Note de lecture : Becoming Agile, par Greg Smith & Ahmed Sidky

Note : 2 ; Une agilité vraiment plus qu’imparfaite, pour un monde imparfait ?

Cet ouvrage prenait la poussière sur mon étage depuis un bon moment. Il était temps de s’en occuper. J’ai passé depuis un bon moment le besoin de compulser des livres permettant de découvrir l’agilité. J’ai même passé depuis longtemps le besoin de voir comment un auteur aborde le sujet par simple curiosité. Disons que je me suis livré à cette lecture par simple distraction ! Ce sera probablement la dernière fois.

Avec 330 pages sur 23 chapitres découpés en 8 parties, le texte est beaucoup plus conséquent que ce à quoi on pourrait s’attendre. Et l’on met plus de temps qu’initialement prévu pour en venir à bout, malgré son côté « pour débutants ». La première partie pose quelques fondamentaux et n’occupe que 2 chapitres pour un total de 25 pages. Les 16 pages du premier chapitre nous exposent les fondamentaux classiques : valeurs agiles, manifestes et principes agiles. Auxquels s’ajoutent quelques mots sur la différence entre l’approche agile et le « plan-driven ». En vérité ce chapitre est plutôt bon. Le second chapitre nous présente le fil rouge du livre : Acme Media. En principe j’aime bien avoir une illustration « fil rouge », mais aussi bien l’exemple choisi que la manière de l’utiliser au fil des chapitres ne sont particulièrement bons.

La seconde partie « getting starting » est bien plus conséquente, avec 7 chapitres sur 90 pages. Les 15 pages du chapitre 3 « are you ready for agile ? » nous livrent un panorama des méthodes agiles à date, mais où l’auteur ne s’engage guère. Toutefois les caractéristiques nous permettant de privilégier un framework plutôt qu’un autre mérite un peu d’attention. Le « readyness assessment », sujet du chapitre 4, va plus loin en nous proposant une véritable grille d’audit que l’on doit à Ahmed Sidky. Même si j’ai moi-même ma propre grille d’audit, l’approche prête le flanc à critique, surtout quand, comme ici, elle est assortie de calculs de scores avec pondérations donnant une fausse impression de précision… Le chapitre 5 est très court, il nous donne quelques voies pour attaquer les exécutifs de la société et obtenir leur support dans une transformation agile. Le propos reste assez superficiel.

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Note de lecture : Agile Software Development 2nd edition, par Alistair Cockburn

Note : 6 ; Ô combien austère…

Cette seconde édition de l’ouvrage de référence d’Alistair Cockburn a pris beaucoup d’embonpoint depuis la première. Il accuse 380 pages sans les annexes et ces dernières pèsent 80 pages à elles-seules. Au-delà du volume lui-même, le texte s’avère, comme nous le verrons, très dense. La mise en page sur 2 colonnes assez rare pour ce type d’ouvrage ajoute encore à cette impression. Mais surtout, ce n’est pas un texte qui s’adresse au débutant, les thèmes et le niveau des réflexions qui sont développées dans ces pages rend le texte bien trop ardu pour le nouveau venu.
L’ouvrage compte 7 chapitres, qu’il faut multiplier par deux. Car, autre originalité, le texte d’origine n’a pas été retouché mais il est doublé d’un texte complémentaire qui forme cette seconde édition, ainsi pour chaque chapitre, nous avons le x.0 qui est le texte original, et le x.1 écrit pour cette seconde édition !

Le chapitre 0 « unknowable and Incommunicable », n’est pas le plus facile à aborder. Le propos est à la frontière de la philosophie. Mais il introduit une notion qui m’et chère : le Shu Ha Ri ! L’auteur présente ce concept comme étant une incarnation des 3 niveaux d’écoute : suivre, se détacher et être fluide. Ce chapitre est suivi d’un très court chapitre « évolutions », où l’auteur revient brièvement sur la notion de Shu Ha Ri.

Les choses sérieuses commencent avec le chapitre 1 « un jeu coopératif d’invention et de communication », probablement l’une des expressions favorites de l’auteur. Le chapitre s’ouvre sur la thématique du jeu. Il peut être à somme nul (donc jeu d’affrontement) ou coopératif, c’est évidemment vers ce second type que l’auteur nous oriente : les jeux dirigés vers un but. En fait, il s’oppose surtout à la vision « engineering » du développement, celle du génie civil par exemple. Ce chapitre a bien sûr droit à son chapitre complémentaire « évolution ». Outre une évocation du craft, ce complément ajoute deux éléments. Le premier est l’évocation historique de l’ingénierie dans le domaine logiciel, qui remonte à 1968. Le second est la mise en contexte du Lean. De mon point de vue, c’est franchement poussif. Ce chapitre 1 sert surtout à pousser la vision de l’auteur, mais je n’y vois guère d’éléments qui font progresser ma manière de voir.

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