engineering, où un chef d’orchestre (et un seul) porte la vision du client (vous avez dit « product owner » ?). Bien. Mais quels caractéristiques, quelles aptitudes doit posséder ce chef d’orchestre.

Si l’on regarde les grands chief engineers, on voit que l’une de leur caractéristique commune est leur capacité à dire « non ». Mais comme on s’en doute, cela ne suffit pas. L’orateur évoque pour nous trois compétences clé.

Trois compétences

Positionner le challenge : c’est le chief engineer qui donne la direction et place la barre. S’il ne le fait pas, les personnes de l’équipe se trouveront individuellement leur propres challenges ! Positionner le challenge, c’est aussi identifier les paramètres clé, ceux que l’on aura déterminés en allant voir sur le terrain.

Cultiver le désaccord : Lister les options s’offrant à nous de manière crédibles et les attaquer de front (set based design).

Dénicher les erreurs : En ayant un niveau d’exigence élevé, obligeant à voir et revoir sans cesse les solutions adoptées. La voie empruntée ici est celle de la résolution des problèmes.

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Ce que j’en ai pensé

C’est toujours un plaisir d’écouter Régis. Et ses interventions sont toujours d’excellente qualité. Je ne peux qu’abonder dans le sens qu’il évoque, même si je trouverais certains autres points à appuyer, comme l’importance du feedback (bien couvert par le Lean Startup dans ce cas).

Cela ne révolutionne pas non plus mon image du product management, j’y trouve les éléments que j’avais déjà, à l’exception sans doute du « cultiver le désaccord » qui donne un peu à réfléchir. Curieusement ce point sera aussi abordé dans une autre session ! Mais c’est aussi un aspect que l’on retrouve aussi dans le design thinking…

Le mot de l’organisation

Avant d’aborder la suite du programmes, nous avons droit aux pitches de la première journée : 30 secondes par orateur, c’est vraiment court ! On a aussi le mot de l’association, par la voix de son président, Emmanuel Gaillot.

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L’an dernier, Emmanuel nous avait gratifié d’une tirade pour le moins asez sèche, assis sur une chaise. Pas terrible. Je ne sais s’il a lu mon compte-rendu, mais cette année c’est débout qu’il s’est exprimé, avec un verbe moins acerbe et nettement teinté d’humour, et avec le même message. Ca change tout ! Kudo, Emmanuel !

Il est temps de rejoindre la session suivante. Moi, je ne change pas de salle car Pascal Van Cauwenberghe fait son talk avec Jacques Couvreur dans celle-ci.

La simplicité : Pas facile !

Je ne savais pas à quoi m’attendre pour cette session (dont je n’avais même pas pris la peine de lire le résumé). La simplicité, ce n’est effectivement pas facile, car elle nécessite avant tout de définir ce qu’est la simplicité !

Pour nous aider dans notre quête, Pascal et Jacques vont plonger dans la substance proposée dans deux ouvrages.

The Laws of simplicity

Le livre de John Maeda nous propose 10 lois que nous passons revue.

1 – La réduction : Ne laisser apparents que la fonction et le message.C’est donner une apparence de simplicité.

2 – Organisation : Ranger les éléments pour donner une impression de simplicité.

3 – Lutter contre les temps d’attente : l’attente donne une impression de complexité. Exhiber un élément dynamique comme une barre de progression atténue cela.

4 – L’apprentissage : Elle couvre deux niveaux :

  • L’apprentissage immédiat : c’est permettre la découverte.
  • La maîtrise, qui intègre une notion de dynamique.
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5 – La différence (Jacques est resté sec là dessus)

6 – Le contexte : un concept difficile à saisir, mais qui tempère d’un « ni trop, ni trop peu » cette notion de simplicité.

7 – L’émotion : La simplicité est aussi un facteur non rationnel.

8 – La confiance : C’est offrir un contexte sécurisé, permettant de faire et défaire sans crainte.

9 – L’Echec : Parfois, on ne peut pas tout simplifier. Mais essayer permet d’apprendre.

10 – La loi cardinale : Moins d’évidence et plus de sens.

Bon, je reste un peu sur a fin avec cet énoncé de concepts. Certains éléments de la liste me parlent un peu, mais cela manque de substance. Passons au second opus.

The Laws of Substraction

Le livre de Matthew E. May livre à son tour 6 règles.

1 – Ce qui n’est pas là est parfois plus important que ce qui est là. Pascal rapproche ce point de la loi de Conway. Améliorer l’environnement (en éliminant des barrière) peut améliorer le produit.

2 – Les règles simples produisent les expériences les plus productives. Pascal nous propose deux choses à essayer en ce sens :

  • Quelles règles (qui protègent) peut-on supprimer ?
  • « abandonner » l’application aux utilisateurs.

4 – Ajouter des contraintes. Pour déclencher de nouveaux comportements, on peut par exemple : réduire la durée des itérations, réduire la durée entre 2 commits, etc..

5 – Parfois, il faut casser pour percer. Ne pas avoir peur des crises…

6 – Parfois, ne rien faire c’est mieux !

Je sais, il me manque l’item numéro 3 : désolé !

Ce que j’en ai pensé

Je suis un fan des présentations de Pascal. Cette fois, je suis resté sur ma faim. Mais néanmoins, je serais bien là aux prochaines présentations de Jacques et Pascal !

Le prochain créneau nous propose des lightning talks. Mon choix est fait depuis longtemps !

Tim Gallwey ou comment le coaching a commencé

Christophe Keromen nous a proposé une session une session de 20 minutes passionnante commençant par un échec : celui de Tim Gallwey, alors champion de tennis, ratant la balle de match d’une demi-finale de championnat (et le match par la même occasion). Ainsi commence le constat : nous sommes tous nos propres saboteurs ! Nous avons du potentiel, mais nous faisons moins que ce que nous sommes capables de réellement faire. D’où l’équation :

Performance = potentiel – interférences

Quand « self 1 » gêne « self 2 »

Nous interférons avec nous-même.

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Notre « self 1 » représente l’égo, le moi rationnel, tandis que « self 2 » représente le corps et l’inconscient. Lorsque nous laissons « self 1 » interagir, nous provoquons un ralentissement, une diminution de notre probabilité de réussir. Ce point est appuyé par les neuroscience qui affirment que la quasi-totalité des informations dont nous disposons est inconsciente.

A quoi cela peut-il me servir ?

Christophe nous propose deux axes.

L’apprentissage. Les images sont supérieures aux mots. On apprend mieux par mimétisme sans chercher à décrire ou à rationaliser ce que nous faisons (sinon nous rappelons « self 1 »).

Les habitudes. Nous créons des habitudes pour répondre à un contexte qui est souvent la marque du passé, bien que répondant à une intension positive. Il faut remplacer ces habitudes par de nouvelles, répondant aux mêmes intentions, mais adaptées au contexte présent.

Ce que j’en ai pense

Christophe a superbement abordé le sujet. Me voici avec encore un sujet à potasser. Je retiens dans l’immédiat la prédominance de l’exemple sur la formulation littéraire.

Pas la peine de bouger de place pour la prochaine présentation qui se déroulera dans la même salle. Tant mieux pour moi, car ça se bouscule !

La rétrospective continue

C’est en duo et dans une salle comble que Régis Médina et Antoine Contal nous ont proposé leur session. Toutes les places sont prises et une partie du public est debout !

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Evidemment, comme on peu s’y attendre, Antoine et Regis nous parleront de Lean. La clé des retrospectives réussies, celles qui progressent au lieu de s’enliser se situe hors des rétrospectives : c’est créer un environnement où l’équipe progresse. Continuellement.

Dans ce cadre, le rôle du coach devient celui du coach sportif : il aide à poser le challenge.

Le challenge !

Forcément, sur un projet, le challenge est un concept plus flou que pour un sportif. Mais c’est posible en prenant en compte ce qui est important pour le projet. Il n’y a pas de recette miracle.

  • Le sourire du client
  • Le lien avec l’argent. Le flouze, quoi !
  • La stratégie
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Pour un manager, les dimensions à prendre en compte pourront être :

  • Qualité du code.
  • Délai de livraison.
  • Productivité (même si ce facteur est à prendre avec prudence).

Finalement, il faut trouver le moyen de rendre ce challenge visuel (indicateur, progression…).

Un apprentissage individuel

Une fois posé le challenge, il faut le décliner en petits exercices d’amélioration individuel : chaque action d’amélioration doit avoir son porteur. Ce porteur devient expert du sujet, et il profite ensuite des rétrospectives pour partager son savoir !

Chaque action d’amélioration se décline en expérimentations suivant le cycle PDCA : ce sont des Katas.

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Finalement une bonne nouvelle, mais…

La bonne nouvelle, c’est que l’on peut garder les rétrospectives. Elles deviennent un lieu d’échange des nouvelles pratiques.
Il y a aussi un prix à payer :

  • Ecouter les managers
  • Ecouter la réalité plutôt que ses envies
  • Persévérer

Les bénéfices en contrepartie :

  • On peut avoir un impact
  • Quand ça marche, le comportement des personnes change.

Enfin, Antoine et Régis nous proposes des exercices à faire en rentrant

  • Aller voir et écouter le client
  • Construire le modèle économique du produit
  • Questionner un directeur sur les objectifs stratégiques
  • Mettre en place un indicateur
  • Commencer avec un problème dont nous (en tant que coach) connaissons la réponse.

Ce que j’en ai pensé

Comme d’habitude, avec Antoine et Régis, c’est du lourd comme disent les jeunes. On prend cher au passage aussi : leur sessions sont aussi intéressantes que déprimantes. Mais ça tombe bien, les actions d’amélioration sont au centre de ce que j’ai à faire en ce moment !

Pause déjeuner

Je ne reviens pas sur la qualité de la la restauration d’Agile France, j’en ai déjà longuement parlé l’an dernier !

Le déjeuner, c’est surtout l’occasion d’échanger avec les personnes que l’on apprécie (il y en a beaucoup !). Ce midi, ce sera avec Nathaliel Richand et Jean-Luc Lambert. Bien sûr, nous évoquons un peu le Printemps Agile, mais nous parlons surtout enseignement : Nathaniel voudrait développer des MOOCs agile, ce qui est dans les tendances du moment, mais peu compatible avec un enseignement de plus en plus par le jeux et « from the back of the room »…

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Sans doute il y a-t-il complémentarité entre les deux modes, en utilisant les MOOCs pour des sujets plus étroits, pour lesquels il serait difficile d’organiser des sessions, donc plus avancés.

Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour le déroulement de l’après-midi.

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