Session 3
Je vous avais quitté à la pause diner, à la fin de la session 2. Il est temps de reprendre le collier. Un petit rappel des épisodes précédents:
- La première session est accessible ici.
- Vous trouverez la seconde session ici.
Voici la suite du programme.
Olav Maassen : Managing Change, Leading the status quo
Comment fonctionne une tribu ? Les tribu aborigène australienne n’ont pas de leaders ! Elles ont bien des “anciens” qui possèdent une expérience, mais ils n’en sont pas les leaders pour autant. La tribu a toutefois un objectif partagé: leur survie.
Olav Maasen rêve d’organisations sans leaders, ou plutôt d’organisations où chacun est un leader en puissance. Mais qu’est-ce qu’un leader ? Le leader est le gardien du futur, tandis que le manager est le gardien du processus. Mais il croit aussi en la nécessité d’avoir des managers. Un manager qui aura sein de son groupe différentes personnes capable d’être leader sur différents aspects de l’activité. Le rôle du manager est alors de s’assurer que la bonne personne (le bon leader) mène l’équipe au moment adéquat.
Autre perspective, celle du changement. Le manager est l’agent du changement … tandis que le leader est l’agent du status quo. Le rôle du leader est d’entrainer l’équipe et de la faire progresser.
Lisa Earle McLeod : Selling with noble purpose : why we thought we knew about sales is wrong
Lisa Earle McLeod nous parle d’un sujet qui est également le sujet de son livre : peut-on concilier “noble” et “vente”. Nos postulats à ce sujets sont faux. Pour comprendre cela, Mme McLeod a passé 6 ans à analyser ce qui fait la différence entre les “top performers” et disons, le gros de la troupe des commerciaux. La différence se fait dans l’état d’esprit. Alors que la plupart des commerciaux sont focalisés sur le revenu, les top performers sont axés sur la finalité du produit, ils veulent faire une différence pour leurs clients ! Hélas, il y a un fossé entre les motivations de ces excellents commerciaux et les sociétés qui les emploient, car elles focalisent uniquement leurs forces commerciales sur les chiffres et non sur les motivations qui leur permettraient réellement de se dépasser ! La façon dont nous parlons de nos clients transparait dans la façon dont nous les considérons quand nous leur faisons face. L’état d’esprit doit être sincère : si nous traitons nos clients comme de simples nombres, ils nous retourneront la faveur ce qui conduira à une “synergie de la médiocrité”. Les métriques quantitatives ne touchent pas les personnes. Elles ne font pas la différence. Lisa Earl McLeod conclut de manière assez surprenante : la force commerciale d’une entreprise est le meilleur point de départ pour entamer le changement de cette entreprise, lui insuffler le sens du but.
J’ai bien aimé cette intervention à la fois pleine de fraicheur et d’énergie et qui porte un regard neuf sur le volet commercial des entreprises.
Dawna Jones : 3 mistakes companies make when managing their business cultures
En tant que facilitatrice professionnelle, Dawna Jones a noté un modèle récurrent de changement des entreprises. Nombre de celles qui s’engagent dans un changement font, à un moment donné, marche arrière, mais pour revenir à un point différent de celui de départ.
Erreur n°1 : Echouer dans la gestion de la culture d’entreprise
L’entreprise se focalise le plus souvent sur l’aspect comportemental. Mais les modèles comportementaux impactent directement ce que penseront les employés de l’entreprise, plus que ne le feront les déclarations d’intention.
Erreur n°2 : Essayer de changer les comportements
On ne peut pas “contrôler” les personnes, leur imposer qu’elles changent. Le mode “contrôle” doit faire place au mode “support”.
Erreur n°3 : Sous-estimer la puissance de l’esprit humain
Là je décroche un peu, car Dana nous parle de compagnies ayant une conscience écologique, à l’image de Novo Nordisk…
Merci au passage à Dana pour le néologisme “TweetAway” qui est une contraction de “Tweet” and “Take away” !
Frank Röôsli : From exploitation of resources to unfolding human potential
Franz Röösli est un des instigateurs du mouvement Stoos, il nous livre ici sa vision personnelle du devenir de ce mouvement.
Le manifeste Stoos parle de “réseau apprenant d’individus”. Pour Röösli, l’idée de former une communauté tout en agissant en tant qu’individus est importante. Il s’en réfère pour cela à notre ascendance Homo Sapiens Sapiens.
Le modèle actuel des entreprises est basé sur la maximisation des profits. Il utilise pour cela la structure hiérarchique centralisée héritée du modèle de Taylor et des processus de control / commande permettant le contrôle budgétaire ainsi que le préconise McKinsey. Mais selon Drucker, ce modèle est un mythe, car le but d’une entreprise se trouve au-delà d’elle-même en tant que partie d’un ensemble, dans sa contribution pour la société.
Passer de ce modèle au modèle “Stoosien” signifie abandonner la structure hiérarchique pour un modèle en réseau décentralisé et quitter le fonctionnement en contrôle / commande pour adopter un processus adaptatif.
Cette intervention dans le style “speech motivationnel” ne m’a guère convaincue. Les grandes lignes ne sont pas une surprise mais les actions sous-jacentes sont floues pour autant qu’elles soient identifiées…
Bjarte Bakke : The four most important things in life
Créer de la valeur pour les actionnaires doit-elle être la raison d’être des entreprises ? Ne devraient-elles pas désservir un but plus grand ? Les choses les plus importantes ? Pour Bjarte, elles sont au nombre de 4.
- La santé : Elle nous donne la capacité de mener à bien ce que nous voulons faire.
- Les relations : C’est l’élément qui nous donne les plus fortes émotions positive, amis, famille, etc…
- Valeur et rêves : Ils nous projettent dans la vie que nous avons envie de vivre.
- Une appréciation positive de soi-même : Cela nous permet de nous accepter pour ce que nous sommes et de prendre nos propres décisions.
Ne pas focaliser l’entreprise sur la valeur pour les actionnaire, c’est créer une entreprise qui donne de la valeur également pour ses employés et ses clients, comprendre ce qui importe le plus pour eux et garder à l’esprit les 4 valeurs fondamentales.
Voilà pour aujourd’hui. A très bientôt pour la dernière ligne droite !