Note : 3 ; Scrum Romancé pour les bizounours.
Dès les premières pages, cet ouvrage m’a rappelé le « Scrum en Action » de Guillaume Bodet. Pour une excellente raison : ce dernier ouvrage est une adaptation très proche de celui-ci. La plupart des choses que j’ai pu en dire s’appliquent donc de manière égale ici.
Il s’agit d’un roman, ou plutôt d’une courte nouvelle retraçant la transition à Scrum d’une équipe sur un projet au bord du désastre, à deux doigts de couler la boite. C’est la déprime, le CTO va voir le client qui lui fixe un ultimatum. Et puis au bar, il rencontre un coach Scrum : c’est la révélation. Il l’invite à faire passer son équipe de développement en Scrum. Oh, bien sûr il y a un peu de résistance par ci par là (sinon, c’est vraiment pas crédible), mais tout le monde finit par s’y mettre et devenir enthousiaste. Alléluia, dès le premier Sprint les problèmes disparaissent : dette, tests, hop ! C’est résolu ! Dès le second, le client est enchanté par la délivery incrémentale (car contrairement à la plupart des clients, il ne demande pas une livraison unique en fin de projet). Bref, ils ne se marient pas à la fin de l’histoire, mais oui le CTO résous ses problème de couples et fait des gamins.
L’histoire est peu crédible, même si les différents morceaux pris indépendamment le sont. C’est le strike qui ne l’est pas. La lecture est agréable, aucun doute, c’est bien écrit. De plus les auteurs savent passer quelques messages forts de manière très opportune. Et le tout se complète sans problème dans la journée.
Je suis réellement perplexe vis-à-vis d’une présentation aussi édulcorée de Scrum. Jerry, le coach dit à un moment « le changement, c’est difficile », mais le texte laisse penser que c’est facile. L’un des développeurs joue le « senior résistant » mais se laisse convaincre en 5 minutes et devient même Scrum Master à la fin du livre ! Voilà bien peu de rapport avec la vie réelle. L’un des bons points est de présenter de manière progressive les différents aspects de la mise en œuvre de la méthode, dans le contexte de manière bien développée et introduite par Jerry. Mark le CTO joue le rôle du perplexe positif, tandis que Rick est le gros looser chef de projet qui perd son boulot mais devient P.O. dans la joie et la bonne humeur car on est chez les bizounours.
Je ne saurais conseiller cette lecture au nouveau venu qui ne connaît pas l’agilité car je trouve la présentation trop fallacieuse. C’est pourtant la cible visée. Si vous êtes un agiliste confirmé sachant prendre du recul par rapport à une lecture, celle-ci peut vous faire passer un bon moment !
Référence complète : The Power of Scrum – Jeff Sutherland, Rini Van Solingen & Eelco Rustenberg – CreateSpace 2011 – ISBN : 1463578067 (Kindle edition)