Il semble que le monde soit divisé entre bons et méchants : Les bons dorment mieux… mais les méchants profitent beaucoup plus de leurs heures de veille.
Mois : juillet 2013
97 Things Every Software Architect Should Know
Disponible en version papier (il a fait l’objet d’une note de lecture), cet ouvrage l’est aussi en version électronique. La licence Créative Commons nous permet de profiter de son contenu.
Un Wiki a été créé pour permettre l’élaboration de cet ouvrage collectif.
L’humour est la forme la plus saine de la lucidité.
Rencontre avec Meryem Le Saget : Entreprise collaborative et vision partagée
Cette nouvelle rencontre nous était proposée dans la continuité de celles proposées par Christine Koehler. Ce 5 Juillet, c’est donc avec Meryem Le Saget que nous avions rendez-vous.
Pourquoi construire une vision partagée ?
Le plan stratégique dans sa forme classique montre ses limites depuis un certain temps déjà. Pourtant il s’est un peu adapté au fil du temps. Ce n’est plus le bon vieux plan quinquénal, il est devenu incrémental. mais voilà :
- On ne sait pas de quoi sera fait demain.
- Il faut aussi prendre en compte l’innovation et celle-ci ne se commande pas !
Par ailleurs, les compétences clés n’existent pas seulement au comité de direction. Elles peuvent exister n’importe où dans l’entreprise. Et elles s’avèrent importantes, sinon vitales, pour éclairer le futur.
Si utiliser les bons savoirs et les bonnes connaissances / compétences sont une des motivations premières pour engager le reste de l’entreprise dans la vision partagée, ce n’est pas la seule. Cette démarche peut aussi être motivée par le souhait de voir s’engager les employés, de créer de la motivation en les rendant acteurs du destin de l’entreprise.
Que doit-on en attendre ?
L’entreprise monolithique et pyramidale vit ses dernières années. La Vision partagée est un moyen d’insuffler de l’esprit startup dans l’entreprise, en créant une latéralisation des activités. Mais ceci doit être fait avec un horizon commun et une feuille de route commune.
D’après Meryem Le Saget, cette Vision “profonde” est un processus long. Mais ce n’est pas son aboutissement qui est l’apport le plus important, mais la transformation que ce processus induit.
Avec quelle démarche
… Et tout d’abord, les démarches qui ne marchent pas ! Pour l’oratrice, les travaux de Visionning “rapides” ne marchent pas. On pense bien sûr aux innovation games et aux démarches issues de l’agilité. J’écoute donc cela avec perplexité, surtout lorsque l’on me parle d’un processus de 2 ans ou plus qui doit donner une vision pour les 10 prochaines années… C’est surtout l’absence d’un processus d’analyse préalable que reproche Mme Le Saget.
- On débute par un exercice des forces & faiblesses de l’entreprise. Quelque chose qui tourne autour du fameux SWOT.
- Ensuite, il s’agit de se livrer à un retour à l’histoire de l’entreprise. Comment a-t-elle naquit ? Quel en était le but ? En quoi a-t-elle changé, les aspirations ont-elles changé ?
C’est le retour à ce qu’on appelle l’ADN de l’entreprise, son énergie fondatrice. La Vision ne consiste pas à partir d’une page blanche.
Et comment s’y prend-t-on ?
Comme on l’a évoqué, le “deep visionning” comme l’appelle Meryem Le Saget requiert une analyse préalable de la situation actuelle via une analyse 360, qui va impliquer
- L’ensemble des collaborateurs
- Les clients, les fournisseurs et les partenaires.
On utilise les mécanismes d’intelligence collective pour cimenter cette analyse. Ne me demandez pas comment, je n’en sais rien… Quoi qu’il en soit, l’implication de l’ensemble des acteurs aide à placer la barre haut.
Il faut aussi du temps pour mener à bien cette démarche. Pour une entreprise de 15000 personnes souhaitant impliquer tout le monde, l’oratrice nous assène que le processus prendra 4 à 5 ans !
Des conditions initiales sont également nécessaires:
- Un comité de direction fort et qui ose.
- Une continuité d’action de l’équipe dirigeant qui va de pair avec une certaine stabilité.
- Une stabilité de l’actionnariat, si possible. Les rachats, ça n’aide pas !
Il faut aussi parler actions. On aboutira à 2 type d’actions:
- Des actions court terme, qui pourront être déclenchées avant l’aboutissement du processus de Vision.
- Des actions long terme.
L’aboutissement de ce processus ne se fait pas non plus de façon abstraite. Cette Vision doit être recardée en fonction des réalités de l’entreprise. Pour cela :
- Le dirigeant a le contrôle du processus à chaque moment. Ce n’est pas un “lâcher prise” imposé par le consultant. Mais il peut être consentit par le dirigeant.
- Le consultant doit parfois se faire expert pour lever des points de vigilance. Ce n’est pas un pur travail de facilitation en permanence.
“Ce n’est pas un cadeau de laisser les gens rêver de manière illusoire.”
Quand ce travail est fait au sein d’un département d’une entreprise, ces contraintes se font d’ailleurs plus fortes, car il faut prendre en compte le contexte stratégique de l’entreprise. Surtout quand celui-ci est réajusté.
Et pendant ce temps, en France…
Les entreprises Françaises sont-elles prêtes ?
Meryem Le Saget avoue un certain recul de ce côté dans l’hexagone. Deux points sont particulièrement soulevés :
- Ce travail n’est pas possible en période d’élagage des effectifs. Les conditions économiques jouent un rôle.
- Il y a une croyance dans la “pensée magique” : Ca va aller vite, etc..
Pour autant l’oratrice fait aussi valoir l’expérience Leroy Merlin, comptée dans un livre qu’elle a co-écrit avec Edith Luc et considère même cette entreprise comme les “champions du monde” en la matière. Ils travaillent leur vision sur un cycle décennal et entament aujourd’hui leur 3ème cycle !
Une première (et finalement dernière) question
Qu’est-ce qui nous interpelle dans le propos de Mme Le Saget ? Quels points vont avoir une influence sur ce que l’on fait aujourd’hui ?
Comme cela devient presque la norme, durant ces 15 minutes nous passons plutôt du temps à deviser de propos à la marge et arrivons finalement qu’avec peu de matière à la conclusion du temps :
- Vision <> prévision <> prédiction
- Le facteur temps est important … et inquiète ! Les échelles de temps paraissent extrêmement longues et pas en accord avec le rythme des innovations majeures et des ruptures.
- Lâcher prise est différent de l’utilisation de l’intelligence collective
Quelques considérations pour terminer
Le facteur temps
Dans cette démarche d’implication large, chaque personne impliquée devient stratège. Les collaborateurs entendent des signaux faibles du marché pas nécessairement (et même rarement) perçus par le comité de direction. Cela permet de voir plus loin, mais cela prends du temps.
Motivations et objectifs
Rappelons qu’il y a différentes motivations à l’implication des employés:
- Provoquer l’engagement des employés dans toutes les strates de l’entreprise.
- Besoin de “décaler” l’entreprise et donc d’utiliser toutes ses forces vives pour cela.
Concernant les objectifs, l’oratrice est affirmative: il ne doit pas y en avoir plus de 3 !
La position du consultant
Il doit faire attention à ne pas créer de position qui le mette en décalage par rapport au dirigeant. C’est le dirigeant qui conduit, qui indique là où il veut aller.
Attention cependant, dans une telle facilitation pour les grands groupes, le consultant n’a pas seulement une position basse de facilitateur. Il peut devenir expert pour mettre en garde. Il y a une responsabilité quand aux impacts du travail mené…
L’utilisation des outils technologiques
Aujourd’hui, l’impact de ces outils est qu’il permet d’engager beaucoup plus de monde dans le processus. Ainsi dans les grands groupes, on utilise un mixte entre le présentiel (qui permet la meilleur qualité d’interaction) et l’utilisation de plateformes collaborative.
This is the end
Un grand merci à Christine Koehler pour avoir permis cette rencontre, encore une fois très enrichissante !
Note de lecture : Surviving Object-Oriented Projects, a manager’s guide, par Alistair Cockburn
Note : 7 ; Beaucoup de clairvoyance et de clarté dans l’illustration de cas réels, une pertinence du texte qui résiste mais s’est érodée avec le temps.
Ce livre est rédigé de façon pragmatique, c’est probablement pourquoi il ne compte que 200 pages, volume au delà duquel il faut planifier du temps pour lire entièrement l’ouvrage. L’auteur s’est attaché à décrire comment une organisation pouvait basculer vers l’objet, les stratégies possibles et comment mettre le maximum d’atouts de son coté. Les cas de figure sont abondamment illustrés de cas de figure réels, aussi bien en succès qu’en échecs. Mais voyons plus avant son contenu. Les 200 pages de son contenu sont réparties sur 8 chapitres, mais il faut aussi évoquer les 40 pages d’annexes.
Le premier chapitre est un rappel des concepts de base de l’objet : encapsulation, polymorphisme, etc.. Rien de vraiment original, surtout en 98 où l’objet est quand même un acquis. Mais le propos a le mérite d’être clair.
Le second chapitre est plus original, car il reprend de manière très succincte 11 projets avec leurs facteurs clés de succès, d’échecs ou simplement de difficultés. Chaque cas est exposé sur moins d’une page avec un cartouche caractérisant le projet. En synthèse de ce chapitre l’auteur expose les avantages et les coûts liés aux projets objet. Le contenu est original et reste intéressant, même maintenant.
Les 40 pages du chapitre 3 sont dédiées aux choix et au setup du projet. Quel type de projet doit-on choisir pour faire son premier projet objet ? Avec quelles personnes et surtout avec quel langage ? Certains des points évoqués font largement sourire aujourd’hui. Comme par exemple la question d’un nouveau venu « périphérique » : Java. Aujourd’hui c’est surtout avec ce regard historique que l’on lira ce chapitre dont le propos a perdu de sa pertinence au fil du temps.
Au chapitre 4, on discute méthodologie et plus exactement ce que l’auteur appelle « big-M » versus « little-m » methodologies. Le big-M, ce sont les vrais processus, alors que les little-m ce sont les notations dérivant vers des méthodes/processus d’usage de ces notations. L’auteur exhorte d’abandonner le little-m et de se consacrer au big-M en statuant sur le choix d’un « big shop » ou « small shop » methodologies. Ce qui deviendra plus tard sa « cristal family of methods ». Même si l’auteur conseille de ne pas faire trop lourd, on reste quand même dans la logique rôles / activités / outils, sans compter le plan, les milestones, etc.. On reste assez loin de l’agilité quand même.
Justement, le très long chapitre 5 (près de 50 pages) est exclusivement consacré aux aspects itératifs et incrémentaux des projets. L’auteur y explique par le menu la différence entre les deux et l’avantage des les combiner et compare l’utilisation de ce mode à une « correction de trajectoire ». Cette lecture reste pertinente, même aujourd’hui.
Par comparaison, le chapitre 6 est très court, car il ne compte que 10 pages. L’auteur y évoque les phrases qu’il aurait souhaité de ne jamais entendre. Ce que j’appelle de mon côté les tartes à la crème. Certaines de ces idées reçues sont passées de mode (du moins je crois) mais d’autres ont la vie dure… On passe un bon moment à passer cela en revue !
Le chapitre 7 traite le cas des gros projets et se focalise spécifiquement sur les facteurs de réduction de risque. Là encore, il s’agit d’une lecture qui ne se démode pas.
Le dernier chapitre revisite l’un des cas exposé au premier chapitre et montre comment un échec aurait pu être évité à la lumière des éléments exposés dans le livre.
N’oublions pas non plus l’annexe A, la plus importante qui reprend sous forme de patterns, les stratégies de réduction de risques. Pas mal.
Le livre mérite sans contestation possibles son titre. Il accuse par pas mal de facettes le poids des ans. Il devient difficile de le conseiller, surtout quand de l’excellente littérature agile peut vous montrer la voie. Quelques chapitres méritent le détour, même aujourd’hui. Mais on en est plus à considérer les projets orientés objet comme de la technologie d’avant-garde…
Référence complète : Surviving Object-Oriented Projects, a manager’s guide – Alistair Cockburn – Addison Wesley / Object Technology Series 1998 – ISBN: 0-201-49834-0
Pour voyager heureux, voyagez léger !
Et pourtant c’est l’été…
Nous entrons en zone estivale, parait-il !
L’heure pour moi de faire le point et de passer en régime d’été. Attention “régime d’été” ne signifie pas “silence radio” !
Pour ma part…
Pour ma part, ces derniers mois ont été un peu chargés. Entre autre parce que j’ai changé de boulot. Je n’aurait pu quitter le précédent comme un voleur, et le suivant commençait à me mobiliser avant même d’avoir définitivement posé mes valises. Je vais maintenant consacrer mon temps à l’accompagnement agile, avec des choses connues et maitrisées à mettre en oeuvre et aussi d’autres moins connues… Bref, de quoi être enthousiaste, mais c’est aussi moins de confort.
Ah oui, j’allais oublier : une formation coaching que je vais suivre avec Véronique Messager très bientôt.
J’ai quand même bien mérité un petit break, et je vais le prendre !
Et aussi un peu de préparation
Je serais à l’Agile Tour Bruxelles sur la fin d’année, peut-être aussi sur une ou deux autres conférences. Ce sera au moins une nouvelle session à caractère participatif à préparer. Donc l’été sera aussi studieux.
Du côté du Scrum User Group, le programme de l’an prochain n’est pas encore établi, il faut dire que le Scrum Gathering occupe une partie d’entre nous (mais pas moi). Mais en toute logique, nous devrions commencer à nous en occuper dès maintenant.
Sur le blog
Je suis fermement décidé à ne pas laisser une semaine sans post, congés ou pas. Les divers évènements vont se tarir après la semaine prochaine, donc il y aura encore quelques retours ici même dans la dizaine de jours qui vient, puis il faudra attendre Septembre. J’en profiterais pour rattraper certains retards de ce côté remontant à plusieurs mois !
Au minimum, je livrerais ici une note de lecture par semaine, peut-être plus. Mais elles auront un petit goût archéologique, car je vais remonter des choses un peu anciennes. On reprendra les choses plus type en Septembre. Ne débranchez pas, ça peut quand même vous intéresser et le passé éclaire parfois le présent.
Pour ce qui est des citations, je vais bien sûr continuer à les dispenser.
Toujours sur le blog: en finir avec…
Je vous avez asséné l’an dernier ma série de l’été: en finir avec… avec ses 3 premiers opus (ici le premier, le second et le troisième). J’avais d’ailleurs conclus cette série par un lightning talk donné à Nantes.
Je suis fermement décidé à la reprendre. je ne vais pas m’engager sur un nombre de posts, mais j’aimerais en faire 3 entre maintenant et mi-septembre. Chacun d’entre-eux représente pas mal de boulot, cela dit, et c’est l’été, je le rappelle …
A très bientôt, donc.
Scrum Boat 2013, dernière partie (en images)
Retour au Scrum Boat !
Dans un premier post, je vous avais montré quelques images de la première partie de soirée ; passons à la suite.
Courte pause avant le second atelier.
La poupe du navire est un endroit très apprécié, on a plutôt de la chance avec la météo aujourd’hui…
Sure le premier pont, on est désormais plus en mode “networking” qu’en Open-Space. Cela fait aussi partie des raisons pour lesquelles on vient aux rendez-vous du SG.
Premier atelier de seconde partie : SOS Titanic, avec Philippe Houssin et Xavier Warzee
Le soleil rasant complique terriblement la prise de vue. J’ai aussi passé pas mal de temps à échanger sur cette seconde partie, donc moins de photos !
Voir Philippe Houssin à l’oeuvre, c’est toujours assez impressionnant. Ou comment le physique donne des informations sur le mental…
Parallèlement, Michel Zam nous proposait une session sur l’expérience utilisateur avec le DDD.
Assistance curieuse et attentive ici aussi
Pendant ce temps, en bas ça picole sec !
Fini les ateliers, on lève l’ancre. Une ballade sur la Seine pour terminer la soirée : l’air est doux, la nuit éclairée de mille feux. Quoi d’autre ?
Ah oui, peut-être aussi un verre de Champagne !
Les fresques du quai de Seine
Le Musée d’Orsay
Dernière vue sur la Seine

Post 404
Mon 404ème post méritait ce bon viel humour de potache ! Voilà qui est fait…
























